Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)

Chapitre 22

Ava

Logan a décidé de se joindre à nous, pour mon plus grand malheur. Sur le chemin jusqu'au restaurant, il engage une conversation avec mon père, discutant de motos, de voitures et de tous ces sujets banals de "beau-père, beau-fils". Chaque mot qu'ils échangent me retourne l'estomac. Comment ose-t-il revenir après tout ce qui s'est passé entre nous, comme si de rien n'était ? Pire encore, il discute avec mon père en toute légèreté. La colère et la haine bouillonnent en moi, à tel point que sa simple présence me rend malade.

Logan s'est assis à côté de moi dans la voiture. Mon corps est raide, je sens son regard pesant sur moi, scrutant chaque détail, comme s'il essayait de percer à jour ce que je ressens. C'est insupportable.

Le trajet semble interminable. Mon père continue de parler de tout et de rien, ignorant la tempête qui gronde en moi. Jenny, assise à l'avant, jette quelques regards dans le rétroviseur, consciente de la situation. Même Vanessa, plongée dans son téléphone, est silencieuse. Chaque minute passée à côté de Logan est un supplice.

Finalement, nous arrivons au restaurant. Les lumières douces et la façade élégante annoncent un endroit chaleureux, mais je ne ressens aucune joie à l'idée de ce dîner. Logan descend de la voiture en premier, et comme un geste automatique, il m'ouvre la portière. Je le regarde à peine en passant, mais je sens encore cette tristesse dissimulée dans ses yeux.

Nous entrons tous ensemble, mais l'atmosphère est lourde. Chacun essaie de prétendre que tout va bien, mais je sens que ce repas ne sera pas aussi tranquille qu'il en a l'air. Le restaurant est élégant, une lueur tamisée enveloppe la salle d'une ambiance feutrée. Les tables sont joliment dressées, et l'odeur des plats raffinés flotte dans l'air. Pourtant, je n'arrive pas à me détendre.

Nous sommes tous installés, le malade est assis à ma droite, et je sens encore sa présence pesante à chaque instant. Vanessa, assise en face de moi, n'a pas tardé à retrouver sa nature venimeuse. Elle me lance des regards en coin, son sourire hypocrite ne trompe personne. Entre deux gorgées de vin, elle décide de passer à l'attaque. Et bien sûr, mon père est parti aux toilettes à ce moment-là.

– Alors, Ava, tu n'as toujours pas trouvé le moyen de te rendre un peu plus... présentable ? C'est dommage, tu aurais pu au moins essayer pour ce soir, lâche-t-elle avec un sourire mielleux.

Je serre les dents et je sens le regard de Logan sur moi. Avant que je ne puisse répliquer à la pouf, il me devance.

– Je trouve qu'Ava est déjà parfaite telle qu'elle est, réplique-t-il calmement, son regard fixé sur Vanessa, mais avec une froideur qui tranche avec son ton posé.

Vanessa se fige, surprise que Logan prenne ma défense. Elle cligne des yeux, tentant de reprendre confiance.

– Oh, vraiment ? Eh bien, c'est bien que quelqu'un l'apprécie malgré tout, répond-elle, son sourire se transformant en une grimace.

– Contrairement à d'autres, certains savent reconnaître la valeur des choses authentiques, continue Logan, sa voix toujours aussi maîtrisée, mais avec une fermeté qui laisse Vanessa sans voix.

Je reste silencieuse, surprise par son intervention, tandis que Jenny me lance un regard complice, amusée par la tournure des événements.

Vanessa tente de relancer la conversation, mais elle évite soigneusement de me viser à nouveau. Logan, quant à lui, reste proche de moi, ses épaules détendues mais son attention vigilante.

Alors que le repas se poursuit, les conversations s'éparpillent autour de la table. Vanessa, clairement vexée par la réplique de Logan, reste silencieuse, se contentant de jouer avec sa fourchette. Mon père, quant à lui, termine son plat avec un sourire satisfait avant de se redresser et de nous observer tour à tour. Il semble soudainement décidé à reprendre la main sur la discussion.