9. Soon

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Ava

Les jours passent, lourds et lents, comme si le temps s'étirait à l'infini, nous enfermant dans ce silence oppressant de notre cellule. Stacy reste allongée sur son lit, le regard vide fixé sur le plafond. Les ombres sous ses yeux s'approfondissent de jour en jour, marquant la souffrance qu'elle garde en elle. Je m'assois à côté d'elle, sentant la froideur du sol contre ma peau, le poids de l'impuissance pesant sur moi.

Je tente de la rassurer, encore et encore, de lui redonner ces quelques mots d'espoir que je garde pour elle. Mais au fond de moi, j'ai peur. Peur de ne plus avoir la force de me battre, peur de la voir s'éteindre complètement sans que je puisse la sauver.

– Stacy... murmuré-je, ma voix à peine un souffle.

Elle tourne faiblement la tête vers moi, ses yeux luisant d'une tristesse que je ne peux plus ignorer. Elle ne répond pas, mais elle me fixe, comme si mes mots allaient la tirer de cet abîme.

– Je suis là. On est là, toutes les deux, je te l'ai promis, je ne te laisserai pas. Peu importe ce qu'il se passe, on s'en sortira.

– Ava... j'en ai marre de vivre.

Je sens mon cœur se serrer, la panique monter en moi. C'est comme si l'air se faisait rare, et pendant un instant, je ne trouve pas les mots, rien pour la retenir, rien pour l'empêcher de sombrer.

– Ne dis pas ça, Stacy, murmuré-je, la voix tremblante. On va... on va s'en sortir, on va trouver un moyen de fuir. Il suffit de tenir encore un peu, juste un peu...

Elle secoue la tête, les yeux toujours fermés, une larme solitaire glissant sur sa joue.

– Pourquoi Ava ? Pourquoi continuer ? J'ai l'impression de mourir un peu plus chaque jour.

Elle ouvre enfin les yeux et me fixe, un regard rempli de douleur, d'une lassitude infinie.

– Je ne veux plus... je ne veux plus me réveiller dans ce cauchemar.

Je me penche vers elle en lui prenant les mains.

– Tu es forte, Stacy. Plus forte que tu ne le crois, plus forte que tout ça. On trouvera une issue, je te le promets...

Elle secoue encore la tête, et son regard s'assombrit davantage.

–​​ Tu ne comprends pas, Ava... Je n'ai plus d'espoir. Ça fait trop longtemps.

Les larmes montent en moi, brûlantes, mais je les retiens, refusant de lui montrer ma propre peur. Je me penche davantage, murmurant avec une intensité que je n'ai plus eue depuis des mois.

– Alors laisse-moi porter l'espoir pour nous deux, Stacy. Appuie-toi sur moi. Même si tu n'y crois plus... je crois pour nous deux.

Elle détourne le regard, mais sa main se resserre faiblement dans la mienne. Un geste presque imperceptible, mais qui me donne l'espoir que, peut-être, il reste encore une étincelle en elle, quelque chose que je pourrais raviver.

La porte s'ouvre brusquement, claquant contre le mur. Un homme entre, imposant et glacial, les yeux fixés sur nous. Stacy se crispe immédiatement, comme un animal pris au piège, et je sens sa main trembler dans la mienne.

– Stacy, c'est l'heure, dit-il d'une voix sèche, dénuée de toute humanité.

Un frisson glacé me traverse et je comprends immédiatement.

Une nouvelle marque.

Mon cœur se tord de douleur, la peur se mêlant à la colère dans un tourbillon insupportable. Non, pas elle... pas encore.

Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant