Chapitre 24

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Ava

Le repas s'est déroulé dans un silence pesant, presque insupportable. Mon père a essayé, en vain, de détendre l'atmosphère avec quelques blagues et anecdotes, mais même lui semble avoir perçu la tension qui plane. Logan, assis en face de moi, ne daigne répondre qu'avec des hochements de tête, ce qui ne fait qu'ajouter à mon agacement. Vanessa, de son côté, reste muette, probablement encore piquée par ce qui s'est passé hier soir. Sa fierté en a pris un coup, et ça se voit.


Après le repas, je m'affale sur le canapé à côté de mon père. On s'enfonce dans un semblant de confort, espérant une accalmie, quand Vanessa entre dans le salon, l'air agacée.

– Bon, on y va ? On ne va quand même pas passer l'après-midi ici à se tourner les pouces, crache-t-elle, les bras croisés.

Je jette un coup d'œil à mon père, qui soupire légèrement. On dirait qu'il n'a pas plus envie de bouger que moi. Logan, quant à lui, reste en retrait, observant la scène sans intervenir.

Je me redresse à contrecœur, en lançant un regard rapide à Logan, qui a toujours les yeux rivés sur son téléphone.

– Allons-y, dis-je en me levant du canapé, essayant de sonner plus enthousiaste que je ne le suis réellement.

Mon père se lève aussi, ravi de sortir et de s'occuper l'esprit. Vanessa, elle, garde cet air agacé collé au visage, impatiente de quitter l'appartement.


En arrivant au musée, je sens un léger soulagement. L'atmosphère y est plus paisible, loin de la tension qui règne à la maison. Mon père essaie de rendre l'après-midi agréable, commentant les expositions avec son enthousiasme habituel. Il s'arrête devant une peinture abstraite, ses yeux pétillants d'intérêt.

– Regarde, Ava, c'est fascinant, tu ne trouves pas ? On dirait que chaque coup de pinceau raconte une histoire différente, dit-il avec une sincère admiration.

Je force un sourire, essayant de me concentrer sur l'instant présent. Mais Logan continue d'occuper mes pensées, et je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il fabrique. Vanessa, pour sa part, est déjà passée à la salle suivante, comme si elle ne pouvait pas rester au même endroit trop longtemps.

– Ça va, ma chérie ? Tu as l'air ailleurs, remarque mon père en me jetant un coup d'œil attentif.

– Oui, ça va, ne t'inquiète pas, je réponds en haussant les épaules. Juste fatiguée.

*****

Nous sommes rentrés depuis une heure, mais Logan est toujours introuvable. Je m'interroge sur ce qu'il peut bien faire. En m'approchant de notre bureau commun, j'entends sa voix résonner.

Je m'arrête net devant la porte du bureau, tendant l'oreille pour capter la conversation. Sa voix est tendue, remplie d'une colère contenue que je ne lui ai encore jamais vue.

– Non, ça ne marche pas comme ça ! rugit Logan. Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler pour ces conneries !

Mon cœur bat la chamade. Je reste immobile, hésitant entre faire demi-tour ou entrer et exiger des réponses. Mais avant que je puisse prendre une décision, il reprend, sa voix plus basse, mais tout aussi tranchante.

– Je m'en fous de tes excuses, tu te débrouilles. J'ai autre chose à gérer ici. Et ne rappelle pas, c'est clair ?

Il raccroche violemment, jetant son téléphone sur le bureau avec un bruit sourd. Je retiens mon souffle et pousse la porte doucement. Logan sursaute en me voyant, ses traits encore marqués par la tension de l'appel.

– Ava... je...

– Qu'est-ce qui se passe, Logan ? Qui t'a appelé ? demandé-je, incapable de cacher l'inquiétude dans ma voix.

Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant