Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)

3. Désespoir

Logan

– Logan, je crois que je tiens quelque chose, lance John en face de moi.

Je lève mes yeux vers lui un instant, sentant mon cœur s'emballer malgré moi. Chaque fois qu'il dit ça, chaque fois qu'il me donne une raison d'espérer, je ne peux m'empêcher de me sentir tiraillé entre espoir et peur.

– Quoi ? demandé-je, la voix rauque, presque à bout de souffle.

John tapote sur son ordinateur, ses yeux fixés sur l'écran, concentré.

– J'ai un contact qui parle d'un réseau... Il se trouve à quelques heures d'ici. C'est le genre de réseau qui ressemble à celui de Kyle. Ça pourrait être lui.

Je ne réponds pas tout de suite, laissant les mots de John s'imprégner en moi. Il y a une partie de moi qui veut s'accrocher à cette nouvelle information, à cette lueur d'espoir, mais une autre partie se refuse à espérer. Parce que l'espoir, c'est un truc cruel. Ça te nourrit, puis ça te broie quand la réalité te rattrape.

– Ce pourrait... ou pas ? répliqué-je, la voix plus dure que je ne l'aurais voulu.

John me regarde, hésitant.

– Logan, c'est la meilleure piste qu'on ait eue depuis un moment. Je comprends que tu doutes, mais si c'est vraiment Kyle... on doit agir, et vite.

Je serre les poings, essayant de garder mon calme. Chaque fois que ce nom est mentionné, ça me brûle de l'intérieur.

– Tu penses vraiment qu'elle pourrait être là ? demandé-je, presque à contrecœur, parce que poser cette question, c'est accepter de laisser entrer une bribe d'espoir.

John hoche la tête, l'air grave tandis que Jenny fait irruption dans la pièce.

– Si c'est bien lui... oui, je le pense.

– Logan... et si elle ne... elle ne s'en sortait pas cette fois ?

L'inquiétude de Jenny est suffocante, et je la ressens profondément. Moi aussi, je me demande dans quel état je vais la retrouver.

Si je la retrouve.

L'idée qu'elle puisse ne pas être là, qu'il l'ait déjà vendue ou pire... Je secoue la tête pour chasser cette pensée. Pas maintenant. Pas après tout ce qu'on a traversé.

John sort son téléphone et compose rapidement le numéro de son contact. Jenny et moi le regardons, immobiles, comme si le moindre mouvement pouvait rompre ce fragile équilibre entre espoir et désespoir.

John parle rapidement, sa voix basse et tendue. Ses phrases sont courtes, directes, et je devine qu'il cherche à obtenir des informations précises. Il hoche la tête plusieurs fois, grimaçant, puis il finit par raccrocher.

– Alors ?

Il relève les yeux vers moi, l'expression grave.

– On a un lieu. Une planque à quelques heures d'ici, au nord. Ça pourrait vraiment être ça. Mon contact est sûr de lui.

L'espoir revient, brutal, percutant. C'est comme une drogue à laquelle je ne veux pas céder, mais je ne peux pas m'en empêcher. C'est peut-être cette fois. Peut-être que cette fois, on la retrouvera.

– Ok. J'appelle mes hommes, répliqué-je, sans perdre une seconde.

Je sors à mon tour mon téléphone et compose le numéro de mes gars. Ce n'est plus une simple mission. C'est une guerre. Je les veux tous avec moi. Pas question de laisser la moindre chance