Chapitre 10

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Logan

La garce passe devant moi en m'ignorant. Je sens la colère monter en moi. Elle est insupportable.

Nous sortons de la maison, et je prends les deux casques posés sur ma moto garée devant.

– Tiens, mets ça, dis-je en lui tendant un casque.

– Ouais, bien sûr, ricane-t-elle, les bras croisés.

– Je t'assure que tu vas monter.

– Avec toi ? Jamais. Je tiens un minimum à ma vie.

La ferme et monte, répliqué-je en lui balançant le casque.

Elle hésite encore un instant, mais finit par céder.

Sur le trajet, je roule comme un dingue. La route serpente entre virages serrés et longues lignes droites, tandis que le rugissement du moteur résonne dans l'air. J'accélère brutalement à chaque sortie de courbe, repoussant les limites de la machine, et freine à la dernière seconde avant chaque virage. Malgré la vitesse folle et les manœuvres dangereuses, Ava reste silencieuse, impassible. Aucun son ne sort de sa bouche.

C'est qui cette meuf ?

Nous arrivons au stand de tir. Dès qu'elle descend de la moto, Ava me balance son casque avec un air provocateur.

– Tu veux que je te confonde avec la cible, Ava ? craché-je, mes yeux se plissant de colère.

Elle me lance un regard perçant, défiant, avant de s'équiper sans un mot. Je lui tends une arme, prêt à lui donner des instructions, mais elle n'attend pas. Elle se met en position, concentrée, et tire sans hésiter.

La balle se loge directement dans la tête de la cible.

D'où sort-elle, putain ?

– Ça te suffit, chef ? lâche-t-elle, les bras croisés, son ton teinté de sarcasme.

– Continue et boucle-la, par pitié.

Ava tire quatre autres balles, et chacune atteint sa cible avec une précision déconcertante. Je sens la frustration monter en moi. Cette fille se joue de moi, et son assurance m'exaspère au plus haut point.

– Moins nulle que ce que je pensais, grogné-je, cachant à peine mon agacement.

Je m'avance pour récupérer les restes des canettes exposées, tentant de dissimuler mon agacement. Ava est bien plus douée que je ne l'aurais cru, et ça me laisse un goût amer. En me retournant, je remarque que quelque chose ne va pas.

Ava tient toujours son arme, mais cette fois, elle ne vise plus les canettes. Elle pointe son flingue directement sur moi.

– Tu veux vraiment jouer à ça ?

Son regard est dur, déterminé, et elle ne recule pas d'un centimètre. Elle est à un mètre de moi, son visage est un masque de colère froide.

– Laisse-moi rentrer chez moi, lâche-t-elle, sa voix tremblant légèrement, mais son bras reste immobile.

Je laisse échapper un rire sec, puis je m'avance encore, jusqu'à ce que le canon de son arme soit contre mon torse.

– Mais je ne te retiens pas, Ava. Vas-y, pars. Mais sache que dès que Ruben apprendra que tu t'es fait la malle, tu recevras une balle entre les deux yeux. Et si par miracle tu restes introuvable, c'est ton père qui paiera à ta place, dis-je, mes mots glissant comme du venin.

Je plante mon regard dans le sien, cherchant à la déstabiliser, à la forcer à choisir.

– Alors ? Vas-y, tire, Ava ! répète-je en plongeant mon regard furieux dans le sien.

Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant