Chapitre 31

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POV Lewis

Je suis enfin arrivé à l'hôtel, la journée touche à sa fin, mais je suis encore un peu secoué par cette engueulade avec mon manager. Il me demande toujours de faire attention, de me concentrer sur la course à venir. Je comprends son point de vue, mais ça commence à me peser. J'ai besoin de souffler un peu. En entrant dans ma chambre, je prends une profonde respiration et attrape mon téléphone posé sur le lit. Un message d'Aaliyah. Je souris instantanément en voyant son nom apparaître à l'écran.

Aaliyah : On vient d'arriver, Arnaud et moi. On est bien installés à l'hôtel. On voulait venir un peu plus tôt, donc voilà, on est déjà là. A demain je l'espère, passe une bonne nuit.

En relisant son message, une partie de ma mauvaise humeur s'envole. Aaliyah a cette capacité à me détendre, et franchement, je pourrais vraiment utiliser un peu de son énergie positive en ce moment. Mon premier réflexe est de me dire que j'ai envie de la voir. Je sais que mon manager préférerait que je m'en tienne éloigné, mais il ne comprend pas : elle ne me déconcentre pas, au contraire, elle m'apaise.

Je commence à taper un message :

Lewis : Je suis dans ma chambre. Je comptais manger tranquille ici. Ce ne sera pas un resto chic comme à Paris, mais je voulais me faire livrer quelque chose. Si ça te dit, rejoins-moi. On reste ici, je veux éviter qu'on soit vus, il y a pas mal de monde à l'hôtel.

Je me demande si elle va accepter. Quelques minutes plus tard, son nom s'affiche à nouveau sur l'écran.

Aaliyah : Avec plaisir, si ça ne te dérange pas. Si tu n'es pas trop fatigué, bien sûr.

Je me surprends à sourire en lisant ses mots. Non, je ne suis pas fatigué. J'ai vraiment envie de la voir, de passer un moment simple et relaxant. Alors, je lui réponds immédiatement :

Lewis : T'inquiète pas, je suis dispo. Il est seulement 19h. Rejoins-moi, chambre 503. Laisse moi juste le temps de ranger un peu, et dans quinze minutes, c'est bon.

Dès que je lui envoie ça, je me rends compte que je suis en train de me comporter comme un ado. Je cours dans la salle de bain, prends une douche rapide, me parfume et m'assure que tout est en ordre dans la chambre. Mon cœur bat un peu plus vite que d'habitude. C'est fou comme elle me fait ressentir des choses que je n'avais pas vécues depuis longtemps. Je me regarde dans le miroir et je me surprends à rire de moi-même. Allez, détends-toi, Lewis, me dis-je à voix haute. Mais au fond, je suis content d'être nerveux. Ça fait longtemps que je ne me suis pas senti comme ça.

Quand Aaliyah arrive, elle toque à la porte. J'ouvre, et la voir là, en face de moi, me fait un bien fou. Sans réfléchir, je la prends dans mes bras. Elle sent bon, elle sourit, et je réalise à quel point elle m'a manqué. Je la fais entrer dans la chambre, on s'installe sur le canapé, et la conversation démarre naturellement, comme toujours avec elle.

Lewis : Alors, comment s'est passé le vol ? 

Aaliyah : Plutôt bien. Un peu long, mais ça va. Et toi, t'es prêt pour le Grand Prix ?

Je hoche la tête, un peu nerveux à l'idée de la course, mais je ne le montre pas.

Lewis : Ouais, ça va. Un peu de stress comme d'habitude, mais j'ai confiance. La voiture est bonne.

On continue de discuter de tout et de rien, des trucs du quotidien, loin des circuits, loin de la pression. Ça fait du bien. Je m'excuse quand même de ne pas pouvoir l'emmener dîner dehors.

Lewis : Désolé, mais il y a trop de fans à l'extérieur, et j'ai pas trop envie qu'on soit vus ensemble, c'est pas contre toi...

Aaliyah : Oh t'inquiète pas, je comprends... Moi aussi j'évite de trop sortir quand je côtoie des gens avec qui je n'ai pas spécialement envie d'être vue.

Lewis : Ca t'arrive souvent ?

Aaliyah : Plus trop je t'avoue, mais surtout quand il s'agit de membres de ma famille, là c'est compliqué.

Je suis soulagé qu'elle prenne si bien la situation et surtout qu'elle l'a comprenne. C'est rare de rencontrer quelqu'un qui comprend ce que c'est d'être constamment sous le regard du public. Je me sens chanceux de l'avoir ici, avec moi.

Lewis : Si tu veux, on commande quelque chose à manger et on se mate un truc sur Netflix ? 

Aaliyah : Ok, mais à condition qu'on mange des sushis alors.

Lewis : Madame a ses exigences ? Pas de problème, ça me convient.

Après avoir réservé, nous nous installons sur mon lit. J'allume la télévision et la laisse choisir le film qu'elle veut.

Aaliyah : T'as envie de regarder quoi ? 

Lewis : Choisis ce que tu veux.

Elle hésite un instant puis propose quelque chose d'inattendu.

Aaliyah : Je suis en train de regarder Drive to Survive... ça te dérange si on continue ? Je suis seulement à la deuxième saison. Après si tu fais une overdose des voitures, dis le moi et je choisirai autre chose.

Lewis : Parfait, tout me convient moi, par contre je savais pas que tu regardais la série.

Aaliyah : Oui c'est Arnaud qui m'a forcée à regarder avant le Grand Prix de France.

Pendant qu'elle lance l'épisode, on reçoit nos commandes. Elle est à fond sur l'épisode, je suis à fond sur elle. J'avoue que je ne regarde pas tellement l'épisode, je sais ce qu'il va se passer vu que j'ai passé ces moments en temps réels. Elle est vraiment à fond, concentrée sur chaque détail, et me pose des questions ici et là sur la course, les équipes, les stratégies. Ça me fait sourire. C'est rare de voir quelqu'un d'aussi investi, surtout quelqu'un qui ne connaît pas encore tout de la F1. Elle veut vraiment comprendre mon monde, et ça me touche.

On discute, on rigole, et au bout d'un moment, on fait même pause sur l'épisode, parce qu'on parle plus qu'on ne regarde la télé.

Aaliyah : Tu sais que dès fois, je me dis que si mon fils décidait de se lancer dans le métier de pilote, j'aurai beaucoup trop peur de le laisser faire.

Lewis : Je suis d'accord, moi personnellement je ne veux pas que mes enfants soient dans ce monde.

Aaliyah : Oui surtout qu'ils seront des Hamilton, ils seront toujours rattachés à leur papa.

Lewis : C'est fou comme tu comprends vite.

Aaliyah : C'est normal, je ressens la même chose mais dans le monde de la musique...

Lewis : C'est cool de côtoyer quelqu'un de connu, on se comprend mieux je trouve.

Les heures passent sans qu'on s'en rende compte, et il est déjà 23h.

Lewis : Je suis désolé, mais je dois vraiment me coucher. Demain, c'est une grosse journée.

Elle comprend tout de suite et commence à ranger les trucs. Ça me frappe à quel point elle est respectueuse de mon emploi du temps, de ma concentration. Pas de caprices, pas de drama. Juste de la compréhension. C'est une bouffée d'air frais.

Aaliyah : Merci pour la soirée. On se voit demain ?  Me dit-elle en se levant.

Lewis : Bien sûr, je te vois au paddock.

Elle me fait la bise et sort rapidement de la chambre, prenant soin de ne pas être vue. Je reste un moment à la porte, pensif. Elle est vraiment différente. Et pour la première fois depuis longtemps, je me demande si ce ne serait pas une bonne chose de laisser quelqu'un entrer dans ma vie.

Avant de m'endormir, je lui envoie un dernier message :

Lewis : J'ai passé une super soirée avec toi. J'espère qu'on pourra se refaire ça bientôt. Bonne nuit.

Entre la vitesse et la mélodie -- Lewis Hamilton & AaliyahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant