Chapitre 33

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POV Aaliyah

La journée continue sans que je ne le voie vraiment. Je traîne un peu dans les paddocks, mais lui n'arrive que plus tard dans l'après-midi. En réalité, j'ai trop peur. J'ai peur que les gens commencent à faire un lien entre nous. C'est déjà la deuxième fois que je viens sur un Grand Prix où il court. Autant au Grand Prix de Monaco, j'étais invitée. Au Grand Prix de France, ça avait encore du sens vu que je suis française, mais ici, en Autriche, il n'y a pas vraiment de raison que je sois là. Alors, je n'ose pas trop me montrer.


Je vais un peu dans les paddocks pendant que les F3 roulent, pensant que peut-être personne ne fera le lien s'ils me reconnaissent. Mais au fond, je sais que les médias sont partout et que tout peut finir sur les réseaux sociaux en un clin d'œil. Dès que les F1 arrivent, je me cache à l'intérieur des paddocks, je ne me montre plus. Je me réfugie dans les salles VIP, je profite un peu, je regarde les écrans, mais j'évite soigneusement d'être vue dehors. Ça me rend triste, parce que j'aurais aimé le voir, au moins avoir un eye contact avec lui, ou même juste l'apercevoir de loin. Mais non. Tant que je ne sais pas où on en est, tant que ce n'est pas clair entre nous, je préfère me tenir à l'écart.


Je déteste qu'il y ait des rumeurs sur moi, surtout quand elles ne sont pas fondées. Et là, ce qui m'effraie le plus, c'est que ma manageuse n'est pas au courant de cette histoire. Si elle l'apprenait, elle me tuerait, littéralement. Et je ne pense pas non plus que le manager de Lewis soit au courant. Tout ça me fait flipper. Donc, je reste à distance, en retrait, bien cachée.


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POV Lewis


Je suis arrivé dans les paddocks pour les essais libres, et comme d'habitude, il y a une foule de gens qui viennent pour des autographes, des photos. Je fais ça avec plaisir, toujours accompagné de Roscoe, mon chien, et de mon frère. Mais alors que j'avance, je ne vois pas Aaliyah. Je me dis que je l'ai peut-être ratée, mais en soi, rien de grave. Pourtant, une petite partie de moi est un peu déçue. J'espérais la voir, même juste un instant.


Je décide de traîner un peu plus dans les paddocks, dans l'espoir de la croiser, mais rien. Je me dis que je devrais arrêter de me distraire avec ça. Lewis, concentre-toi. Tu fais n'importe quoi là. T'es vraiment en train de patienter pour une fille qui n'est même pas là. Mais malgré tout, je n'arrive pas à chasser cette déception.


Je finis par rentrer dans le paddock de Mercedes. Il y a une réunion stratégique avec toute l'équipe avant de prendre la piste. Je monte dans ma F1, je fais mes tours, hyper concentré pendant les essais libres. Les résultats sont bons, Toto est satisfait, George aussi fait du bon boulot. Pourtant, au fond de moi, il y a quelque chose qui cloche.


Je ne me sens pas bien. Pourquoi elle ne m'a pas envoyé de message aujourd'hui ? Elle m'envoie toujours un message dès qu'elle peut, mais là, rien. Et on s'était dit à demain, mais je n'ai rien reçu. Peut-être qu'elle regrette d'être venue chez moi hier. C'est vrai que c'était un peu intime... N'importe qui aurait pu croire qu'on était en couple, allongés là, tous les deux dans le même lit, même si rien ne s'est passé. Et là, 3000 questions tournent en boucle dans ma tête.


Elle me déconcentre, et c'est la première fois qu'une femme me fait ça depuis Nicole. Et avec elle, c'était différent, on était en couple, et elle ne me déconcentrait jamais de manière négative. Mais là, je me rends compte que je deviens accro à Aaliyah. J'ai besoin de la voir, et ne pas la voir me rend mal. Je commence à être dépendant d'elle, et ça, je n'aime pas.


Marc, mon manager, me jette un regard. Il voit que je suis ailleurs pendant la réunion. Je me force à faire semblant d'être concentré pour qu'il n'ait pas à poser une énième question. À la fin de la réunion, quelques pilotes décident de se retrouver au restaurant de l'hôtel. J'y vais dans l'espoir de croiser Aaliyah ou même Arnaud, mais je ne vois ni l'un ni l'autre. C'est bizarre. Toujours pas de message de sa part, et je ne la vois nulle part, même dans ce restaurant où elle pourrait très bien être. Il n'y a pas de caméras ici, c'est vraiment un lieu pour les pilotes et leurs familles. Alors, où est-elle ?


Ce silence radio commence vraiment à me peser. Je décide de monter dans sa chambre. Je sais où elle loge. Je marche dans les couloirs, et quand j'arrive devant sa porte, je toque doucement.


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POV Aaliyah


Quand j'entends toquer à la porte, mon cœur s'accélère un peu. Je m'attends à ce que ce soit Lewis, et je ne me trompe pas. Quand je lui ouvre, je ne réfléchis pas, je le prends directement dans mes bras. Ça fait du bien. Et lui, je le sens immédiatement se détendre, comme si ça l'avait rassuré.


Lewis : Ok, je vois que tu ne m'en veux pas, c'est déjà ça...


Je sens un léger sourire dans sa voix, mais je remarque qu'il n'est pas complètement serein. Il répond à mon étreinte mais je sais qu'il y a quelque chose qui le tracasse.


Aaliyah : Alors, ça s'est bien passé ta journée ? Comment tu te sens sur la piste ? T'étais comment pendant les essais ?


Je cherche à garder un ton léger, mais ça ne marche pas vraiment. Il me regarde avec un air interrogateur.


Lewis : Attends, vraiment ? Tu veux parler de la course là ? Pourquoi t'as pas donné de nouvelles ? Depuis hier, t'as disparu, et franchement, je me suis demandé si j'avais fait quelque chose de mal. J'ai flippé.


Son regard devient plus intense, et je sens son inquiétude à travers ses mots. À cet instant, je me fige un peu. Je savais que ça allait arriver, mais je n'étais pas encore prête à avoir cette discussion. Mon silence a trop duré.


Aaliyah : Lewis, je sais qu'il y a un truc qui cloche. J'ai parlé avec Arnaud tout à l'heure. Il m'a un peu ouvert les yeux sur tout ça, sur nous deux. On doit discuter, parce que clairement, on peut pas faire comme si de rien n'était.


Je le regarde, un peu déstabilisée. J'ai raison, on doit discuter. Mais en même temps, je ne voulais pas gâcher son week-end avec ça, surtout pas en pleine compétition.


Aaliyah : Mais je voulais pas t'en parler maintenant. Je veux surtout pas te déconcentrer avant la course. On peut en parler plus tard, après ta course, dimanche soir si tu préfères, ou même lundi...


Lewis secoue la tête, visiblement frustré.


Lewis : Non, j'ai besoin de clarifier ça maintenant. Là, ça me déconcentre encore plus de ne pas savoir ce qu'il se passe. Il y a un gros point d'interrogation entre nous, et c'est pas bon pour moi, pas en plein week-end de course.


Il a cette insistance dans la voix qui me fait comprendre qu'il ne laissera pas passer cette fois. Et il a raison. On ne peut plus remettre cette conversation à plus tard, c'est maintenant ou jamais.


Aaliyah : D'accord. Si t'as le temps maintenant, viens, entre. On peut en discuter tout de suite.Je me décale pour le laisser entrer dans la chambre. Il accepte, et je sens que la conversation qui nous attend va être difficile. Mais nécessaire.


Lewis : Comme tu dis, on est des adultes. On peut pas continuer comme ça sans mettre les choses à plat. Si on veut que ça marche entre nous, on doit être honnêtes l'un envers l'autre.


Je ferme la porte derrière lui, prête à affronter la suite.

Entre la vitesse et la mélodie -- Lewis Hamilton & AaliyahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant