Chapitre 50

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POV Lewis

Dimanche matin, le jour décisif. C'est la dernière course de la saison à Abu Dhabi, et je sens mon cœur battre plus fort que d'habitude. La pression est énorme, c'est tout ou rien aujourd'hui. Soit je monte sur le podium en tant que champion, soit... je ne veux même pas y penser. Toute la semaine, cette tension m'a envahi, me rendant presque méconnaissable aux yeux de mes proches. Mes parents, mon équipe, et surtout Aaliyah ont ressenti les effets. Je le sais, j'ai été froid, parfois même distant. La peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur, voilà ce qui me ronge de l'intérieur.

Aaliyah, elle, a repris sa tournée. Elle termine dans une semaine, mais elle a réussi à se libérer pour être là aujourd'hui, pour me soutenir. Elle est arrivée tard dans la nuit, bien après que je me sois couché. J'avais besoin de dormir, de me préparer mentalement, même si, en vérité, je n'ai pas vraiment dormi d'un sommeil reposant. Ce matin, en me réveillant, je vois un message d'elle. Elle m'écrit qu'elle est bien arrivée, qu'elle se repose dans sa chambre d'hôtel. Un sourire se dessine sur mon visage, même si un nœud d'angoisse ne me quitte pas. Je lui réponds rapidement, lui disant que j'ai hâte de la voir cet après-midi et j'espère qu'on pourra se retrouver avant la course.

À 7h, je rejoins déjà mon équipe pour la première réunion de la journée. Les visages sont tendus, les regards concentrés. Toto, notre directeur, n'a pas besoin de longs discours : tout le monde sait ce qu'il y a en jeu. Mais il prend quand même le temps de rappeler à Valtteri, mon coéquipier, qu'il devra jouer son rôle de soutien, coûte que coûte.

Toto : On a besoin que Max ne soit pas sur le podium. Quitte à ce que tu te sacrifies pour ça.

Je sais que Valtteri sera là pour moi, comme il l'a toujours été. Mais ça me fait aussi prendre conscience que la victoire n'est pas garantie. On doit tout donner pour que Mercedes gagne, avec moi en tête, et Valtteri qui assure la couverture sur la piste.

Après la réunion, je prends un moment pour moi. La pression est telle que je n'ai même pas envie de regarder mon téléphone. Je tente de me recentrer, de me rappeler pourquoi je suis là, tout ce qui m'a mené jusqu'ici. Je veux retrouver cette confiance qui commence à vaciller face à l'énormité du défi. Je jette un coup d'œil à l'horloge : il est déjà midi. La course est à 14h, et chaque minute semble à la fois trop longue et trop courte. Je suis frustré de ne pas avoir encore vu Aaliyah, mais je me dis que c'est peut-être mieux ainsi, que je dois rester concentré.

Je retourne dans ma loge pour me préparer. J'enfile ma combinaison de course, chaque geste devient un rituel, une manière de me concentrer. Quand je lève les yeux, je sursaute en voyant Aaliyah dans l'embrasure de la porte. Elle me sourit, et instantanément, un poids s'évanouit de mes épaules. Je me précipite vers elle, et elle me saute dans les bras. C'est un mélange de retrouvailles et de réconfort. Cela fait une semaine qu'on ne s'est pas vus, et je n'avais pas réalisé à quel point elle m'avait manqué. Elle murmure des mots d'encouragement, des mots qui me touchent plus que je ne l'avouerais jamais.

Aaliyah : Je sais que tu peux le faire, Lewis. Tu en es capable, j'en suis persuadée.

Je suis presque étonné qu'elle ne m'en veuille pas pour mon comportement distant ces derniers jours. Je sais que j'ai été égoïste, trop absorbé par mon stress pour prendre en compte ses sentiments, mais elle est là, avec le même sourire, avec la même tendresse. Je me sens tellement chanceux.

Lewis : Merci d'être là, Aaliyah, vraiment...

Elle sourit, passe une main sur mon visage, m'encourage à croire en moi, à me rappeler pourquoi je suis ici. Mes parents, en retrait, observent la scène, visiblement émus de voir combien elle compte pour moi.

Mon père, toujours calme et stoïque, s'approche et me glisse quelques mots d'encouragement.

Anthony : Souviens-toi pourquoi tu as commencé ce chemin, fils. Peu importe le résultat aujourd'hui, sois fier de toi.

Je hoche la tête. Je sais que ces mots viennent du cœur, même s'il ne les exprime pas souvent. Ma mère m'enlace doucement, me répétant combien elle est fière de moi. Ma belle-mère est là aussi, me soutenant d'un sourire rassurant. Je me sens entouré d'amour et de force, et ça m'aide à faire taire un instant les doutes.

Puis, Peter, mon ingénieur de course, toque à la porte, me ramenant brutalement à la réalité.

Peter : Lewis, il est temps d'y aller.

J'échange un dernier regard avec mes parents, serre la main de mon père, embrasse tendrement ma mère, puis je me retourne vers Aaliyah. Elle me sourit, cette étincelle dans les yeux, et je sais que je vais puiser ma force dans son regard tout au long de la course. Elle m'enlace longuement, et me murmure à l'oreille.

Aaliyah : Quel que soit le résultat, sois fier de toi. Tu es déjà une légende, Lewis. N'oublie jamais ça.

Je hoche la tête, incapable de répondre. Les mots d'Aaliyah résonnent en moi comme un écho réconfortant. Je l'embrasse une dernière fois, un baiser tendre et empli de toutes les émotions que je ne peux verbaliser. Puis, je me détourne d'elle, commence à me diriger vers ma monoplace. Chaque pas me rapproche du moment de vérité, mais je me sens prêt, soutenu par ma famille, mes amis et celle qui est devenue indispensable à mes côtés. Je me glisse dans ma voiture, prends une profonde inspiration, prêt à affronter le destin.

En m'éloignant, je sais que je vais donner le meilleur de moi-même, non seulement pour moi, mais pour tous ceux qui croient en moi. L'amour et la confiance d'Aaliyah me donnent une force insoupçonnée, et je suis déterminé à faire honneur à leurs attentes.

Dans les garages, l'atmosphère est chargée de tension et d'émotion. Valtteri, Toto et moi nous retrouvons pour une dernière réunion, un moment en huis clos avant la course. Les ingénieurs sont concentrés sur les écrans, ajustant les derniers paramètres, mais dans ce coin, sous les lumières artificielles du paddock, c'est un instant intime entre les trois hommes.

Toto : Les gars, quoi qu'il arrive aujourd'hui, sachez que je suis extrêmement fier de vous. Vous avez piloté de manière exemplaire cette saison, vous avez donné tout ce que vous aviez, et vous avez montré pourquoi Mercedes est là où elle est. Le championnat des constructeurs est pratiquement acquis, et c'est grâce à votre travail d'équipe, à votre alchimie. Alors, bravo pour ça, c'est déjà un exploit.

Il marque une pause, et je sens le regard insistant de Toto sur moi. Ce n'est pas un hasard : les attentes, le poids de ce huitième titre potentiel, tout repose sur moi aujourd'hui.

Toto : Un huitième championnat des pilotes... ce serait pas mal, n'est-ce pas ?

Il m'adresse un sourire complice, mais le message est clair. C'est un rêve partagé, un défi immense, mais je sais que Toto attend de moi que je donne absolument tout pour y arriver.

Valtteri acquiesce silencieusement, et Toto se tourne vers lui, son visage passant du sérieux à une expression plus douce.

Toto : Valtteri, merci pour tout. Tu le sais, c'est ta dernière course avec nous, et je tiens à te dire combien on a tous apprécié de travailler à tes côtés. Ton dévouement pour Mercedes, ta loyauté, ton sens de l'équipe... tout ça, c'est gravé dans notre histoire. T'as énormément contribué à nos victoires, à nos bons résultats ces dernières années. Mercedes est là, en haut, aussi grâce à toi.

Je regarde Valtteri, réalisant que c'est bien la fin d'une ère. Notre binôme a été harmonieux, plus que je ne l'aurais jamais imaginé. Une vague de nostalgie m'envahit. L'année prochaine, un nouveau visage va s'installer dans ce même garage, George Russell, un jeune talent plein d'ambition. Je suis conscient que cette transition sera un défi, car Valtteri n'était pas qu'un coéquipier : c'était un ami, un allié, et quelqu'un en qui j'avais une confiance absolue.

Valtteri prend une grande inspiration, et dans son regard, il y a une forme de reconnaissance. Peut-être qu'il aussi réalise la fin d'une aventure commune. Mais pour l'instant, tout se joue dans les 305 kilomètres de cette ultime course de la saison.

La course commence dans 10 minutes, je ne peux que le faire.... J'en suis capable.

Entre la vitesse et la mélodie -- Lewis Hamilton & AaliyahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant