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Lundi 6 juillet - 11h58
Louann


Je n'étais toujours pas sortie de mon lit. La couette épaisse recouvrait mon corps malgré la chaleur étouffante extérieure. Je saisissais mon téléphone sur la table de chevet pour y regarder si Jacob ne m'avait pas appelé ou laissé un message, mais rien. Je soupirais mais encore une fois, aucune larme ne sortait. Aucune larme n'étaient sorties depuis qu'il était parti, mais je me sentais vide. Jacob me manquait.

Je roulais sur le côté en enfouissant ma tête dans son oreiller en grognant. J'avais été stupide. J'avais agis comme une gamine capricieuse. Demander qu'il me pardonne alors que je l'avais trompé ? Et pas dans mon intimité, non aux yeux du monde entier étant donné la notoriété de Michael.

En repensant à lui, ses yeux clairs qui brûlaient de désir simplement en me regardant, ses mains qui touchaient mon corps comme personne ne m'avait toucher jusqu'à maintenant, je me sentais comme fiévreuse. Je me retenais de hurler tellement il me rendait folle furieuse d'avoir autant de pouvoir sur mon corps même à distance.

La sonnerie de mon téléphone me sortit de mes pensées. Je tâtonnais le matelas à côté de moi pour le trouver. Je le pris en main, et décrocha sans prendre le temps de regarder de qui venait l'appel. Qui que soit, j'allais le tuer pour m'avoir dérangé dans un moment de haine intense.

« Allô ? » demandais-je d'une voix éraillée, du à mon manque de pratique de la parole durant mon weekend.

« Louann ? » Je me redressais directement sur mon lit, le cerveau figé dans un bloc de glace tandis que mon cœur accélérait d'une façon plutôt mortelle. « C'est Michael. »

« Comment as-tu eu mon numéro de téléphone ? » demandais-je, suspicieuse.

« J'ai croisé une de tes amies, samedi soir. Anabelle ou un truc comme ça. » Je levais les yeux au ciel. Au moins, il retenait le prénom des nanas avec qui il couchait dans les toilettes des hommes.

« Anastasia. Qu'est-ce que tu veux ? » questionnais-je sans perdre la face, me levant du lit rapidement pour me rendre dans la salle de bain afin de me rafraîchir.

« Et bien, euh ... Il faudrait que je te revois. » soupira-t-il au bout de quelques secondes de silence. « Vraiment. »

« Je ne veux pas. » répliquais-je sèchement en repensant à ses mains sur mon corps. J'avais envie de me gifler pour penser à ça alors que je veux être en colère contre lui.

« C'est important. » insista-t-il, je passais une main dans mes cheveux avant d'ouvrir la bouche pour répliquer mais il ne m'en laissa le temps. « Je passe te prendre dans trente minutes, sois prête. »

« Michael, je n'ai ... - »

J'éloignais le téléphone de mon oreille, il avait raccroché ce con. Je claquais mon téléphone sur le bord de l'évier. Je regardais mon reflet dans le miroir en soupirant, bonjour le zombie ambulant.

Je remontais mes longs cheveux en une queue de cheval rapide avant de me brosser les dents puis d'appliquer de l'anticerne et du fond de teint pour cacher les dégâts de mes deux nuits blanches. Je posais une simple couche de mascara et retournais dans ma chambre pour prendre des habits.

J'enfilais un top noir au dos opaque et une paire de short en jeans brut taille haute. Je fixais quelques instants le collier de Jacob que je ne quittais habituellement jamais avant de me résigner à ne pas le mettre. Je récupérai mon téléphone portable dans la salle de bain avant de me rendre dans le salon pour m'affaler sur le canapé.

Je fixais le vide quand la sonnerie de l'interphone retentit, je me levais lentement et me rendit près de celui-ci. Je vis Michael sur la petite caméra, les mains dans les poches, attendant nerveusement. Je ne décrochais pas le combiné, me contenant simplement de lui déverrouiller la porte puis d'entrouvrir la mienne de quelques centimètres avant de m'affaler à nouveau dans le canapé.

Mes yeux faisaient l'aller-retour entre la balle de tennis du match qui était diffusé à la télévision.

« Je pourrais être un violeur. »

Je ne sursautais pas et ne tournais pas le regard vers lui. Je lâchais un petit soupir en éteignant la télévision.

« Je n'en serais pas étonnée. » disais-je d'une voix monocorde en saisissant mon sac à main. Il ria légèrement en prenant appui sur l'embrasure de la porte d'entrée, me regardant de la tête au pied avec son fameux sourire espiègle. Je relevais la tête vers lui pour planter mes yeux dans les siens. « Quoi ? »

« T'es encore plus belle que dans ces toilettes. » souriait-il de plus belle en s'approchant de moi.

« Disquette. » soufflais-je tandis qu'il était plus qu'à cinq centimètres de moi. « On y va ? »

Il ria légèrement, fier de son emprise sur moi avant de me tourner le dos et de sortir de l'appartement habilement. Je soupirais puis le suivis en prenant soin de fermer à clé la porte.


« On va où en fait ? »

Paradoxically → m.cOù les histoires vivent. Découvrez maintenant