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Mardi 5 Août - 21:00
Louann

A vingt-et-une heure précise, j'étais vêtue d'une robe bustier noire simple qui moulait chaque partie de mon corps. Elle possédait des petits détails en dentelles discrets sur le buste et m'arrivait mi-cuisse. J'enfilais une paire de sandale compensées noires et argentées quand j'entendis quelqu'un frapper à la porte d'entrée. Je pris rapidement ma pochette argentée où j'avais mis ma carte bleue et mon téléphone portable, puis sortis de ma chambre avant de dévaler les escaliers pour retrouver Anastasia qui détaillait Michael de la tête au pied.

« Tu es belle. » me disait Michael avec une voix un peu éraillée.

Je hochais la tête avant de lui sourire timidement : « Merci. » Je m'approchais de lui pour déposer un baiser sur la commissure de ses lèvres. Il fallait bien que je joue un peu le jeu devant Ana. Il en profita quelques instants pour tenir contre lui, son nez plongé dans mes cheveux. J'étais à deux doigts de remettre mes plans à plus tard mais il ne le fallait pas. Si je sortais, c'était bien pour oublier l'effet qu'il me faisait.

Je me décalais délicatement de lui. « A demain, Michael. » Il se contenta de hocher la tête tristement en se mordant la lèvre inférieure. Je lui tournais le dos avant de céder à ses yeux clairs puis sortis de l'appartement derrière ma meilleure amie.

-

Ce n'était pas la même boîte où j'avais rencontré Michael, mais chaque décoration semblable me ramenait à lui. A ses mains qui brûlaient ma peau, à ses yeux qui me désiraient et sa manière de m'embrasser qui me rendait presque spéciale. Je secouais la tête avant de porter à mes lèvres le nectar le plus fort que le club possédait.

« Vas-tu me dire ce qu'il se passe à la fin ? » me demanda Ana pour la énième fois depuis que nous sommes sorties de l'immeuble où je réside désormais avec Michael.

« Il n'y a rien. J'ai juste besoin de décompresser face à ... cette nouvelle vie. Tu vois ? » répondis-je en zieutant la piste de danse pour y trouver un bon moyen d'oublier mon guitariste.

« Non, je ne vois pas tellement. Habituellement quand tu veux décompresser, tu lis ou tu me parles simplement. » rétorqua-t-elle en posant un regard répobateur sur mon verre presque vide.

Je secouais la tête doucement de gauche à droite avant de poser mon verre sur la table et de me lever : « J'ai envie de danser. » disais-je en m'avançant vers la piste sans attendre de réponse de sa part.

J'avais envie de danser, de me frotter à un autre corps que le sien, de sentir d'autres lèvres que les siennes. J'avais envie de l'oublier au moins le temps d'une soirée.

Je repérais un grand brun aux yeux bleus, plutôt captivants, non loin de moi et commençait à doucement me déhancher en suivant le rythme de la musique sous ses yeux. Les vagues que je faisais avec hanches étaient lentes et sensuelles, je voulais l'attirer contre moi. Je lui tournais le dos, et levais mes mains en l'air tout aussi lentement. Après quelques secondes de danse seule, je sentis deux mains se poser sur mes hanches.

Je jetais un coup d'oeil en arrière pour voir le brun aux yeux captivants. Il colla son torse contre mon dos et je sentais sa bosse contre mes fesses. Je fermais les yeux et profitais de ce contact pour faire le vide dans ma tête mais tout me revenait en mémoire par coup de poing.

« Viens danser avec moi. »

J'ouvrais les yeux et me tournais face à mon partenaire de danse sensuelle, je lui souriais charnellement avant de continuer à me déhancher.

« Je n'allais pas le laisser te draguer, alors que je t'ai remarqué le premier. »

Je sentais mes poumons s'oppresser. Il était partout, partout où je ne voulais pas qu'il soit.

Ses mains qui me touchent, ses lèvres qui embrassent chaque parcelle de mon corps, mes tremblements après le point culminant. « Tu es tellement belle. »

Notre rencontre me revenait en pleine face et je me sentais suffoquée. Je m'écartais du brun qui ne comprenait rien. Je baissais les yeux en marmonnant un « je suis désolée » et partis en courant de la piste. Je passais devant Ana qui me regardait avec deux yeux ronds. Je devais avoir l'air tellement pathétique, le visage inondé de larmes dans un club, mais elle ne disait rien. Elle se leva du siège et vint me prendre dans ses bras.

« Je ne sais pas ce qu'il se passe, Lou, mais il faut que ça cesse. Je ta ramène auprès de Michael. »

J'avais envie de lui hurler que je ne voulais plus être près de lui, qu'il me faisait mal. J'avais envie de hurler au monde comme quoi j'avais été stupide. J'étais tombée dans un piège infernal qui semblait n'avoir aucune fin.

Mais je n'ai rien dit, je n'ai rien fait. Parce que je savais qu'il n'y avait que près de lui que je me sentirais mieux, que je serais à nouveau moi. J'étais amoureuse de lui.

Paradoxically → m.cOù les histoires vivent. Découvrez maintenant