Paradoxically → m.c

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Lundi 6 juillet - 16h11
Louann

Le trajet jusqu'à mon appartement fut silencieux. Depuis la signature de ce contrat, qui allait bien évidemment changer ma vie du tout au tout, aucun de nous n'avait encore parlé. Mon front était collé contre la vitre, fixant les buildings qui défilaient sous mes yeux vides de toute émotion. Je ne savais pas ce que je ressentais. J'étais en colère d'avoir été contrainte de signer cette feuille, je me sentais impuissante. J'étais triste aussi de ne plus pouvoir voir Jacob, du moins aux yeux de tous. Ma vie était devenue en l'espace de dix minutes, une véritable comédie dramatique. Même Roméo et Juliette finissaient plus heureux en mourant.

Je sursautais quand Michael s'arrêta brusquement sur une place de parking en face de mon bâtiment. Sans un regard pour lui, je défis la ceinture et sortais du véhicule en marchant rapidement vers les portes de verres. Je m'arrêtais devant pour sortir les clés quand je sentis une présence derrière moi, je fis volte-face pour me retrouver face au guitariste.

« Qu'est-ce que tu fais là ? » je demandais en trouvant enfin mon trousseau de clés dans mon cabas.

« Je t'accompagne. C'est ce que font les petits amis, non ? » répondit-il en affichant un sourire arrogant.

Je roulais des yeux mais décidais de ne rien répondre. Cette conversation ne mènerait à rien de toute manière. Je passa mon badge pour ouvrir les portes et pénétrais dans le hall en me dirigeant sèchement vers les ascenseurs.

« Tu peux y aller maintenant. » je disais sans lever mon regard sur le brun qui, je le savais, me fixait avec intensité. Je pouvais sentir ma peau brûler à certains endroits.

« Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais un petit ami ? » questionna-t-il sans faire attention à ce que je venais de lui dire.

« Je ne voyais pas trop l'utilité, je n'étais pas sensée te revoir en fait. Ce n'était pas dans mes plans. » Les portes de l'ascenseur se refermèrent sur nous deux, rendant l'ambiance entre nous plus pesante et tendue. Michael s'approcha de moi, je reculais jusqu'à toucher le mur violemment. Il appuya sur le bouton d'arrêt d'urgence et afficha son fameux sourire en coin. « Tu fais quoi, là ? »

« Je voudrais qu'on parle. » disait-il en croisant les bras sur sa poitrine.

J'arquais un sourcil dans sa direction en affichant un rictus sceptique. « Dans un ascenseur ? Tu veux parler dans un ascenseur alors que j'ai un appartement dans le même bâtiment que ce foutu ascenseur ? » Je m'énervais, c'était stupide et surtout inutile mais la situation m'échappait et ça ne me plaisait absolument pas. Je rappuyais sur le bouton jaune avant de me tourner vers mon faux petit-ami. « C'est dans l'appartement ou rien du tout. »

Il me toisa avec un sourire amusé sans protester. Je m'appuyais contre le mur en soufflant. Il était seulement dix-sept heures et ma journée était déjà un véritable enfer, ou si ce n'était pas le cas ça y ressemblait fort.

Quand les portes de la cage s'ouvrirent j'en sortis aussi rapidement que possible. Suivit de Michael et de son rire discret. Je pinçais mes lèvres en introduisant mes clés dans la serrure de mon appartement.

« Tu sais, je pense qu'on pourrait vraiment faire un couple ultra glamour. Tu sais le couple que tout le monde jalouserait ? » disait Michael en pénétrant derrière moi avant de ferme de lui-même la porte d'entrée comme s'il faisait ça tous les jours depuis des années.

« Tu te moques de moi ? »

« Non la star mondiale sortant avec la future étudiante en médecine hyper sexy, c'est cliché et ringard mais tellement parfait ? Un vrai compte de fée. » souriait-il en posant son gros cul sur mon canapé.

« Chacun sa façon de voir les choses. » marmonnais-je en allant dans ma chambre.

J'enlevais mes vêtements pour renfiler un tee-shirt oversize et un short noir. Je détachais mes cheveux et les laissais retomber sur mes épaules. Je soupirais en voyant la mine fatiguée que j'affichais.

« Tu es belle. »

« Laisse tomber Michael, je suis sobre. » je répondais en me tournant pour lui faire face.

« Dommage. » riait-il en passant le cadre de ma porte. « Tu restes toujours belle quand même. » Je lui lançais un regard mauvais avant de me retourner dos à lui pour ne pas qu'il voit l'effet que ces mots sortant avaient sur moi et mon corps. Il me rendait nerveuse, me faisais sortir de mes gonds mais tout ce qu'il disait me rendait dans un état pitoyable de jeune adolescente. « Pour en revenir à ton petit-ami, tu ne le verras plus ? »

Il sait appuyer où ça fait mal ce petit con, je le regardait médusée par autant de manque de tact. « J'ai le choix ? » je répondis crispée.

« Non, pas tellement mais c'était pour être sûr. » répondit-il en posant une main sur mes hanches, je soupirais et me tournais face à lui pour le repousser.

« Arrête, pas besoin de jouer la comédie on est en privé. »

« Qui a dit que je jouais la comédie ? Tu sais que tu es la plus jolie de toutes les filles que j'ai rencontré en boite, tu es la première que je vois de jour et je ne suis pas déçue. » souriait-il en approchant son visage du mien.

« Tu es né crétin ou t'as acquis cette qualité avec le temps ? » demandais-je en le repoussant difficilement une énième fois.

« Très bonne question, madame Clifford. »

« Carter, c'est un contrat de faux couple pas de mariage. Calme tes hardeurs. » soufflais-je au moment où j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Michael l'entendit aussi parce qu'un sourire en coin apparut sur son visage puis en moins de temps qu'il ne faut pour le dire je me retrouvai allongée sur le lit, lui à mes côtés.

« Tu joues à quoi ? » m'écriais-je en le poussant pour le faire tomber, il riait tellement fort face à ma force de mouche qu'on devait l'entendre dans tout le bâtiment. J'allais me mettre à rire avec lui quand Jacob débarqua dans la chambre.

« Putain, c'était vrai ? Tu me quittes pour ça ? » criait-il en crispant les poings.

« Non, je, ce n'est pas ce que tu crois. Et ne parle pas de lui comme ça, il ne t'a rien fait. » je répondis en me relevant du lit pour aller à sa rencontre mais il me repoussa.

« Reste loin de moi. »