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Mardi 11 Novembre - 15:21

Louann

J'avais les jambes en coton en sortant du bureau de Jake Connard Coleman. Mon coeur et mon corps ne faisait plus un, mais deux. Si mon corps était soulagé de quitter définitivement la vie de Michael pour l'oublier et ne plus être dans cet état, mon coeur se déchirait à l'idée de lui dire au revoir.

« C'était ... instruisant. » disais-je lentement en tournant les yeux sur le brun. Il ne me lança pas un regard, le gardant rivé sur le sol tout en hochant la tête.

« On rentre à la maison faire ta valise et je, je te ramène si tu veux. » murmura-t-il tandis qu'on traversais les portes de verres de l'imposant bâtiment. Je poussais un grognement en guise d'acceptation.

Je m'installais sur le siège passager avant de sortir mon téléphone de ma poche, j'avais une vingtaine de notifications me signalant tous des messages de Calum. Je levais les yeux au ciel en esquissant un sourire avant qu'il ne s'évaouisse en voyant Michael me fixer. Je détournais le regard et lisais les messages. Ils contenaient tous la même chose : ALORS ?

J'inspirais longuement avant de trouver le courage de répondre : C'est terminé. Plus de Michael et Louann.

Si j'avais attendu ça presque impatiemment afin de tourner la page et de me reconstruire, maintenant que ça se produisait j'étais presque déçue. A croire que je devenais masochiste envers mes propres émotions.

-

Et plus vite qu'il ne fallait pour le dire, ma valise était rempli de vêtements en bouchons et de souvenirs de cette période de ma vie qui marquait un tournant sur celle que j'étais vraiment. Je jetais un dernier regard circulaire à la pièce vide avant d'en sortir, la boule au ventre.

Michael m'attendait en bas de l'escalier, comme un garçon attend sa petite amie ou sa cavalière le soir d'un bal. Je sentis ma gorge se serrer quand il releva ses yeux remplis de douleur vers moi. C'était dur, tout était trop dur mais on le devait. Il me prit la valise des mains gentiment avant de me pousser doucement vers l'entrée pour que je passe devant lui. Mes larmes étaient de plus en plus difficiles à contenir mais je luttais de toutes mes forces.

La trajet jusqu'à chez moi se passa dans un silence pesant, lourd de mots non dits et de sentiments tus.

« Merci. » chuchotais-je en appuyant sur la poignée de la porte pour sortir de cet air étouffant.

« Louann, je ... » commença-t-il en passant une main nerveuse dans ses cheveux bruns. J'attendis quelques secondes qu'il continue mais rien ne venait. Je soupirais.

« Au revoir, Michael. » Je récupérais ma valise avant d'avancer vers l'entrée, laissant librement mes larmes coulées sur mes joues. Jamais je n'avais eu aussi mal, je n'avais aucune idée que l'on pouvait souffrir à ce point pour un simple gars qui ne devait être que de passage. Un simple gars qu'on ne connaît que depuis quatre mois. C'était stupide mais putain il m'avait fait tombé amoureuse de lui en un rien de temps. Son caractère de petit con, sa manière de voir la vie, son sourire. J'aimais tout chez lui jusqu'à son plus petit défaut.

Je me tournais une dernière fois vers l'extérieur avant de monter les escaliers. Il était toujours là, sa tête posé contre le volant, son corps tressautant au rythme de ce que j'imaginais être des sanglots. C'est fini.  

Paradoxically → m.cOù les histoires vivent. Découvrez maintenant