3

292 29 3
                                    

Samedi 4 juillet - 3:56
Louann


Son regard brûlant semblait me déshabiller, de près maintenant je pouvais voir les nuances claires de ses yeux qui me regardait avec désir et envie. Si en temps normal, j'aurais réprimé un haut le cœur, là je fus parcouru d'innombrables frissons. Je fermais les yeux quelques secondes en me disant que c'était simplement l'effet de l'alcool les rouvrait au moment où il ouvrait la bouche.

« Elle est libre, oui. »

Sa voix était rauque mais restait douce, sensuelle. J'étais émoustillé comme une adolescente face à son idole. Je m'asseyais maladroitement sur le tabouret du bar et déposais mon petit sac sur le comptoir. Je me penchais en avant pour avoir l'attention du barman.

« Qu'est-ce que je peux te servir ma jolie ? » me demanda-t-il en me lançant un sourire qui se voulait aguicheur.

« Une vodka-pomme, s'il vous plait. » répondis-je avec un faux sourire.

« Tu peux me tutoyer, mon ange. Donc une vodka-pomme pour la jolie demoiselle. » souriait-t-il en me déshabillant du regard.

Ce n'avait définitivement pas le même effet que lorsque c'était le guitariste brun qui me brûlait du regard. Soudainement je sentis deux mains sur mes hanches me faisant sursauter, suivies d'une voix qui m'émoustillait plus qu'il ne le faudrait.

« Bébé, excuse moi du retard. Les gars voulaient me parler. » lâcha-t-il en déposant sa tête sur mon épaule, assez fort pour que le barman nous regarde de travers.

Je luttais de toutes mes forces pour faire disparaître le sentiment de bien être qui s'installait en moi, et cette chaleur dans le creux de mon ventre.

« Ce n'est rien. » finissais-je par articuler, en buvant une grande gorgée du verre qui venait de m'être déposé devant moi.

« Viens, allons-y. »

Il attrapa mon sac à main et me tira de façon à ce que je me lève du tabouret, et avança, sa main toujours posée sur ma hanche. Mon verre toujours à la main, je me focalisais sur lui pour ne pas avoir à penser à sa main, qui produisait un contact brûlant à travers le tissu de ma robe.

Il finit par s'arrêter sur une table déserte, malgré les dizaines de verres qui y trônaient. Michael déplaça le tout et s'installa. Je pris place face à lui, et bu une nouvelle gorgée.

« Bébé, hein ? » Un sourire en coin s'installa sur ses lèvres, tandis qu'il me regardait droit dans les yeux.

« Je n'allais pas le laisser te draguer, alors que je t'ai remarqué le premier. »

Sobre, j'aurais sûrement rétorqué que je n'étais pas un objet, ni la récompense de qui que ce soit et je serais partie. Mais à cet instant, il m'était impossible de me lever, et encore moins de répondre à sa phrase.

« Sinon, que fais-tu seule ? Je t'ai remarqué plus tôt dans la soirée, tu étais pourtant accompagnée. »

Michael avait l'air de m'avoir observé depuis un bout de temps. Et je ne pouvais lui dire que j'étais là pour un simple pari. Surtout qu'à présent, je n'avais pas l'impression que cette conséquence était la première chose qui m'obligeait à rester ici.

« Disons que je n'ai pas autant le sens de la fête qu'elles... D'après elles » Dis-je, me souvenant du discours d'Anastasia qui me disait que j'étais trop sérieuse.

« Montre leur que tu l'as, alors. »

« Comment ? » demandais-je en penchant ma tête sur le côté.

Il se leva habilement avant de se planter devant moi, les yeux brillants. Il me tendit sa main.


« Viens danser avec moi. »

Paradoxically → m.cOù les histoires vivent. Découvrez maintenant