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Samedi 17 janvier 2016 - 20:35

Louann

Je montais les escaliers en courant pour me rendre dans la salle de bain de Calum, j'avais un besoin irrépressible d'être seule. Il avait amené cette fille ignoble parce qu'il n'avait aucune idée que je serais là ce soir. J'avais eu mal, elle était le total opposé de ce que j'étais. Je l'aimais à en avoir mal. A vrai dire, je crois que dès la première minute où mes yeux se sont posés sur lui j'ai su inconsciemment que ce serait lui et non un autre, ce ne serait plus jamais Jacob dans mon coeur. Je m'enfermais dans la salle de bain et laissais les larmes couler à flots. J'avais mal, je ne m'étais jamais sentie aussi endolorie dans tous le corps et aussi triste.

Des pas se rapprochaient de la salle d'eau mais je ne faisais pas attention, je n'aurais qu'à faire comme si je ne les entendais pas ou je ne sais pas. C'était très peu crédible, mais je n'avais aucune envie de parler à quelqu'un. Je voulais qu'on me laisse mourir de douleur en paix. « Louann, ouvre cette putain de porte. » Oh bien entendu, je ne voulais voir personne et encore moins lui. Sa putain de voix fit redoubler les sanglots qui étaient coincés dans ma gorge et que je tentais d'étouffer pour garder le silence. « Louann, merde tu me fais chier ! »

Je soupirais. C'était reparti, c'était comme ça que ça fonctionnait entre lui et moi. Se rendre barge jusqu'à ce que l'autre pète un câble et fasse une connerie. Les pas s'éloignèrent et je soupirais de soulagement.

Voir Michael tenir cette fausse blonde dans ses bras et garder ses mains autour de sa taille comme s'il en était vraiment amoureux avait eu l'effet d'une douche froide sur moi. J'avais senti le regard inquiet de Calum sur moi mais j'avais tout fait pour ne pas éclater en sanglots devant tout le monde présent jusqu'à mordre l'intérieur de ma joue jusqu'au sang. Puis alors quand elle m'avait sorti que j'étais tellement insignifiante et que j'étais qu'une erreur, je n'avais pas supporter et j'étais partie aussi rapidement que possible.

Après quelques minutes de silence complet, je réentendis des pas s'approcher de la pièce dans laquelle je me tapais une petite crise de larme, une grosse crise d'accord. « Louann, s'il te plaît. » Il s'était visiblement calmé, sa voix avait l'air tellement désespérée cette fois-ci mais je ne me laisserais pas avoir.

« Va t'en Michael. » je murmurais assez fort contre la porte pour qu'il entende. J'entendis son soupir mais aucun bruit n'indiquait qu'il était enfin parti.

« Je suis désolé, Louann. Je suis tellement stupide, enfin tu le sais déjà. Ecoute, les gars avaient raison. Je, je suis amoureux de toi ok ? Putain je suis fou de toi et je n'en peux plus de cette guerre qu'on se fait sans arrêt. Le contrat est terminé, ce n'est pas encore un de mes coups foireux. Je t'aime. Je t'aime tellement depuis le premier jour. Je ne savais pas que c'était de l'amour, tu hantais chacune de mes pensées, je ne pouvais pas m'empêcher de toujours tout comparer à toi mais maintenant je sais. Je t'aimais, je t'aime. » Je ne répondis rien, je n'en revenais pas de ce qu'il m'avait dit. Il ne m'avait jamais autant parler pour me dire autant de belles choses. Ma respiration était coupée et je ne savais pas vraiment pas quoi faire, ni quoi dire. « Louann, ouvre moi s'il te plaît. »

Je me relevais difficilement et tanguais sur mes jambes quelques secondes avant de déverrouiller la porte et de l'entrouvrir pour voir Michael les yeux presque aussi rouges que les miens. « Michael, s'il te plaît. Je ne veux pas de ta pitié. » disais-je en plantant mes yeux dans les siens. J'étais prête à flancher mais je luttais.

Il secoua la tête de gauche à droit en roulant des yeux avant de pousser sur la porte pour l'ouvrir complètement. Il s'approcha de moi et prit mon visage en coupe entre ses longs doigts fins et rassurants. Il posa son front contre le mien et ferma les yeux. « Pas de pitié, Louann. Je suis amoureux de toi. » Je fermais les yeux à mon tour, un sanglot sortit d'entre mes lèvres sans que je puisse m'en empêcher.

Ses lèvres s'écrasèrent contre moi, comme un besoin urgent et désespéré. Je répondais à son baiser salés du au fait que mes larmes se mélangeait à nos langues. J'agrippais ses cheveux férocement pour le rapprocher de moi. J'avais tellement besoin de lui, que je crois que j'en crèverais si on me privait de sa présence. Il s'écarta quelques secondes des mes lèvres et souffla avant de reprendre le baiser : « Je t'aime Louann Carter. » 

Paradoxically → m.cOù les histoires vivent. Découvrez maintenant