Paradoxically → m.c

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Samedi 4 juillet - 17h18
Louann

Je levais une paupière avant de la refermer en poussant un gémissement. La gueule de bois se faisait sentir de ma tête jusqu'à mes orteils, j'avais l'impression d'avoir participé à un combat de boxe. Je sursautais en entendant la porte d'entrée de l'appartement claquer. Je poussais les draps sur le côté et me mettais assise délicatement pour ne pas avoir de vertiges.

Je jetais un coup d'œil rapide au réveil pour y voir qu'il était déjà dix-sept heures passés. Je grognais et fourrait ma tête dans mon oreiller en maudissant mes amies et l'alcool. C'était bien la dernière fois que je buvais autant, parole de Louann.

La porte de la chambre s'ouvrit dans un fracas, me faisant relever la tête douloureusement vers un Jacob qui avait l'air furieux.

« C'est possible de faire plus doucement ? J'ai mal au crâne. » grommelais-je en attrapant un tee-shirt et un mini-short de jogging au bout du lit.

« Tu te fous de moi ? » commença-t-il à hurler, je lui lançais un regard méprisant. « C'est quoi ça ? » cracha-t-il en me jetant une dizaine de magazines de presse à scandale à la figure.

Je les prenais un par un et les images de cette nuit me revinrent en mémoire. Le jeu, le pari, Michael, la piste de danse, les toilettes. Je lâchais un hoquet de surprise avant d'ouvrir un premier magazine sur la page concernée.

« Michael en très bonne compagnie cette nuit, du sérieux ou encore une conquête ?

Michael Clifford, jeune guitariste de dix-neuf du groupe 5 seconds of summer, était hier de sortie dans une boite de Sydney avec le reste du groupe. Vers trois heures du matin, il a été vu en train de danser avec une jolie blonde en robe blanche. On pourrait presque croire, à la voir comme ça, qu'il s'agirait d'une princesse. Par la suite, on ne les a pas revus excepté aux alentours de cinq heures et trente minutes du matin, où ils sortaient de la boîte main dans la main avant d'entrer dans le véhicule du beau garçon. Alors sérieux ou juste une nuit ? Affaire à suivre. »

Je relevais mon visage vers mon petit ami, énervé comme je ne l'avais jamais vu en trois ans de relation. Jamais nous n'avions eu de grosses disputes, pour quoi que ce soit. Tout avait toujours été basé sur de la confiance, et nous trouvions toujours des solutions à nos problèmes.

« Ce n'est pas ce que tu crois. » dis-je, essayant de me montrer le plus convaincante possible.

« Alors c'est quoi ? Vas-y, j'attend ta version. »

« Parce que tu crois les versions des magasines toi, maintenant ? » Il souffla, me montrant qu'il ne voulait vraiment pas rire, ni détourner le sujet. « Ok, j'ai rencontré Michael avec les filles en boite, Ana avait l'air tellement obnubilée par lui ! A l'entendre parler, tu pensais que c'était un dieu. »

« Je m'en contre fou de tes amies, Louann. Même si elles n'ont pas l'air si innocentes que cela dans cette histoire. Je veux ta version, par rapport à ces photos. »

« On a fait un action ou conséquence. » Il me regarda choqué. « C'est gamin, je sais. J'ai eu la conséquence de... Sympathiser avec lui. Alors je me suis retrouvée seule en sa compagnie, et on a danser il est gentil tu sais ... Je veux dire, on s'amuse bien avec lui. »

« On s'amuse bien, au point de ne pas être vue pendant plusieurs heures ?! » Je ne savais absolument pas quoi répondre à ça. Il ne devait pas connaître la vérité.

« On a bien rigolé, c'est ça que je voulais dire. On a rien fait, en dehors de danser ! Et comme les filles sont rentrées sans moi, il a décidé de me ramener, c'est ça la photo. Je lui tenais la main par réflexe pour pas le perdre, comme j'aurais tenu la main d'Ana, Shay ou Myriam. »

« Lou, regarde moi et jure moi dans les yeux que vous n'avez fait que "danser" »

Mentir n'était pas dans ma nature, et je ne savais pas comment je m'étais débrouillée jusque là. Mais le regarder dans les yeux, lui jurant que je ne disais que la vérité, c'était trop. Il me démasquerait bien trop vite comme ça.

« Je... » Aucun mot de sortait de ma bouche, et je m'attendais déjà au pire. Après quelque secondes, je baissa le regard, et Jacob se releva du lit, d'un geste brusque.

« Dis moi que c'est pas vrai, je t'en supplie. Dis moi que tu n'as rien fais avec ! »

« Je suis désolée... » Les larmes coulaient, autant chez Jacob que chez moi. « Je l'ai embrassé, c'était une erreur j'étais bourrée ! je ne savais ... »

« Tu n'étais apparemment pas si bourrée que ça, tu as l'air de bien t'en souvenir ! Qu'est-ce que je ne sais pas d'autre ? Tu as couché avec lui peut-être, tant qu'à faire autant me tromper jusqu'au bout ! »

« Jacob, je, non ! »

Il prit un sac de sport dans l'armoire, prit des affaires à lui, avant de partir. De la chambre, j'entendais du bruit provenant de la salle de bain, sûrement prenait-il ses affaires, en prenant le soin de jeter à terre ce qu'il pouvait au passage. Il revint, le visage rouge et les membres tremblant.

« Je vais chez un pote quelque jours, on a besoin d'une pause, je crois bien. »

J'ai gâché 3 ans d'amour en une nuit.