Falling Out Of Love_ Tome 2

Chapitre 111 _

» Les gens sont capables de changer au point qu'on ne les reconnaisse plus. «

Je claqua la porte derrière moi, folle de rage. A tous les coups, ça allait me pourrir mon après-midi. Je me forçais à remonter un peu mon moral petit à petit, et juste quand je commence à reprendre du poil de la bête, il faut à tout prix que je tombe sur le couple le plus briseur de cœur de l'histoire de l'amour que je ne veux absolument pas voir.
Et ça n'a pas loupé... juste quand je passa le pas de la porte d'entrée du glacier, la table que j'occupais avec Lenny, Vanessa et Ben était assaillie par le reste de la bande. Deux des potes de Kev, la raison de mon cœur éclaté en personne, et l'authentique cause à ses côtés qui fait que jamais plus je ne pourrais réparer les morceaux brisés de mon organe vital. Kev et Alexandra...

Je ne sais pas combien de fois j'ai associé leurs prénoms ensemble dans mon esprit depuis qu'il sortait avec elle, mais si je le faisais encore une fois de plus, je jure que je dégobille la crêpe au Nutella que je n'ai pas encore touchée immédiatement sur le sol jonché de dalles sous mes pieds.
Je me demanda sur le coup si je ne devais pas m'éclipser ni vu ni connu juste là sous leur yeux inconscients de ma présence, ou si je devais y aller l'air de rien comme si aucune chose ne pouvait heurter ma sensibilité.
Malheureusement... je n'ai pas eu le temps de réfléchir à quelle décision prendre, parce que l'un des cons de potes de Kev leur fit remarquer mon existence un peu trop fort à mon goût. Vanessa m'appela par mon prénom dans la seconde pour me pousser à les rejoindre, elle avait l'air mal à l'aise. Ben sourcilla légèrement mais c'est Lenny qui laissa transparaitre son embarras. A tous les coups, je suis sûr qu'ils m'auraient permis de m'enfuir à toutes jambes me cacher de cette énième humiliation amoureuse.

Je m'approcha peu à peu, jusqu'à arriver à leur niveau. Je leva enfin les yeux vers eux, pour aussitôt les détourner lorsque je tomba pile dans ceux de Kev. Evidemment, ils n'exprimaient plus aucune émotion par rapport à moi, c'était fini. La dernière émotion que j'avais réussi à déceler, fut il y a à peine deux jours, quand j'embrassais Enrick à pleine bouche dans le couloir. Depuis... plus rien.

Rose : Salut...
Alexandra : Salut Rose !

Je la regarda : elle arborait un sourire de victoire et des yeux emplis malicieusement de machiavélisme. Je la connaissais assez pour savoir qu'elle jubilait de la situation plus qu'elle n'aurait pu l'espérer un jour. Et moi... je n'aurais jamais cru me retrouver dans un contexte pareil. Jamais.
Je posa les yeux sur le bras droit d'Alexandra enroulé autour de celui de Kev... et je ne pus m'empêcher de penser à ce moment précis, que mon bras aurait habillé plus joliment celui de Kev, indéniablement. Ils auraient été enroulés l'un avec l'autre, dans une osmose parfaite...

... : On peut s'asseoir avec vous ? On a grave la dalle !

Perdue dans mes pensées, c'est bien le second pote de Kev que j'entendis proposer cette éventualité qui ne me plaisait pas du tout.

Ben : Euhh...
Miline : Allez les gars, asseyez-vous, c'est ma tournée !

Miline venait d'exprimer son absolution en se faufilant derrière moi. Putain... les gens n'en avaient carrément rien à faire de ce qui se jouait devant leurs yeux. Avait-il conscience que le gars qui était juste en face de moi, dont la petite sorcière à ses côtés ne faisait que de s'y scotcher sans arrêts, était celui qui occupait toutes mes pensées les plus tristes et les plus douloureuses depuis une semaine, et ce jour et nuit ? Putain !
Je souffla intérieurement d'exaspération une nouvelle fois, et je décida de capituler en m'asseyant sur ma chaise. J'en avais juste ras le bol...

Si Lilou avait été là, elle n'aurait jamais laissé une chose pareille se produire. Et Kev ne disait rien ! Il n'avait même pas protesté ! Avait-il si peu de considération envers moi et de respect par rapport à ce que nous avions vécu, qu'il n'avait pas la décence de ne pas se pavaner sous mon nez en permanence avec sa nouvelle copine ? Il ne se doutait vraiment pas du mal qu'il était en train de me faire ?!
Je pouvais jurer juste maintenant que j'étais capable de le détester encore un peu plus à chaque fois qu'elle le touchait. Je le détestais autant que je l'aimais. Et c'était ça qui faisait le plus mal...