Une fascinante Attirance !

Au téléphone !

Chris: Demandez l'inspecteur Stone ou Ramírez. Je ne sais pas lequel des 2 est en service ce soir. Ils se porteront garants de moi.

Alex obtempéra et attendit qu'on réponde à sa demande de transfert.

Alex: Excusez-moi de vous déranger, inspecteur Ramírez, dit-il d'un ton aimable, Alex Taylor à l'appareil. Je me trouve en ce moment même avec un certain Chris Parker qui dit exercer la profession de détective privé et prétend vous connaître. Pouvez-vous me le confirmer ?

Chris tendit vainement l'oreille pour entendre ce que disait son ex-collègue.

Alex: Pouvez-vous me dire à quoi il ressemble ? reprit Alex.

Quand il se tourna vers lui pour le dévisager avec le plus grand sérieux tout en écoutant la description de Ramírez, il sentit une étrange chaleur l'envahir. Bon sang, ce garçon avait de l'aplomb et un charme fou.
Il se passa une main dans les cheveux et détourna les yeux.
Ça suffit, Parker. Tu travailles sur une affaire des plus sérieuses. Ce n'est pas le moment de jouer les jolis cœurs.

Alex: D'accord, finit par admettre Alex. Il semble que nous parlions bien du même homme. Vous êtes sûr qu'il ne s'agit pas d'un tueur en série, alors ?

Soudain, Chris l'entendit rire et il tourna la tête vers lui, surpris. Mieux valait ne pas savoir ce que Ramírez avait pu lui dire à son sujet. Son ex-partenaire n'était pas toujours très subtil.
Alex lui rendit son téléphone.

Alex: Pour vous... L'inspecteur Ramírez souhaite vous toucher un mot.

Génial.

Chris: Salut Ram, dit-il avec un manque d'enthousiasme évident.

En temps normal, il appréciait de discuter avec son ex-collègue, mais pas maintenant, pas avec ce jeune homme dans la voiture.
La voix forte de Ramírez lui arracha une grimace.

Ramírez: Alors Lancelot, qui est ce chiquita ? Il a l'air mignon.

Sans quitter Alex du regard, Chris répondit:

Chris: Je suis sur une affaire.
Ramírez: Et un bon, je paris ! Que s'est-il passé ? Tu es enfin tombé sur un homme qui n'a pas succombé à tes charmes au premier regard ?

Chris étouffa un juron et prit très vite congé. Il n'avait pas la moindre envie de plaisanter.

Chris: Alors, satisfait ?
Alex: Oui, je suppose...

Comme ils reprenaient la route, il ajouta:

Alex: Vous ne m'avez toujours pas dit où nous allions.
Chris: A Monterey, répondit-il sans plus de précisions. C'est à environ 2 heures de route, alors prenez vos aises.
Alex: Pourquoi allons-nous aussi loin ?
Chris: Un de mes amis possède une maison de vacances à Pacific Grove, répondit-il en songeant à la clé qui se trouvait encore dans le vide-poches de la voiture.

Il avait failli lui dire qu'il l'emmenait chez lui, dans la splendide maison toute de bois qu'il avait acheté un an plus tôt sur le 17-Mile Drive. Totalement isolé, il comptait 5 chambres et 2 salles de bains et était assez vaste pour qu'ils puissent s'éviter. Mais il avait abandonné cette idée folle. Il recevait rarement chez lui, et encore moins des personnes qu'il souhaitait interroger. Mieux valait qu'il installe Alex dans le cottage de Nate où lui-même avait séjourné un mois plus tôt, le temps que sa nouvelle cuisine soit terminé. L'endroit était pittoresque, loin de tout. Sans voiture et sans pièce d'identité, Alex ne risquait pas de s'échapper.

Chris: Vous y passerez la nuit et demain, je vous rapporterai vos affaires, ajouta-t-il sans préciser qu'il en profiterait pour l'interroger sur ses relations avec Desmarest.
Alex: Et si je ne veux pas ?
Chris: Vous pouvez aussi choisir de dormir au poste. A vous de voir.

Le silence s'installa quelques instants, puis Alex reprit la parole.

Alex: Pourquoi me laissez-vous le choix ? Je pourrais vandaliser la maison de votre ami pour me venger de vous.

Excellente question, à laquelle Chris ne tenait pas à répondre.

Chris: C'est exact, mais les charges qui pèseraient sur vous seraient encore plus lourdes.

Il accompagna ces mots d'un regard qu'il s'efforça de rendre menaçant.
Alex émit un soupir exaspéré avant de répondre:

Alex: Très bien. Je suis d'accord pour passer une nuit chez votre ami, seulement parce que je n'ai pas d'autre choix. Mais je ne suis pas votre chiquita. Et ne vous faites pas de fausses idées sur moi... Lancelot. Je n'ai pas besoin de chevalier pour venir à mon secours.

Chris serra le volant entre ses doigts.
Merci, Ramírez, de m'avoir affublé de ce surnom...