5.

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Les yeux rivés sur la route, Chris demanda :

Chris: Comment avez-vous pu croire que je vous invitais par compassion ?
Alex: Comme ça...
Chris: Il doit bien y avoir une raison, insista Chris.

Comme Alex semblait gêné par cet question, il ralentit pour pouvoir se concentrer à la fois sur sa conduite et sur son jeune passager.

Alex: Vous avez dit que j'étais... mignon.
Chris: Vous l'êtes, en effet !
Alex: Non, je ne suis pas mignon ! protesta Alex. Les bébés sont mignons, les chiots aussi. Je suis un homme, pas un gamin !

Chris ne put s'empêcher de sourire. Le ton acerbe de Alex ne faisait que renforcer son charme.

Chris: Hum... les chiots, c'est vrai qu'ils sont adorables. En avez-vous eu ?

Il le fusilla du regard avant de répondre :

Alex: Ce n'est pas drôle, Parker.
Chris: J'en déduis que la réponse et non. Parce que si vous aviez déjà eu un chiot, vous sauriez qu'ils sont tout sauf mignons. J'ai sauvé de la fourrière une femelle labrador âgée d'environ 6 semaines. Elle a troué mes chaussures préférées, fait ses besoins dans ma salle de bains, bu dans la cuvette des toilettes... tout cela le premier jour. Vous trouvez ça mignon, vous ?
Alex: Vous ne l'avez pas ramenée à la fourrière, j'espère ?
Chris: Non. Nous avons fini par nous entendre. Elle mâchouille ses jouets uniquement et elle sait qu'elle n'a pas le droit d'arroser la maison avec son urine, sauf s'il y a le feu.

Alex ne put s'empêcher de sourire à cet évocation.

Alex: Comment l'avez-vous appelée ?
Chris: C.D.
Alex: Vous avez appelé votre chienne compact disc ? Quel nom horrible !
Chris: Au départ, c'était plutôt l'abréviation de chienne débile. Depuis, elle s'est assagie, mais ce nom lui est resté.
Alex: Ah ! je vois...
Chris: Il faut que je vous explique quelque chose : lorsque je vous ai qualifié de mignon... je ne pensais pas du tout à un animal...
Alex: Ouf ! Voilà qui me rassure, s'écria Alex en riant franchement, cette fois.

Chris partagea son hilarité, puis il se concentra sur les derniers kilomètres à parcourir tout en songeant à cet étonnant rencontre. Le baiser échangé avec Alex lui avait embrasé les sens et il brûlait de désir pour ce jeune homme qu'il connaissait à peine. Touts ses bons résolutions avaient fondu comme neige au soleil...
Une fois parvenu devant la maison où logeait Alex, il coupa le moteur et se tourna vers son passager. Comme il le fixait avec de petits yeux inquiets, il passa un bras autour de ses épaules pour l'attirer plus près de lui. D'un geste tendre, il repoussa une mèche rebelle derrière son oreille. La tentation de happer ses lèvres sensuels était très fort, mais il voulait prendre son temps cette fois, ne pas brusquer les choses.
Totalement subjugué, Alex s'humecta les lèvres. La gorge serré par l'émotion, il ne pouvait pas prononcer le moindre mot. Les yeux rivés sur son compagnon, il se sentit parcouru de frisson. Pas de doute, un même désir semblait les consumer.

Chris: J'ai très envie de rester avec vous, Alex, murmura Chris. Mais je ne veux pas vous forcer à quoi que ce soit. C'est votre décision.
Alex: Moi aussi, j'ai très envie... de vous, bredouilla-t-il.

Chris lui sourit puis déposa un baiser aérien sur ses lèvres.

Chris: Rentrons, maintenant.

Alex hocha la tête, mais en parcourant le court chemin qui menait au porche de la maison, une sourde angoisse le saisit. Ses jambes menaçant de se dérober sous lui, il s'agrippa à Chris pour ne pas tomber. Il eut touts les peines du monde, d'abord pour trouver sa clé, puis pour l'insérer dans la serrure. L'idée de passer la nuit avec son trop séduisant compagnon le terrifiait. Parviendrait-il à se détendre ? Comment réagirait-il si, malgré tout le charme qui émanait de lui, Chris se montrait aussi impatient et brutal que Brad ?
Une fois entrée dans la maison, il se précipita dans la cuisine pour boire un grand verre d'eau. Son angoisse était tel à présent qu'il tremblait de tous ses membres. Lorsque Chris se matérialisa derrière lui et l'entoura de ses bras, il s'appuya contre lui. Enivré par le délicat parfum de son eau de toilette, il ferma les yeux. Les lèvres de Chris se posèrent sur sa nuque.

Chris: J'aime la saveur de votre peau, querido, murmura-t-il à son oreille. Je ne regrette pas de ne pas avoir pris de dessert au restaurant.

Alex eut un petit rire, mais très vite il se tarit tandis qu'une vague de désir s'emparait de lui. Les mains de Chris posés sur ses hanches lui infligeaient une brûlure exquis. Lorsqu'il l'invita à se retourner pour lui faire face, il plongea son regard dans le sien.

Chris: Alex, vous pouvez encore changer d'avis, vous savez.

Il le dévisagea longuement, puis il secoua la tête.

Une fascinante Attirance !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant