Une fascinante Attirance !

7.

Le lendemain !

Au réveil, Alex eut la désagréable surpris de se retrouver seul dans le lit. Soudain, il aperçut la carte professionnelle de Chris sur sa table de nuit. D'un geste brusque, il s'en empara et le retourna pour lire ce qu'il avait écrit.

"Salut, petit dormeur,
" Il fallait que je rentre chez moi pour sortir C.D avant qu'elle ne fasse des dégâts.
"Appelle-moi.

" Chris
"P.S : tu es vraiment mignon quand tu dors, même s'il t'arrive de ronfler."

Alex: Je ne ronfle pas ! murmura-t-il en riant doucement.
D'un geste distrait, il se mit à caresser le logo en relief de l'agence d'investigations que dirigeait Chris à Carmel. Son nom apparaissait en dessous, avec ses coordonnées. Songeur, il reporta son attention sur les 2 mots magiques qu'il avait écrits : "appelle-moi ". Résistant à l'envie de le contacter sur-le-champ, il se blottit de nouveau sous les draps. Aussitôt, des images de leur étreint lui revinrent à la mémoire. Il avait vécu un moment fabuleux qui, hélas, ne se reproduirait jamais. Imaginer que leur aventure avait un avenir serait ridicule.
Il fallait qu'il trouve un emploi et un logement bon marché. Demeurer dans le sillage d'un homme comme Chris ne lui apporterait que des ennuis.
Après avoir mûrement réfléchi à son avenir immédiat, il se leva. Une fois dans la salle de bains, il examina son visage dans le miroir. Il avait les yeux plus brillants que d'habitude, le teint rose et les cheveux complètement en pétard. Cette nuit, il avait découvert en lui un homme passionné, brûlant de désir. Après son aventure avec Brad, il pensait ne jamais être capable de donner du plaisir à un homme puisqu'il n'en avait ressenti aucun. A présent, il mesurait l'étendu de son erreur.
Malheureusement, il ne reverrait plus Chris. Il lui avait promis de quitter la maison aujourd'hui. Aussi, plus tôt aurait-il fait ses bagages, mieux cela serait.
Cette résolution avait beau être raisonnable, il lui coûtait beaucoup. Serait-il un jour capable de chasser de ses pensés son merveilleux amant ?

Dans l'après-midi !

Au milieu de l'après-midi, Alex était fin prêt. Il s'était préparé un maigre déjeuner auquel il avait à peine touché, avait rangé la maison et téléphoné à son père pour lui dire que tout allait bien pour lui. A présent, il ne lui restait plus qu'à plier bagages. Enfin, presque...
Avisant la petite carte que lui avait laissé Chris, il le contempla longuement. Devait-il lui téléphoner pour lui dire au revoir et le remercier ? Ce serait le moindre des choses. Mais à cette idée, une boule se forma dans son ventre. Très vite, il sortit de son sac à dos le croquis de l'oiseau qu'il avait esquissé la veille, griffonna un bref message au dos de la feuille et le déposa près du téléphone, à côté de la carte. Puis, il réunit 20 dollars qu'il déposa également sur le guéridon. Il s'agissait là d'un maigre dédommagement, mais il ne pouvait guère faire mieux.
Partir de cette manière n'était pas très glorieux, mais le courage lui manquait d'entendre la voix de Chris. La nuit passé dans ses bras était encore trop vivace dans son souvenir.
Tournant le dos à cette aventure, il saisit son sac à dos et se dirigea vers la sortie. C'est alors qu'un coup frappé à la porte le stoppa dans son élan.
Ciel, Chris était de retour !
Il réfléchit à toute allure, se demandant quel attitude adopter. Devait-il lui ouvrir ou non ? Puis, il se raisonna : refuser de lui parler serait une preuve de lâcheté supplémentaire.
Il déposa son sac à dos au sol et ouvrit la porte. Son cœur se serra à la vu de son amant. Il portait un pantalon noir, une chemise blanche et ce fameux sourire qui le faisait fondre. La boule dans son ventre se fit plus oppressant.

Chris: Tu ne m'as pas appelé, lui dit-il d'un ton léger.
Alex: Je n'ai pas eu le temps.
Chris: Ah oui ?

Plissant les yeux, il le dévisagea un instant puis son regard fut attiré par le sac à dos à ses pieds. Sans attendre d'y être invité, il pénétra dans la maison. Avisant le dessin et l'argent déposés sur le guéridon, il demanda :

Chris: Qu'est-ce que ça veut dire ?

D'un geste brusque, il saisit le croquis, le retourna pour lire le message inscrit au dos, puis se tourna de nouveau vers Alex.

Chris: Merci pour le dessin... Je le trouve très réussi, mais pour le reste, il va falloir que tu t'expliques...

Assailli par la honte, Alex murmura :

Alex: Je t'avais dit que je partirais aujourd'hui... et je n'ai pas cru que tu tenais vraiment à ce que je t'appelle.

Chris haussa les sourcils d'un air stupéfait.

Chris: Après ce qu'il s'est passé hier ? Mais enfin... pour qui me prends-tu ?

Alex frémit en voyant une ombre passer dans le regard de son amant. Se pouvait-il qu'il l'ait blessé ? Ce n'était pas son intention et il n'aurait jamais cru que cela soit possible.

Alex: Je suis désolé..., bredouilla-t-il en baissant la tête.
Chris: Bon sang, Alex ! reprit Chris d'un ton plus doux. Tous les hommes ne sont pas des mufles.

Il hocha la tête sans oser le regarder.
Lorsqu'il lui effleura le visage de la main, il fut parcouru de frissons.

Chris: Où avais-tu l'intention de fuir ? demanda-t-il en lui soulevant le menton.

Alex haussa les épaules avant de répondre :

Alex: Je pensais à Monterey... Il faut que je trouve un logement bon marché et un travail.
Chris: Se loger à Monterey coûte cher. Pourquoi chercher un nouvel endroit alors que tu peux habiter cette maison gratuitement ?
Alex: Ça... c'était avant...
Chris: Avant quoi ?

Alex laissa échapper un long soupir. La tentation d'accepter l'offre de Chris était fort et effrayant à la fois. Rester dans cette maison rendrait leur liaison officielle, or tous 2 ne formaient pas un couple. Prolonger ce qui au départ n'était qu'une aventure d'une nuit représentait un danger qu'il ne se sentait pas capable d'affronter.

Alex: Avant la nuit dernière, laissa-t-il tomber avec difficulté.

La main de Chris quitta son visage.

Chris: Tu t'imagines ne pas pouvoir rester ici parce que nous avons passé la nuit ensemble ? Pourquoi ? Cela n'a aucun rapport.
Alex: Ce ne serait pas correct, insista Alex qui se sentait au supplice. J'aurais l'impression de profiter de toi.
Chris: Toi ? Tu plaisantes, n'est-ce pas ?

L'incrédulité manifesté par Chris l'agaça soudain.