Une fascinante Attirance !

Encore au restaurant !

Mignon !
C'était le terme exact employé par Brad lors de leur premier rencontre. Un qualificatif qu'il exécrait désormais. Chris n'aurait-il pas pu dire sexy ou irrésistible ?
Bien que contrarié, il se força à écouter Manuel lui vanter les mérites de sa fameuse enchilada pimenté, celle que Chris lui avait dit préférer. Sa description lui mit l'eau à la bouche et il décida d'oublier sa déception. Qu'importait ce que Chris voyait en lui, après tout ? De toute façon, il n'avait qu'un but en tête: l'interroger sur sa relation avec Brad. Il fallait à tout prix qu'il parvient à lui cacher le côté sordide de cette histoire et pour cela, il devait garder la tête froide.

Alex: Vous m'avez convaincu, Manuel, déclara-t-il. Va pour une enchilada. Et puis vous savez, j'avais presque déjà fait mon choix, car Chris m'avait déjà parlé de ce plat, qui est son favori.
Manuel: Ah bon ? s'étonna Manuel en écarquillant les yeux, l'air ravi. Je l'ignorais !
Chris: Tu sais très bien que j'aime ta cuisine, Manuel, intervint Chris avec une sécheresse qui surprit Alex. Je viens souvent, non ?
Manuel: J'apprécie ta fidélité, cousin, répondit Manuel avec bonhomie.

Curieux, Alex dévisagea Chris. Pourquoi affichait-il une telle froideur si cet homme était son cousin ?

Manuel: Passez une bonne soirée, ajouta Manuel. Je te verrai samedi, Chris, à la quinceanera de Maricruz.
Chris: Oui... Bien sûr, répondit Chris en détournant la tête.

Lorsque Manuel eut disparu, Alex décida d'attendre que leur repas soit achevé avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres. Ils dégustèrent leurs enchiladas en échangeant des propos anodins. Manuel n'avait pas menti, elles étaient savoureuses.

Alex: Qui est Maricruz ? finit par demander Alex.

Chris le dévisagea un instant sans répondre. Cela faisait plusieurs minutes qu'il le regardait dévorer son repas avec un plaisir évident. Contrairement à la plupart des hommes qu'il avait connus, il n'en avait pas laissé une miette. Plusieurs fois, il l'avait vu fermer les yeux pour mieux savourer une bouchée et il avait trouvé cette image excitant.

Chris: C'est ma cousine, finit-il par répondre, comme Manuel et comme la plupart des habitants de Santa Cruz.
Alex: Combien de cousin avez-vous ? s'écria Alex, interloqué.
Chris: A ma connaissance, 28... ou peut-être 29. Je dois avouer que je m'y perds un peu.
Alex: Ç'a dû être génial de grandir au sein d'une famille aussi nombreuse !

Chris se rembrunit. La sourde rancune qui l'habitait depuis toujours émergeait de nouveau, au pire des moments, et il tenta de la refouler.

Alex: Nous étions seuls, mon père et moi, ajouta Alex avec un soupir. Avez-vous beaucoup de frères et sœurs aussi ?
Chris: Non, je suis fils unique. Ma mère a épousé un homme merveilleux il y a 10 ans. Ils voulaient des enfants, mais...

Chris se tut un instant, étonné de s'être confié autant.

Chris: Ça n'a pas été possible, ajouta-t-il d'un ton bref.

María ne lui en avait jamais tenu rigueur, elle n'avait même jamais évoqué le sujet, mais Chris savait que sa naissance avait ôté à sa mère toutes les chances d'avoir d'autres enfants. Il s'agissait là d'un sujet douloureux qu'il préférait éviter.

Alex: Quel dommage ! murmura Alex avec empathie. Heureusement, il y avait tous vos cousins autour de vous.
Chris: Nous ne nous fréquentions pas beaucoup lorsque nous étions enfants, expliqua Chris sans en donner les raisons.

La colère qui l'habitait autrefois s'était apaisé, mais il en voulait toujours à son grand-père Ernesto d'avoir mis autant de temps à accepter un petit-fils à moitié gringo.