Dans la maison !

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Alex: Pourquoi cet air stupéfait ?
Chris: Parce que cette maison ne m'appartient même pas !
Alex: Dans ce cas, cela voudrait dire que je profite de ton ami.
Chris: Calme-toi, Alex, l'enjoignit Chris en lui prenant la main pour l'attirer plus près de lui. Ce type possède une bonne partie de la Californie. Séjourner ici sans payer le loyer ne le ruinera pas.

Il le dévisagea longuement avec un petit sourire, avant d'ajouter :

Chris: Et ce n'est pas avec lui que tu as passé la nuit, mais avec moi.

Échappant à son étreint, Alex recula de quelques pas avant de dire :

Alex: Je ne comprends pas pourquoi tu...
Chris: Alex, je veux que tu restes, l'interrompit-il.
Alex: Pourquoi ?
Chris: Parce que c'est important pour moi.
Alex: Pourquoi ?

Tremblant comme une feuille, il enroula ses bras autour de lui, comme pour se protéger du froid. Quel que soit la réponse de Chris, il l'appréhendait terriblement...

Retenir son attirance !

Conscient du trouble du jeune homme, Chris résista à la tentation de le saisir à bras-le-corps pour l'emporter dans la chambre et lui faire l'amour encore et encore pour lui prouver à quel point il tenait à lui.
Mais il n'était pas venu pour cela, du moins pas seulement.
Alex semblait en proie à la torture. Sans doute avait-il passé comme lui la journée à s'interroger sur la conduite à adopter. Chris avait dû lutter pour ne pas l'appeler. Il avait vainement attendu que Alex fasse le premier pas. Puis, n'y tenant plus, il avait bondi dans sa voiture pour venir le retrouver.
A son arrivé, il avait été stupéfait de constater qu'il s'apprêtait à partir comme un voleur. Sa mine coupable l'avait rendu furieux, mais pas autant que son message écrit au dos du croquis qu'il lui avait laissé :

"Chris,
" S'il te plaît, accepte ce dessin en guise de remerciement pour ton aide. L'argent couvrira la dépense pour les courses et l'appel que j'ai passé à mon père en Écosse. Du moins je l'espère.
"Amicalement, Alex "

Les pensés de Chris !

Comment osait-il le quitter sans un au revoir alors qu'ils s'étaient donnés l'un à l'autre avec passion ?
A présent, sa colère s'étant apaisé, il ne voulait ni l'effrayer ni donner trop d'importance à leur liaison. Il devait donc mesurer ses propos.
Avec un sourire nonchalant, il leva les mains en l'air et répondit :

Chris: Parce que je veux te savoir en sécurité. Je suis un ex-policier, ne l'oublie pas.
Alex: Est-ce la seule raison ? insista Alex en rougissant comme un pivoine.

Résistant à la tentation de répondre différemment, il dit :

Chris: Bien sûr ! Quel autre raison pourrait-il y avoir ?

Comprenant que cette réponse le décevait, Chris se dit que l'heure était peut-être venu de prononcer le fameux discours qu'il réservait à ses amants depuis toujours. Il leur disait de ne rien attendre de lui, de ne pas espérer d'engagement sur le long terme, qu'il préférait vivre au jour le jour, sans faire de projets d'avenir.
Il omettait de leur avouer toutefois qu'il aimait surtout les tout débuts d'une relation, lorsque la passion était à son comble. A l'âge de 20 ans, il avait commis des erreurs qui s'étaient révélés riches d'enseignements. Mais à cette époque, il ne savait pas encore qui il était ni ce qu'il voulait vraiment. Aujourd'hui, il repérait très vite les signes annonciateurs d'une baisse d'intensité dans la relation. Alors, il rompait en douceur avant que les choses ne s'enveniment.
Avec Alex, tout était allé très vite. Ce jeune homme avait bousculé ses habitudes et l'avait chamboulé au point de lui faire perdre la tête. Alors qu'il s'était toujours refusé à coucher avec un homme dès le premier rendez-vous, il avait été incapable de résister au désir qu'il lui inspirait. Puis il avait découvert en lui un vulnérabilité à laquelle il n'était pas préparé. Sa première expérience sexuel s'étant révélé désastreux, il avait voulu réparer le préjudice qu'il avait subi auprès de cet escroc de Desmarest. Il y était parvenu au-delà de ses espérances. Il avait découvert en Alex un homme passionné, sensuel, enivrant... Un homme qui ne ressemblait à aucun de ses précédents amants.
Il avait eu touts les peines du monde à le quitter le matin même. Les heures passés à attendre son appel l'avaient mis au supplice. Pas étonnant qu'il se sent incapable à présent de lui servir le discours qu'il réservait habituellement à ses amants !
Soudain conscient que Alex venait de proférer une remarque inaudible, il demanda :

Chris: Qu'as-tu dit ?

Alex leva la tête et planta son regard dans le sien.

Alex: Je pense que tu as raison, Chris.
Chris: À quel sujet ?
Alex: Il vaut mieux s'arrêter là.
Chris: Quoi ? Je n'ai jamais dit...
Alex: J'ai beaucoup apprécié notre nuit, le coupa-t-il. Tu t'es montré... Tu as été incroyable...
Chris: Merci, répondit-il, plus irrité que flatté.

Ce n'était pas la première fois qu'on le félicitait pour ses prouesses au lit, mais ce compliment dans la bouche de Alex, au lieu de satisfaire son ego, lui laissait un goût amer.

Alex: Je ne voudrais pas compliquer les choses, reprit-il avec sérieux, surtout si je dois habiter dans cette maison.
Chris: Le sexe n'a pas besoin d'être compliqué. Charge à nous de vivre les choses avec légèreté.
Alex: Je ne veux pas que tu te sents responsable de moi.
Chris: Ce n'est pas le cas !
Alex: Tu en es sûr ?
Chris: Bien entendu. Écoute, voilà ce que je te propose : déballe tes affaires, installe-toi. Ensuite, mets-toi à la recherche d'un emploi à Monterey. D'ici à 2 ou 3 jours, tu me donnera de tes nouvels. Nous n'avons pas besoin d'être en contact permanent. Sens-toi libre de vivre ta vie à ta guise.

Cette proposition lui avait coûté, mais il en allait de l'avenir de leur relation.

Chris: j'aimerais beaucoup te revoir, reprit-il. Ce week-end, je suis libre, mais c'est toi qui décides. D'accord ?

Après un long silence, Alex hocha la tête avec un sourire.

Alex: Bon, c'est d'accord. Tu es sûr que ton ami ne verra aucun inconvénient à ce que je m'installe ici ?

Chris émit un long soupir qui en disait long. Apparemment sa patience était mise à rude épreuve.

Alex: Très bien, reprit-il. C'est super, merci.

Chris refréna à la fois sa joie et son envie de serrer le jeune homme dans ses bras. Pourtant, ses muscles exquis l'attiraient comme un aimant. Fouillant son regard, il crut lire le même désir dans ses yeux, mais il décida de tenir bon.

Chris: Bonne chance avec ta recherche d'emploi, lui dit-il d'un ton très bas, mais n'oublie pas de m'appeler cette fois.
3 jours, Parker. Tu peux attendre jusqu'à samedi, tout de même !
Emportant le dessin, mais ignorant l'argent, il se dirigea vers la porte.
Alex: Je tiens à payer mes dettes ! protesta Alex en le rejoignant.
Chris: Tu me remboursera quand tu auras trouvé un travail.
Alex: Très bien, si tu es sûr...
Chris: Je le suis.

Sur ces mots, il lui caressa la joue et déposa un baiser aérien sur ses lèvres. Puis très vite, il s'écarta pour ne pas succomber au désir que tous 2 ressentaient à cet instant précis.

Chris: A samedi, Alex.
Alex: J'ai hâte d'y être.

Pas autant que moi, querido ! songea Chris.

Une fascinante Attirance !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant