Jalousie !

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Chris: Y a-t-il un problème ?
Alex: Je voudrais rentrer et j'aimerais que tu me raccompagnes ou que tu me déposes à un arrêt de bus.
Chris: Pourquoi te déposerais-je à un arrêt de bus ? protesta Chris d'un air ahuri. Nous avons des projets ce soir, dois-je te le rappeler ?

Alex vit rouge. Comment osait-il mentionner leurs projets à cet instant précis ? Devant cette femme ?

Alex: Je pars et si tu ne veux pas me raccompagner, je trouverai quelqu'un d'autre ! protesta-t-il entre ses dents serrés.

Chris lui saisit le bras avant de rétorquer :

Chris: Tu es venu avec moi et tu rentres avec moi.

Luttant pour échapper à sa poigne de fer, Alex déclara :

Alex: Je m'en vais, c'est tout, et lâche-moi, tu me fais mal.
María: Voyons, à quoi rime cette scène, Chris ? Laisse ce jeune homme tranquille, intervint María très calmement.
Chris: Ce n'est pas moi qui fais une scène, c'est lui, maugréa Chris.

Alex voulut protester, mais María fut la plus prompte.

María: Alex, je suis ravie de vous rencontrer, lui dit-elle avec chaleur.
Alex: Écoutez, María... Vous êtes sûrement une personne charmante... Chris le pense, en tout cas. Et ce n'est pas votre faute s'il m'a entraîné à cette soirée. Quoi qu'il en soit, je suis de trop, ici.

Jetant un coup d'œil venimeux à Chris, il ajouta :

Alex: Les parties à 3 ne m'intéressent pas !

María haussa les sourcils et porta une main à sa bouche.

Alex: Vous non plus, je suis sûr, poursuivit Alex sans tenir compte du juron étouffé de Chris. Malheureusement, je suis bloqué ici et j'ai besoin de Chris pour qu'il me déposé à l'arrêt de bus le plus proche. Une fois que ce sera fait, il pourra venir vous rejoindre.

Chris: Alex ! s'écria Chris. Tu te trompes...
Alex: Je ne crois pas non, murmura-t-il en le fusillant du regard.

La foule s'était resserrée autour d'eux pour observer la scène. Des rires fusaient de part et d'autre, rendant la situation encore plus humiliant pour Alex.

María: Écoutez, Alex, tout ceci est probablement ma faute, intervint de nouveau María. Chris aurait dû nous présenter. Je suis sa mère.
Alex: Quoi ? s'écria Alex, sidéré par ce qu'il venait d'entendre.

Il scruta les traits parfaits de son interlocutrice qui ne semblait pas avoir atteint la quarantaine. Certes, Alex ne connaissait pas l'âge de Chris, mais il devait avoir au moins 30 ans. Comment cette femme pouvait-elle être sa mère ?

María: María Parker, reprit l'inconnue en lui tendant une main parfaitement manucurée. Je suis bien la maman de Chris. Et croyez-moi, je suis ravie de faire votre connaissance. Mon fils à bien besoin de quelqu'un capable de lui tenir tête !

María accompagna ces derniers mots d'un large sourire.

Alex: Mais... ce n'est pas possible, murmura Alex, toujours sous le choc. Vous êtes trop jeune !
María: J'aimerais que cela soit vrai, mais merci du compliment.

Totalement abasourdie, Alex se couvrit la bouche d'une main. Qu'avait-il fait ? Qu'avait-il dit ? Comment pouvait-il avoir insulté la mère de Chris de cette manière ? Devant toute sa famille ?

Alex: Je suis... je suis désolé, bredouilla-t-il avant de tourner les talons et de s'enfuir.
...-Alex, attends ! entendit-il dans son dos.

Fendant la foule, il se mit à courir à perdre haleine sous le regard effaré des invités, tous des amis ou des membres de la famille de Chris. Des gens qui l'aimaient et le respectaient. Comment avait-il pu le ridiculiser ainsi ?
Une fois à l'extérieur de l'hacienda, il tenta de se repérer. Il était prêt à retourner à Pacific Grove à pied. Revoir Chris après cette scène épouvantable était au-dessus de ses forces. Alors qu'il dépassait les dernières voitures stationnées à l'entrée du domaine, il entendit des pas dans son dos puis sentit qu'on l'attrapait par le bras.

Chris: Bon sang, mais où cours-tu comme ça ? lui dit Chris en l'obligeant à le regarder.

Sentant des larmes lui monter aux yeux, Alex prit une profonde inspiration avant de dire :

Alex: C'est bon, je peux rentrer par mes propres moyens. Dés que j'aurai rejoint la route, je ferai du stop.
Chris: Du stop ? Il n'en est pas question. La route est encore loin et il fait nuit noire.
Alex: S'il te plaît, laisse-moi... et surtout, dis à ta mère que je suis vraiment désolé.

Alex gardait les yeux baissés, pour ne pas voir la colère de Chris. A présent, il devait le détester, et à juste titre.

Chris: Ne t'inquiète pas pour ma mère. Elle est ravie que tu ais cru qu'elle avait la trentaine, alors qu'elle a fêté son cinquantième anniversaire il y a quelques mois.
Alex: Ta mère a 50 ans ! Mais toi alors...
Chris: J'en ai 34. Elle n'avait que 16 ans quand je suis né.

Alex avait perçu un grand lassitude dans le ton employé par Chris, comme si cette question revenait sans cesse et qu'il était las d'y répondre.

Alex: D'accord... Cela peut expliquer mon erreur, mais les propos que j'ai tenus ne mérite aucune excuse.
Chris: Alex, arrête donc ! Tu en fais trop.
Alex: J'ai parlé de... Partie à 3 avec ta mère ! C'est horrible, impardonnable. Et j'ai fait une scène ridicule devant toute ta famille.

Chris lui prit le menton entre ses doigts pour l'obliger à le regarder. Alex crut y lire de la peine. Il devait avoir pitié de lui, à présent. Pourquoi s'était-il ridiculisé de cette manière ? Pourquoi se comportait-il comme un idiot chaque fois qu'un homme lui plaisait ?

Chris: Alex, commença Chris avec une patience infini. Une guerre nucléaire serait horrible : la famine en Afrique est intolérable. Toi, tu as seulement commis une erreur. Voilà tout. Ma famille est latino-américaine. Les scènes sont monnaie courante chez nous. Ton petit éclat ne laissera aucun souvenir dans l'esprit des gens.
Alex eut beau se sentir un peu réconforté par ces propos, l'attitude indifférent de Chris le laissa perplexe. Alors qu'il l'avait humilié en public, il n'en ressentait aucune colère. Comment se faisait-il que l'opinion des siens ait si peu d'importance à ses yeux ?

Une fascinante Attirance !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant