I Remember

Chapitre 1

- Cassi, va promener ton chien, me crie ma mère du bas de l'escalier

- Peux pas, lui réponds-je, je fais mes devoirs.

- Je sais que tu regardes une série et que tu ne fais jamais tes devoirs, me dit-elle d'un air joyeux.

Et merde, encore cramée, j'abaisse l'écran de mon ordinateur portable mettant ainsi fin aux bruits de zombie de ma série.

La personne qui vient de crier depuis le bas de l'escalier c'est ma mère : Sophie. Quant à mon père il doit sûrement être aux fourneaux, comme à son habitude.

Moi c'est Cassiopée, oui je sais pas très commun comme prénom mais il faut bien de la diversité dans le monde. J'ai dix-sept ans.

Je dévale les marches en courant et, manquant la dernière, me ratatine sur le sol comme une énorme... merde. Oui c'est le mot.  J'étouffe un juron et me relève tant bien que mal.

Je croise le regard de ma mère qui se tient devant l'escalier les mains posées sur les hanches. Je vois bien qu'elle se retient de ne pas éclater de rire et pour couronner le tout mon chien aboie autour d'elle, impatient de sortir de notre maison.

- Enlève tout de suite ce sourire de ton visage, lui dis-je en rigolant

- Mais comment tu fais pour être aussi maladroite ?

- Je sais pas, je n'y suis pour rien moi !

Puis voyant mon visage ronchon elle part dans un grand éclat de rire, suivi de mon père qui a écouté tout la scène depuis la cuisine où il prépare le déjeuner.

- Bande de parents indignes ! Vous rigolez du malheur de votre fille ? Je me suis cassée la jambe, leurs crié-je mimant un boitement avec ma jambe gauche.

- Mais bien sûr, ironise-t-elle, attend j'appelle tout de suite une ambulance ! Et surtout ne bouge pas, tu pourrais aggraver ta blessure !

Mon visage crispé les entraine de nouveau dans un fou rire qui ne s'arrête plus.

- Et bien ne vous étonnez pas si je ne reviens jamais, leur assèné-je en me retournant vers mon chien en lui disant :

-Viens Iko, on va se promener loin d'eux.

Et tout en leur tirant la langue, je pars d'un air théâtral en claquant la porte derrière moi.

De mon allée, j'entends toujours leurs éclats de rire. Je ne suis pas en colère contre mes parents car je sais que quoi que je fasse, je serais toujours maladroite et qu'ils font ça juste pour me taquiner. Je suis une adolescente de dix-sept ans, mais j'ai la maladresse d'une petite fille de cinq ans.

Dehors, l'air est frais et de grosses bourrasques de vent font tanguer le pin de mon petit jardin de banlieue londonienne. Je traverse l'allée et une fois sur le trottoir, je pars en direction du parc qui se trouve à 5 minutes de chez moi. Iko, mon chien/loup ou husky (ce que vous voulez en fait), me suit à la trace, tantôt à l'avant chassant des animaux invisibles en sautant en l'air, tantôt à l'arrière en faisant de même.

Une fois arrivée au parc, je m'assois sur une banc en bois pendant que mon chien continue ses cabrioles.

J'ai eu Iko il y a deux ans ; j'avais supplié mes parents pour qu'ils me l'offrent. Ils ont accepté mais ils ne s'en occupent pas. Il est gros, tout mignon, avec deux yeux bleus ciel. Son poil soyeux se dégrade du blanc, au niveau de pattes, jusqu'au noir, sur son dos.

Quand je l'ai vu à l'animalerie, j'ai tout de suite craqué. C'est Cheyenne, mon amie, qui a trouvé son nom qui signifie "puissance" en je ne sais pas quelle langue. On a beaucoup rit en se disant que cette petit boule de poil pourrait être un jour grande et puissante.