Chapitre 2

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Je réussis à trouver Iko qui essaye d'attraper une mésange perchée sur une branche de chêne. Il saute mais n'arrive pas à l'atteindre et j'ai l'étrange impression que l'oiseau rigole de la balourdise de mon chien.
Après quelles minutes, je le siffle et lui demande de me suivre.

Nous sommes en train de manger quand mon père décide d'allumer la télé pour regarder les informations du samedi midi.

-《 Mesdames et Monsieur bonjour, édition spéciale aujourd'hui car notre premier ministre David Cameron va faire une allocution d'ici quelques minutes. Autres titres de l'actualité ...》

-Tiens qu'est ce qu'il veut nous dire à ton avis ?

Iko tourne autour de la table essayant d'atteindre le bout de poisson de mon assiette ; je lui donne en riant.

-Alors ? Demande-je.

-Je ne crois pas avoir entendu parler d'un remaniement ou d'autre chose, affirme mon père

-Écoute Paul il va commencer à parler !

-《Bonjour à tous, comme vous le savez sûrement, un liquide non identifié a été introduit par des terroristes dans nos nappes phréatiques et bouteilles .....》

Ça on le sait, cela avait fait polémique et tout le monde avait bien sûr arreté de s'hydrater, chose complètement idiote vu que le produit toxique n'avait été détecté que des semaines après avoir été introduit dans l'eau et que, s'il avait été mortel, tous les Anglais seraient déjà morts depuis longtemps. Je sors de mes pensées et écoute le discours de notre dirigeant.

-《Nos meilleurs scientifiques ont travaillé sur ce produit pour déterminer s'il était dangereux ou non. Ils ont découvert qu'il n'avait aucun effet néfaste sur la santé ....》

Ma mère pousse un soupir de soulagement et son visage se détend d'un seul coup.

-《 .... Cependant sur certaines personnes, cinq sur un millions selon nos scientifiques, il donnerait certaines (il se racle la gorge) .... capacités surnaturelles.》

Le silence se fait dans l'assemblée puis un déluge de questions posées par les journalistes s'abat sur le pauvre premier ministre complètement dépassé par les événements.

Le calme est ramené dans la salle de conférence grâce aux gros bras des vigiles, et le premier ministre reprend son discours sous le visage crispé de mes parents.

Ma mère a le front plissé (de nouveau, décidément cette histoire lui fait des rides avant l'heure), soucieuse. Ses cheveux châtains sont parsemés de mèches blanches et rassemblés en une queue de cheval lâche ; ses yeux bleu azur reflètent son stress.

Elle a toujours été fine, musclée et bien proportionnée. Ses 43 ans n'enlèvent absolument rien à sa beauté naturelle. J'ai hérité de son physique mais je tiens mes cheveux blonds et mes yeux verts de mon père, même si les siens tirent plus sur le vert foncé. Lui non plus ne fait pas ses 46 ans. Il a toujours adoré le sport et cela se voit sur son corps que l'on peut confondre avec celui d'un d'homme de 30 ans. Quand il sourit, cela creuse de légères rides aux creux de ses yeux et cela a le don de me rendre heureuse même dans les moments les plus tristes de ma vie, et il y en a eu beaucoup. Il réussit à me redonner le sourire.

Je reviens parmi les vivants alors que David Cameron ramène le calme.

-《Je vous prie de vous calmer et de m'écouter ! Nos scientifiques ont mis au point un produit capable de détecter si oui ou non vous êtes atteint. C'est pour ça que dès lundi tout le monde, je dis bien tout le monde, devra faire une prise de sang sur son lieu de travail ou à l'école ou encore à l'hôpital mais il est impératif de la faire. Si le produit vous a atteint, même s'il y a une très faible probabilité comme je vous le disais tout à l'heure, les autorités compétentes viendront vous indiquer la marche à suivre.
Merci à tous de m'avoir écouté. Je vous souhaite à tous une bonne fin de journée malgré les événements récents.》

Mon père éteint la télé et on se regarde, tous consternés par cette nouvelle.

-Bon de tout façon la probabilité pour que quelqu'un de notre famille soit touché est vraiment nulle.
-Oui c'est vrai il ne faut pas s'inquiéter !, s'exclame mon père
Nous reprenons notre repas où nous l'avons laissé et parlons de tout et de rien, n'évoquant pas le sujet.

Ma mère me propose d'aller faire les magasins sur Oxford Street pour nous changer les idées et notre garde robe. J'accepte avec plaisir comme toutes filles qui se respectent. Enfin Cheyenne n'aime pas la mode du tout donc je ne sais pas si ma réflexion est vraiment justifiée.

Nous enchaînons les achats et les magasins et je trouve quelques merveilles comme une magnifique veste en cuir noire, un pantalon boyfriend, un slim noir à fermeture aux chevilles et un top bordeaux. Je flashe sur une petite robe noire qui descend mi-cuisse et dont le dos est fait de dentelle, tout comme le haut de la robe. Je prend des escarpins blancs à trois brides pour compléter cette tenue de soirée.

Je me couche tôt après avoir dîné car je suis exténuée, et range mes nouveaux habits dans mon dressing déjà bien plein.

Je me couche sur mon lit et tournant ma tête vers ma table de chevet, j'aperçois une photo de moi bébé entouré de mes parents.

A l'annonce de la grossesse de ma mère, mon père était devenu fou de joie et était sorti dans la rue en criant "ma femme est enceinte !" et depuis les voisins nous prennent pour des fous. Ma "maladie" n'avait été détectée que bien après ma naissance. J'apprenais tout trop vite et mes parents pensaient que j'étais juste précoce. Puis le médecin de notre famille a annoncé après de très longues batteries de tests que j'avais une mémoire photographique exceptionnelle.
Depuis ce jour, mes parents me considèrent comme un joyeux précieux tandis qu'aux yeux des autres, je suis un monstre. J'ai vite appris à ne pas faire démonstration de ma mémoire car cela m'a attiré des ennuis des professeurs qui ne comprennent et n'acceptent pas que j'en sache plus qu'eux sur la matière qu'ils enseignent.

Je me couche sur mon lit et, après quelques épisodes de ma série, m'endors.

A mon réveil, je ne pense plus au discours et à cette histoire de prise de sang. Après avoir déjeuner et pris une douche, je fais mes devoirs, enfin... c'est un grand mot ! Les leçons, je n'ai pas besoin de les apprendre car je retiens le cours du prof. Je fais juste mes exercices et mes dissertations qui sont vraiment inutiles dans mon cas. Mais mes parents insistent pour que je continue à suivre les cours au lycée malgré mes protestations répétitives pour que je reste une ado' "normale"

La journée du dimanche passe en un éclair.

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Merci à EugenieVCL pour m'avoir corrigé.

I RememberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant