I Remember

Chapitre 8

Nous roulons depuis déjà une heure et Carl et Daryl ne m'ont pas adressé un mot de tout le voyage mais cela me va très bien. Je me contente de regarder le paysage défiler à travers la vitre arrière de la voiture. Je ne sais toujours pas où nous allons. Je ressens un grand vide en moi causé par le manque de mes parents et de Iko, mais je sais que ce soir, il sera encore plus grand ; quand je serais seule dans une chambre inconnue.

Bizarrement, Cheyenne ne me manque pas, je sais c'est horrible de penser ça mais c'est la vérité. Elle n'a pas répondu à mon message d'adieu. C'est la première fois de ma vie que je suis sans mes proches car je ne suis jamais allée dans des camps scouts ou dans des colonies de vacances.

Je sors de mes pensées car la voiture vient de s'engager ..... dans un aéroport. Je pensais que, comme toute personne normale, nous allions prendre le tunnel sous la Manche mais apparemment non. Une fois la voiture est arrêtée, je descend sans attendre que quelqu'un m'ouvre la porte. L'air froid me fait l'effet d'une claque et je resserre ma veste en cuir autour de mes hanches.

Daryl et Carl sortent à leur tour.

- Pourquoi on est dans un aéroport ?, demandé-je

Carl rigole :

- Il n'y a pas vraiment grand chose à faire dans un aéroport à part prendre l'avion princesse.

- Rhoo vous n'allez pas vous y mettre, vous aussi ! Je ne suis pas une PRINCESSE ! Et je ne suis pas stupide, je me demandais pourquoi on ne prenait pas le train, comme tout le monde ?

- Tu n'es plus comme tout le monde maintenant princesse, mets-toi ça dans le crâne. Bon faut que nous y allions sinon on va finir par être en retard !

Je m'avance vers le coffre de la voiture et décharge mes valises. Daryl a pitié de moi, très vite suivi de Carl, et ils me prennent mes bagages. Ne reste avec moi que mon sac à main. Je cours donc pour les rejoindre alors qu'ils se dirigent vers un petit avion. .... Je rêve où c'est une jet privé ?

- On va voyager en jet ?

- Bah oui, me répond Daryl, considère-toi comme étant la pupille de l'État britannique comme toutes les autres personnes comme toi. Tu es une ressource précieuse dorénavant.

- Comment ça ?

- Au lieu de poser des question, monte !

Je ne m'étais pas rendue compte que nous étions devant l'escalier pour embarquer.

Je monte deux à deux les marches, énervée. Pourquoi personne ne veut me donner les réponses à mes questions ? Et bien sûr, comme je ne fais pas attention, je me loupe la dernière marche ! Je sens déjà mon visage rougir et je crois que le Dieu des escaliers m'en veut pour quelque chose, ce n'est pas possible autrement. Une hôtesse m'aide gentiment à me relever pendant que Daryl rigole derrière moi. Je ne sais pas pourquoi mais je ne l'aime vraiment pas. Il me lance parfois des regards que je juge déplacés, ou alors c'est encore ma parano légendaire.

L'intérieur est dans les tons bruns, les matières varient du bois au cuir en passant par la moquette. Je m'imagine des vieux riches parlant de comment dépouiller les plus pauvres dans ces fauteuils. Tout cela est vraiment trop kitch, démodé, vieillot et atroce. Je ne me sens pas à ma place ici, avec mes habits achetés dans des magasins banals.

L'hôtesse nous informe que le décollage est imminent et je m'assois dans le siège le plus éloigné possible de Carl et Daryl. C'est la première fois que je prend l'avion mais j'ai toujours adoré être en hauteur. Tout est tellement plus petit et facile de haut. Après quelques turbulences, l'avion se stabilise enfin et je peux me détacher.