Chapitre 39 (1/2)

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Partie non corrigée

Partie 1 :




Nous roulions vite sur les routes de campagnes malgré la boue pâteuse causée par la fonte de la neige. Le soleil se levait lentement, laissant derrière lui les dernières traces de l'aube, mais aussi nos amis sur le point de se réveiller.

Je les imaginais déjà s'inquiéter de notre absence. Ils se rendraient sûrement dans notre chambre après avoir demandé les clés à l'accueil. Ils rentreraient dedans et découvriraient une pièce sombre. Là, Lola allumerait la lumière par soucis de clarté et découvrirait un lit vide de tout occupant. Froid depuis longtemps. Les questions fuseraient, et c'est Romain qui verrait en premier la lettre que nous avons déposé à leur intention sur la petite table près du lit. Il y lirait ces mots, inscris avec un stylo près à rendre l'âme, trouvé au fond d'un de nos sacs : "Notre départ n'a rien de volontaire et si nous en avions le choix ne resterions. Je vous considère comme ma famille maintenant, et les membres d'une famille doivent se protéger entre eux. Face aux évènements récents, je ne pouvais faire autrement : je devais partir. J'ai dans l'idée d'essayer de faire comprendre à celui qui a orchestré tout ça (un certain "G.T") que nous ne sommes pas des animaux mais des êtres vivants qu'il ne peut contrôler. Je sais que cet objectif peut paraître complètement grotesque mais c'est la seule solution qui me vienne à l'esprit pour le moment. Notre fuite ne peut durer éternellement. A moi de vous protéger maintenant. Je vous aime." Le tout était suivi de mon nom, et de celui d'Aidan qui avait - il me semble - rajouté qu'il prendrait soin de moi.

La pluie qui tombe depuis maintenant trois heures ne semble pas décidée à s'arrêter. Et c'est aussi notre cas. Nous filions à vive allure sur les routes de campagne souhaitant arriver le plus vite possible à notre destination (même si nous ne savons pas vraiment où nous allons). Certes certains arrêts étaient nécessaires pour manger ou satisfaire des besoins naturelles mais nous ne nous accordions pas de pose. Aidan conduisait depuis cinq heures sans montrer un signe de fatigue, peut-être êtes-ce dû aux deux cafés qu'il avait goulûment avalé lors de notre premier arrêt ou alors simple à sa remarquable constitution. Les choses faisant que je ne peux pas - en l'état des choses - le remplacer. Déjà parce que je n'ai jamais posé un pied sur une pédale de voiture et que je ne sais absolument pas comment marche cet engin. Oui je connais chacune des pièces qui composent l'auto volée - une nouvelle fois - par mon amant, mais cela ne m'indique en rien l'utilisation de chacun des boutons. De tout façon Aidan n'aurait pas voulu que je conduise, catastrophe que je suis j'aurai pu nous envoyer dans un fossé en moins de deux.

Et c'est ainsi que ballotté par les ronflements sonores du moteur, le martèlement de la pluie sur les vitres et la main d'Aidan sur ma cuisse je m'endormis. Enfin pas vraiment...

Je suis là mais en même temps, je ne suis pas vraiment présente physiquement. Je semble flotter dans cet environnement qui m'est inconnu comme si je ne n'étais que spectatrice de la scène qui se déroule devant moi.
Mon regard se porte sur ce qui m'entoure, un bureau, une secrétaire qui a l'air plus occupé par ses ongles que par les clients, un journal laissé pour compte sur la table basse. Les vitres qui recouvrent chaque face de ce qui m'apparaît maintenant comme un immeuble de bureau , laissent entrer un flot de lumière presque éblouissant. Le nom de la société s'affiche en gros au dessus du bureau d'accueil. "Grant Entreprises". Jamais entendu parlé, pas étonnant : l'économie ce n'est pas vraiment mon truc.
Je cherche dans ma mémoire mais rien ne me vient, bordel qu'est-ce que je fais là ? Et en plus dans un rêve.

Je me retourne en entendant les deux grandes portes tournantes s'ouvrir pour laisser passer deux jeunes gens. Et là je sais que ce n'est pas un rêve. Je suis entrain de voir l'avenir et à ce que je vois, il se dirige droit vers l'hôtesse d'accueil.

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