I Remember

Chapitre 25 (2/2)

Partie 2 :

J'essaye de réaliser des formes approximativement rondes ce qui est difficile avec une poêle qui n'est pas adaptée à la taille normale d'un pancake. (Bien que la normalité soit encore une fois quelque chose d'abstrait mais bon...). Une demi-heure plus tard, un petit tas de crêpes s'élève sur une assiette en porcelaine. Oui j'ai réussi à trouver de la porcelaine dans les placards en farfouillant, encore une fois je suis entourée de trucs chers !

- Stanley chou, réveilles-toi !, chuchoté-je à l'oreille de mon ami.

- Mais qu'est-ce que tu fais là Cassi, marmonne-t-il encore endormi.

Je m'assoie sur son lit, le matelas s'affaissant sous mes fesses. Sa chambre est toujours aussi bien rangée et seul les habits qu'il portait hier trainent sur le sol.
Le petit lapin veut remonter sa couette sur les épaules mais je l'en empêche en lui retirant d'un geste vif malgré ses petites protestations.

- Allez, feignant, je m'écris en lui sautant dessus, bouge-toi.

A califourchon sur son ventre, je commence à le chatouiller et cela dure pendant de longues minutes.

Walter et Romain sont déjà levés à cause de notre raffut. Pendant que Romain et Stanley dévorent mes pancakes, je décide de parler au français car je ne veux pas qu'il se fasse des idées. Il a fait un geste comme pour m'embrasser lorsque que je lui ai dit bonjour. J'ai... fuit.

Je dois avouer que je suis nerveuse car c'est la première fois que je vais rejeter quelqu'un qui semble tenir à moi.

- Écoute Walter, je t'aime beaucoup, commencé-je d'une petite voix, mais le baiser d'hier était pour moi une erreur.

Son sourire disparaît, remplacé par de la tristesse et un brin de déception. Je ne me laisse pas démonter pour autant et continue à lui expliquer.

- Je... je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Peut-être est-ce l'euphorie car j'ai enfin trouvé quelqu'un à qui me confier ou alors parce que tu es le premier mec à avoir autant d'attention envers moi... Je ne veux pas te blesser, continué-je timidement, mais je préfère te dire la vérité et c'est la suivante : je ne suis pas amoureuse de toi et je pense que je ne le serai jamais. Je te considère comme un ami, j'espère que tu deviendras un frère pour moi.

Je me tais, le laissant ainsi encaisser mes révélations. Je ne sais même pas comment il considérait ce baiser mais je veux être honnête pour qu'il ne fasse pas d'illusions.

- Pour moi ce n'était pas rien... Mais je respecte ta décision même si je ne l'accepte pas.

Son visage ne reflète plus sa joie habituelle et je m'en veux d'être l'auteure de ce changement.
Il se détourne, les épaules et le dos courbé comme accablé de tristesse. Je sens qu'une tension s'est installée entre nous deux et je n'aime pas ça.

- Walter, je m'exclame.

Il se retourne, les yeux brillants.

- S'il te plaît, ne me tourne pas le dos... Ne fais pas comme tous les autres.

- Je t'ai fait un promesse, dit-il en esquissant un sourire sans joie, et je compte bien la tenir. Laisse-moi seulement le temps de réparer mon cœur blessé.

Cette fois-ci, il s'en va sans attendre ma réponse.

Je m'appuie et glisse lentement contre le mur du couloir où je mettais réfugiée avec Walter pour être loin des oreilles indiscrètes.

Je ne pensais pas qu'il tenait autant à moi... cela serait presque effrayant si ce n'était pas Walter. Mais il est comme ça. Je suis touchée aussi qu'il ressente des choses pour moi, c'est tellement inhabituel...