Chapitre 25 (1/2)

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Partie 1

Assise en tailleur, je réfléchis. Walter est parti depuis quelques minutes pour aller jouer à je ne sais quoi avec Romain et Stanley.
On peut dire que je commence à me dévergonder, à devenir une ado' à peu près normale. 

Je souris à cette pensée, entrevoyant enfin la fin du long tunnel de cette fille renfermée et timide que j'étais auparavant.

Quand nos lèvres se sont touchées, (maladroitement pour ma part), ses deux grandes mains sont venues encadrer mon visage pour approfondir notre baiser. Il a alors glissé sa langue entre mes lèvres légèrement ouvertes. Nos langues se sont entremêlées pour une danse endiablé aux sons de nos respirations saccadées.

Ce moment aurait dû être génial, mon premier vrai baisé (consenti) ! C'est comme la première fois que tu fais du vélo, ça ne s'oublie pas ! Bon ok les deux ne sont pas comparables...
Sauf qu'il y a un hic : je n'ai rien ressenti, aucun frisson, aucun papillon dans le ventre. J'ai juste trouvé ça... agréable. 

Walter n'est pas en cause, loin de là. Il est d'ailleurs plutôt habile de sa langue.
Je rougis rien qu'à cette pensée. Je me demande où il a appris à s'en servir aussi bien ? Bizarrement, je ne ressens aucune jalousie envers la fille qui lui a appris à si bien embrasser. 

Peut-être est-ce moi qui suis nulle et inexpérimentée ? Je suis peut-être incapable d'éprouver des émotions ? Je vais finir vieille fille entourée de chat !

Stop ! On arrête de paniquer !
C'est normal de n'avoir aucune expérience, me rassuré-je, mon premier baiser a été une véritable catastrophe. Et puis si je n'ai rien ressenti, c'est sans doute parce que je n'éprouve aucun sentiment amoureux pour Walter.

C'est vrai quand j'y pense, je ne me suis jamais dit que je l'aimais ou quoi que soit d'autre. Certes je le trouve attirant (il faut vraiment être stupide ou aveugle pour ne pas le voir), mais il ne m'est jamais venu à l'esprit que je pourrais être en couple avec lui. 
Cette idée me fait même rire aux éclats.

Je considère un peu Walter comme le frère que je n'ai pas. Même si nous ne nous connaissons pas depuis longtemps et qu'il y a eu des hauts et des bas dans notre "relation" , il est toujours là pour moi comme un grand-frère.

J'espère juste que lui ne ressent aucun sentiment "amoureux" pour moi... 

Je dois lui parler, lui dire que je ne veux pas sortir avec lui, c'est la meilleure solution.
Il faut vraiment que j'arrête de me mettre le pression pour rien ! Je m'auto-stresse toute seule.

Mon esprit un peu apaisé, je décide de tester ma théorie.
J'ai beaucoup réfléchi pendant le cours de De La Tour et il m'est venu cette pensée. Quand j'avais voulu disparaître dans la cuisine, j'avais souhaité qu'un portail comme ceux de Romain apparaisse. Le jour où ces garces avaient insulté Lola, j'avais voulu avoir les mêmes pouvoirs que Walter pour soulever ce foutu tas de feuilles. Lorsque que le poireau s'était soudainement enflammé, j'étais très en colère au point de souhaiter qu'il brûle. Comme aucun briquet, feu ou quelconques produits inflammables étaient présents dans ma chambre, j'en déduis que le feu venait de ma main. La ressemblance avec les boules roujoyantes de De La Tour est flagrante. J'aurais donc aussi le pouvoir de De La Tour...?

A chaque fois j'avais souhaité qu'il se passe quelque chose. J'en conclus donc, si je ne me suis trompée nul part, que le coffre à ouvrir et à fermer n'est pas la seule solution pour faire fonctionner les pouvoirs. 

Et si tout était qu'une question de volonté ? Après tout c'est logique, quand on veut manger, notre cerveau porte la fourchette jusqu'à notre bouche. Pourquoi il n'en serait pas de même avec le gêne de nos pouvoirs ?
La meilleure façon de savoir la vérité est encore de faire des expériences.

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