Et voilà ! Les vacances sont finies. Je suis tranquillement installée dans cet avion qui me ramène à Londres après un mois passé auprès des miens.
Je repense à mon merveilleux séjour. J'ai aimé chaque minute de mon retour aux sources. Ma famille, mes amies, le soleil, la mer, les apéros qui s'éternisent... tout ce qui fait que le sud de la France est mon chez moi. J'ai profité sans modération de tout ce que ma ville natale avait à m'offrir. J'appelle ça recharger les batteries.
Ça me fait toujours un petit pincement au cœur de devoir quitter tout le monde pour repartir à ma vie londonienne.Faut dire que personne ne me facilite la tâche, chaque fois c'est la même chose. Mes copines me font culpabiliser en disant que je les ai lâchement abandonnées, Julie, ma meilleure amie, essaie de me convaincre de rester et mes grands-parents rentrent dans un discours interminable qui pour résumer veut dire « ma chérie, à notre âge, c'est peut-être la dernière fois qu'on te voit ». Génial ! Rien de tel pour vous saper le moral.
Et attendez, le meilleur pour la fin, 3 jours avant mon départ, ma mère se met à m'appeler "mon petit bébé ", "mon lapin" ou "mimi" et elle n'arrive même pas à finir une seule phrase sans éclater en sanglots.
Quant aux au revoir à l'aéroport, je ne vous en parle même pas, c'est digne d'un acte 3 scène 4 d'une tragédie grecque. J'exagère à peine.
C'est vrai que quand j'ai annoncé à ma mère que je voulais continuer mes études à Londres, ça a été un choc pour elle. Je suis sa seule enfant et je pense qu'elle avait déjà du mal à se faire à l'idée de me voir partir à la fac de Montpellier qui n'est qu'à 70km alors de là à penser qu'il lui faudrait prendre un avion pour venir me voir...
Pour autant, elle ne s'y est pas opposée une seule seconde mais j'ai vu dans ses yeux que c'était une souffrance pour elle de me laisser quitter le nid.
Il n'y a que mon père qui reste calme et imperturbable. Je sais que lui aussi a de la peine de me laisser partir loin et qu'il voudrait bien que je reste un peu plus longtemps mais au final, il est content de voir que j'ai eu le courage de m'en aller et de me donner les moyens d'atteindre mes objectifs.C'est toujours lui qui me glisse la dernière phrase à l'oreille avant que j'embarque dans mon avion : "Ne laisse jamais les ombres d'hier obscurcir la lumière de demain, mon ange, et va de l'avant, tu dois découvrir ce qui te donne des ailes pour apprendre à voler".
A chaque fois qu'il prononce ces quelques mots, j'ai une boule qui se forme dans ma gorge. Je ne sais pas si c'est de la tristesse ou si c'est tout l'amour que j'ai pour mes parents qui remonte à la surface, mais en tout cas, je sais que c'est le signal qui veut dire qu'il est temps pour moi de m'en aller.En réalité, je m'appelle Emily Lacourt, j'ai 20 ans. Les intimes m'appellent Emy. En fait non, tout le monde me surnomme comme ça, même les profs. Si quelqu'un s'adresse à moi en utilisant toutes les syllabes de mon prénom, c'est soit que je viens juste de le rencontrer, soit que je suis dans un contexte ultra formel.
Si c'est ma mère qui m'appelle comme ça, c'est que je suis dans le pétrin !!!!Le commandant de bord annonce déjà notre descente vers l'aéroport de Haethrow. Je n'aime pas prendre l'avion, ça me fait peur ou plutôt ça m'angoisse.
Habituellement, je passe chaque minute de mon vol à me demander : "Bon si l'avion s'écrase je fais quoi ?" et je réponds généralement à cette question par "Je meurs éclatée comme une grosse merde !"
Pas cette fois. Non. Plongée dans mes souvenirs, je n'ai pas vu le temps défiler. C'est peut être simplement que je commence à avoir l'habitude de faire des allers retours entre la France et l'Angleterre.
Ça fait déjà 2 ans que je suis installée à Londres et ma mère m'achète un billet d'avion à la moindre opportunité. Les anniversaires, Pâques, Noël, la fête des mères...Toutes les occasions sont bonnes pour me voir revenir à la maison.
Il me reste encore une année à passer à l'université pour obtenir mon diplôme en lettre anglaise et après ça, j'aurai le choix entre rentrer en France pour devenir professeur d'Anglais ou rester à Londres et exercer en tant que professeur de lettres.
Enfin, ça, c'était mon idée de départ mais j'ai pas mal évolué depuis et j'ai plusieurs idées qui me trottent dans la tête. Pour mes études, j'ai du trouver un travail en alternance et j'ai été embauchée dans une imprimerie qui réalise un journal hebdomadaire plutôt intéressant. Ça m'a permis de découvrir le métier de journaliste et je dois bien admettre que cette profession ne me déplaît pas, bien au contraire.
D'ailleurs, je suis en train de me renseigner sur le cursus que je devrais suivre si je décidais de prendre cette voie.
J'ai encore une année entière pour me décider et d'ici là, il peut se passer tellement de choses que je préfère ne pas me torturer l'esprit avec ça pour le moment.Je n'ai pas encore discuté avec ma famille de l'éventualité que je puisse décider de rester vivre en Angleterre mais c'est vrai que je me suis construit une vie ici. J'ai pris mes marques, j'ai mes petites habitudes, j'ai mes deux folles de colocs Joyce et Kelly et puis j'ai lui... Paul. Mon amoureux. Ça fait bientôt un an qu'on est ensemble. En fait, ça fait un an et demi qu'on se fréquente mais comme au début il m'a trompée, j'ai volontairement occulté les six premiers mois de notre relation pour repartir sur des bases solides...Disons au moins sur des bases un peu plus saines.
Je suis bien avec Paul, il est gentil, il est doux, plutôt posé (parfois un peu trop), mais ce que j'aime dans cette histoire c'est l'espace qu'il me donne pour vivre ma propre vie. Il n'est pas tout le temps collé à mes fesses ou derrière moi à me demander ce que je fais.
En même temps, il habite à Southampton une ville à plus de deux heures de route de Londres donc on se voit pas très souvent. En général, il vient un week-end sur deux. Enfin, quand il peut se libérer. Il travaille dans la finance, il est trader plus exactement. C'est un passionné des chiffres et il lui arrive souvent de bosser le samedi pour étudier les côtes de la bourse et mettre en place toutes sortes de stratégies d'achat ou de vente pour la réouverture du marché le lundi.
Il espère pouvoir être muté sur Londres bientôt et obtenir un poste à la City LE quartier d'affaire de référence en Angleterre. Tout trader qui se respecte y possède son propre bureau.
Notre relation n'est pas vraiment fusionelle mais ça me convient parfaitement.
Il y a 3 ans de ça, j'ai survécu à un douloureux chagrin d'amour et je me suis juré de ne plus jamais laisser mon bonheur dépendre de qui que ce soit, alors je m'efforce de ne pas m'emballer dans mes sentiments et de vivre au jour le jour.
On ne sait pas de quoi demain sera fait !
En descendant de l'avion, j'observe les gens autour de moi. J'aime les espionner. Je me demande qui ils sont ? Ce qu'ils font dans la vie ? Viennent-ils à Londres en vacances ? Pour le travail ? En voyage de noces ? Je suis plutôt de nature curieuse et j'aimerais connaître leur histoire et savoir de quoi leur vie est faite.
Je remarque une femme au ventre rebondit, elle aura bientôt un bébé, fille ou garçon ? Je brûle d'envie de la questionner pour connaître la réponse et savoir si elle a déjà choisi un prénom.
Finalement, je m'abstiens et me dirige vers le tapis roulant où les valises défilent . Après tout, ce ne sont pas mes oignons.
Je patiente tranquillement en espérant voir apparaître mes deux énormes bagages, celui avec lequel je suis partie et qui contient mes affaires pour un mois de vacances et celui que j'ai du rajouter pour ramener tout ce que m'a acheté ma mère qui voulait s'assurer que je ne manque de rien. Si mes calculs sont bons, j'estime que cette valise est constituée de 90% de "On ne sait jamais !"
Je ne suis pas surprise de voir apparaître mes bagages dans les derniers. La chance n'a jamais été vraiment de mon côté.Me voilà enfin sortie de l'aéroport chargée comme une mule. Il me reste encore à rejoindre le métro et dans une demi-heure, si tout va bien, je serai enfin chez moi.
Je dois me faire une raison, toutes les bonnes choses ont une fin et bientôt mes journées seront rythmées par les cours à la fac et mon boulot au journal.
Pour le moment, je n'ai qu'une hâte, c'est de retrouver mes copines. J'espère que les filles seront là... Elles m'ont tellement manquées.Ps : pensez a voter quand un chapitre vous plait ! Ça me permets aussi de suivre votre évolution dans la lecture de l'histoire... J'espère que ça vous plaira 😊(patience, Harry arrive bientôt 😍)
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Un jour, je vais t'aimer...
FanfictionEmily est une jeune française de 20 ans installée à Londres depuis 2 ans pour ses études. Sa vie Londonienne est épanouie et bien remplie, elle a ses cours, son stage, ses colocs et Paul. Elle mène une existence bien tranquille jusqu'à cette rencon...