Chapitre 51

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Point de vue d'Emy

- Rentre vite te mettre au chaud. Je m'attendais pas à te voir débarquer ici. Quelle surprise !
Harry est toujours allongé sur le canapé et il écarquille de grands yeux quand il comprend de qui il s'agit.
- Joyce ? !
Non, il ne rêve pas, c'est bien notre amie qui est censée vivre en Écosse avec son petit ami de longue date qui, accessoirement, est le père de son bébé.
- Salut Harry. Désolé de débarquer comme ça, à l'improviste...
- Non, il y a pas de soucis, tu es la bienvenue. Oh mais il y a mon pote Spartacus aussi ! Salut mec. Dit-il en se levant pour venir les saluer.
Joyce n'est pas arrivée les mains vides, elle est venue avec son bébé et elle trimballe deux énormes valises mais il n'y a aucune trace de Jason à l'horizon donc je suppose qu'il y a de l'eau dans le gaz entre ces deux là.
- Waouh ! Mais vous avez tout refait, ici ? C'est ça les petits travaux dont tu m'avais parlé ?
- Oui, je me suis un peu emballée en fait.
Je lui fait faire le tour de la maison histoire de la laisser atterrir un peu mais je suppose qu'elle n'a pas fait tout ce chemin pour admirer la décoration.
Quand on revient dans le salon, Harry est déjà en train de jouer avec le petit Spart. C'est trop mignon de le voir avec un bébé dans les bras. Je ne peux pas m'empêcher de me projeter dans l'avenir, un jour, nous aussi on aura un mini nous qui emplira la pièce de gazouillis.
- Qu'est ce qu'il a grandi...je trouve qu'il ressemble de plus en plus à Jas...
J'ai pas le temps de finir ma phrase que mon amie éclate en sanglots.
- Oh excuse moi ma chérie ! Je voulais pas te faire de la peine. C'est vraiment si terrible que ça entre vous ?
- Tu n'as pas idée. Depuis qu'on est partis en Écosse, ce n'est plus le même homme. Il est en permanence dans les jupes de sa mère et cette femme est un monstre. Je vous jure, c'est le diable en personne.
- Tu as essayé d'en discuter avec lui ?
- J'ai pas arrêté. On a eu des dizaines de conversations tous les deux et chaque fois j'ai l'impression qu'il a compris mais le lendemain c'est encore pire. Elle le manipule...
- Donc tu es venue te changer un peu les idées, c'est ça ? Je lui demande compatissante.
- Non. J'ai laissé un mot sur la table de nuit, j'ai fait ma valise et je suis parti...je ne retournerais jamais dans ce trou à rats !
- Tu as fait quoi ? Je lui demande choquée.
- Je suis partie...
Elle murmure ces trois petits mots comme si elle avait trop honte pour les prononcer à voix haute, elle ne quitte pas le sol des yeux.
- Attends ! Tu t'es barrée avec le petit sans rien lui dire ? Lui demande Harry offusqué.
Elle ne répond rien.
- Joyce, tu ne peux pas partir comme ça, sans lui donner une explication. Spartacus est son fils ! Tu as pas le droit de l'emmener à des centaines de kilomètres sans lui en parler avant. Enfin c'est un enlèvement ! Il faut que tu l'appelles au plus vite.
- Emy a raison. Si j'étais à la place de Jason, je deviendrais fou à l'idée que tu sois parti avec mon fils et j'hésiterais pas une seconde à te coller les flics au cul. Lui dit Harry.
- Je sai,  mais j'avais pas le choix. Je ne pouvais plus rester là bas. Il fait froid, il pleut tout le temps, je nettoies la merde des chèvres toute la journée et cette vieille peau qui lui sert de mère me fait vivre un calvaire. Si j'étais restée, j'aurais fini par faire une bêtise. Emy tu peux l'appeler à ma place ?
- Moi ? Pas question qu'est ce que je vais lui dire ? Ta femme s'est cassée et ta mère est une connasse, allé bonne journée Jason ! Il n'en est pas question.
- Oh putain de merde ! S'exclame Harry.
On se retourne vers lui interloquées.
- Il m'a encore gerbé dessus ! Mais qu'est ce que je lui ai fait à ce gosse pour qu'il m'en veuille autant ?
Je me serai bien moquée un peu de lui si la situation n'avait pas été si dramatique. Il le tient à bout de bras en le tenant le plus éloigné possible. L'odeur du lait caillé vient envahir mes narines et je dois réprimer un haut le cœur. Joyce lui enlève le petit des bras et il part en courant vers les toilettes. Mon pauvre chou ! Pourquoi tout le monde semble être contre lui Spart, Schreck, les oiseaux...dès que quelqu'un doit morfler, ça tombe sur lui.
Après une courte négociation, je prends mon courage à deux mains et décide d'appeler Jason. De toutes façons, si je ne le fait pas, elle ne lui téléphonera pas. Il a le droit de savoir.
Je compose son numéro et respire un grand coup avant de lancer l'appel.
- Allo ! Putain Emy, elle est où bordel ? Dis moi où elle est sinon...
Il est furax et je peux le comprendre. J'ai envie de lui gueuler dessus en lui expliquant que je n'y suis pour rien mais le pauvre est déjà suffisamment en colère pour que j'en rajoute une couche.
- Calme toi Jason ! S'il te plait.
- Que je me calme ? Tu es sérieuse là ? Elle est parti avec mon fils en me laissant un bout de papier où elle a marqué "Je suis plus heureuse, je m'en vais" sans me dire où, pour combien de temps, avec qui et tu veux que je reste calme ? Tu te fou de ma gueule ?
- Écoute, je te comprends Jason. Elle n'aurait pas du faire ça. Je t'appelle juste pour te dire qu'ils sont ici, à Londres chez Harry et moi. Tout va bien, ne t'inquiète pas.
- Mais putain Emy, elle m'a abandonné ! Elle m'a quitté comme ça...
Le pauvre garcon fond en larmes. Il doit être soulagé de savoir qu'ils sont en sécurité et qu'ils vont bien mais je n'ose pas imaginer tout le chagrin qu'il doit ressentir. Elle est partie c'est vrai, mais est ce qu'elle l'a vraiment quitté ?
Je veux dire, elle a fuit la vie qu'elle menait en Écosse mais je ne peux pas croire qu'elle ait cessé d'aimer Jason.
- Jason laisse lui quelques jours. J'ai pas eu l'occasion de parler vraiment avec elle mais elle semble si malheureuse.
Ça fait un moment qu'elle essaye de te dire que cette vie ne lui convient pas et elle a fini par craquer.
- Et comment on fait maintenant ?
- Je pense que ça serait bien que tu viennes la voir d'ici quelques jours. Tu pourras rester à la maison et ça vous donnera l'occasion de discuter.
- Tu crois que ça en vaut encore la peine ? Me demande t-il en reniflant.
- Quand on aime quelqu'un, se battre vaut le coup, peu importe les probabilités, la persévérance vient toujours à bout de tous les obstacles.
- Je vais y réfléchir et je te tiens au courant. Et Emy, est ce que tu pourrais me rappeler demain pour me donner des nouvelles du petit et de Joyce aussi.
- Je le ferai, je te promets.
- Merci.
Voilà une bonne chose de faite.

Un jour, je vais t'aimer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant