Un jour, je vais t'aimer...

Chapitre 7

Point de vue d'Emy

J'observe les détails de ce magnifique salon. Le plafond mansardé rappelle les maisons de campagne. La pièce est immense, trois grands canapés en cuir blanc sont disposés en forme de U.  Au centre, une belle table basse carrée en laqué blanc repose sur un épais tapis tellement doux, qu'on a envie de s'y allonger. On dirait de la laine de mouton.

Les couleurs de cette pièce sont très naturelles : du taupe, du blanc et quelques touches de chrome qui donne du peps à la décoration. Le sol en parquet chêne clair apporte une chaleur incroyable. Rien à voir avec l'idée que je m'étais faites de cet endroit hier soir en y entrant.
Je pensais que c'était un lieu plutôt froid, très moderne, et dont la décoration n'était pas vraiment soignée alors qu'en réalité, on peut facilement s'imaginer que c'est une demeure familiale tenue par une maîtresse de maison qui a un goût incroyablement sur.
Derrière le canapé où je suis assise, il y a un coin "musique" avec un piano, une guitare sèche et un micro. J'imagine que de temps en temps ils doivent se faire quelques impros pour passer la soirée. J'aurais bien aimé les entendre chanter. J'adore écouter leur musique à la maison quand les filles mettent les CD à fond mais en live ça doit être merveilleux. Une prochaine fois, j'espère.
De l'autre côté, il y a une imposante cheminée, ça me rappelle la maison où j'ai grandie. Mes parents en ont une belle qui ronronne tous les hivers. Quand j'habitais encore chez eux, j'adorais prendre mon café le matin au coin du feu ou le soir, lorsque je rentrais des cours, je jetais mes affaires et venais m'installer tout près de cette source de chaleur.
Mon père venait souvent s'asseoir avec moi pour écouter ma journée et me raconter la sienne.
Quand j'étais énervée, stressée ou quand je n'avais pas le moral, je pouvais rester devant le foyer à regarder se consumer les bûches pendant des heures. Il n'y a rien de plus apaisant que de voir les flammes qui dansent au rythme des crépitements du feu.
Je me demande si les garçons l'utilisent ? Est ce qu'ils sont capables d'allumer un feu de cheminée? En ont-ils simplement envie ?
De part et d'autre de la pièce, il y a de grandes bibliothèques encastrées dans les murs. Elles sont remplies de CD, de DVD, de livres et de nombreuses petites statuettes. J'imagine que se sont les innombrables récompenses obtenues par le groupe pour leur travail.

Ça doit faire plus de trois heures qu'on est affalés sur les canapés à papoter de tout et de rien. Il ne manque que Harry. Il a totalement disparu. Depuis qu'il m'a envoyé ce texto tout à l'heure, il s'est comme volatilisé.
Le pire, c'est que personne ne semble se soucier de ce qu'il est devenu sauf moi. Je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi il ne vient pas avec nous ? Peut être avait-il un événement familial ? Ou rendez-vous avec un ami ? Une petite amie ? C'est peut être ça, pensai-je.
Hier soir, il semblait libre comme l'air mais il ne m'a jamais dit qu'il était célibataire. De toutes façons qu'est ce que ça peux bien me faire ? Je préfère éviter de répondre à ma propre question et essai de remémorer tous les événements depuis la veille jusqu'à maintenant afin de déterminer, si oui ou non, Harry est en couple quand une voix me tire de mes pensées.

- Allo allo ! Emily Lacourt, ici la terre, vous me recevez ?
Kelly agite sa main de droite à gauche pour attirer mon attention depuis le canapé d'en face.
- Oui bien sur. Qu'est ce qu'il y a ?
- Je disais qu'on devrait peut être y aller, la nuit commence à tomber.
Je regarde ma montre et en effet il est déjà 18h24. Moi qui hier encore paniquais à l'idée de passer la nuit ici, voilà que j'y suis restée toute la journée et que je ne ressens aucune envie d'en partir.

- Vous pouvez rester si vous voulez. Vous nous dérangez pas. Propose gentiment Louis.
- Merci, c'est sympa, mais on a pas d'affaires de rechange et demain je reprend le boulot donc... mais merci quand même.
- C'est nul les filles, vous allez nous laisser avec tous ces tocards plein de testostérone ! Ça fait du bien de temps en temps d'avoir de la présence féminine dans cette maison.
- T'inquiète pas pour ça Sophia, pour ma part j'ai bien l'intention de revenir !
Kelly vient de prononcer ces mots sans quitter Oli du regard. Elle le fixe telle une lionne qui ne quitte pas sa proie des yeux. Sa phrase est tellement équivoque que tout le monde se met à rire.
Oli semble partagé entre le plaisir d'entendre Kelly lui faire des sous entendus et la gêne qu'elle le fasse devant tout le monde. A en croire ses joues qui virent de la même couleur que ses cheveux, je conclus que la gêne l'emporte.
Histoire d'en rajouter une couche, Niall pose une main sur mon épaule et me dit :
- Toi aussi tu peux revenir quand tu veux...même si tu te tapes pas Oli.
Je réponds poliment un simple "avec plaisir" et dit au revoir à tout le monde. J'espère vraiment que je vais revenir. J'ai passé un super moment avec eux. J'ai ri, j'ai discuté en toute simplicité avec tout le monde, et moi qui suis de nature plutôt timide, je me suis sentie immédiatement à ma place. J'ai eu l'impression de faire partie de cette bande de potes depuis toujours.