Un jour, je vais t'aimer...

Chapitre 24

Point de vue d'Emy

On arrive enfin au centre commercial et Harry enfile un gilet à capuche.
- Tu as froid ?
- Non. Mais j'ai envie qu'on soit un peu tranquille et faire les magasins dans un centre commercial un samedi matin c'est pas vraiment conseillé quand on chante dans un groupe populaire.
- Ah, mince, j'avais pas pensé à ça !
Il arpente les allées caché sous son sweat-shirt et ses lunettes noires. On dirait un psychopathe en repérage et je trouve ça très drôle. Pour brouiller les pistes et ne pas attirer l'attention sur lui, je l'appelle James quand je lui parle. C'est notre petit truc à nous.
Quand on arrive dans une boutique, j'ai un coup de foudre pour une robe exposée . Je fais une thèse à Harry et lui explique que c'est LA tenue parfaite pour un bal de promo. C'est une pièce très chic, une robe noire fourreau toute en dentelle. Elle a un magnifique décolleté sur l'avant et l'arrière. Une œuvre d'art. Elle est parfaite.
- Bonjour mademoiselle vous souhaitez essayer cette robe ? Je suis sûre qu'elle vous mettra parfaitement en valeur.
- Un sac poubelle ferait tout aussi bien l'affaire! Lance Harry-James à la vendeuse un peu surprise.
-  Je vais prendre ça pour un compliment.
Je jette un œil à l'étiquette qui affiche 620 livres. Ok je peux dire adieu à la robe de mes rêves. Dès que Harry s'éloigne un peu pour regarder les modèles pendus dans le magasin, je me place près de la vendeuse et lui explique que je n'essaierai pas le fourreau noir car elle dépasse largement mon budget.
Il me montre deux ou trois tenues qui sont plutôt jolies dont une robe rose à fines bretelles avec une jupe un peu froufrou que je décide d'essayer. De mon côté, je choisis finalement deux robes sans grande conviction, une blanc cassée assez simple et une noire bustier avec le bas en forme patineuse.
Soudain, je me sens un peu gênée car je réalise qu'il va me suivre jusque devant la cabine d'essayage pour me donner son avis. Cet homme m'a déjà vue nue mais je suis quand même intimidée.
Il retire ses lunettes et baisse sa capuche, la vendeuse qui nous conduisait jusqu'à la cabine se met à trembler comme une feuille.
- Oh mon dieu, vous êtes Harry Styles ?
Elle se met à pleurer. Harry s'approche directement vers elle et la prend dans ses bras en la réconfortant.
- Non, non, non, on pleure pas. Ok ? Tu veux faire un photo ou que je te signe quelques chose ? Elle acquiesce. Ok par contre, j'aimerais éviter de créer une émeute alors si tu peux être discrète...
J'ai d'abord ressenti une petite pointe de jalousie en voyant cette fille dans ses bras puis j'ai vite compris qu'il s'adresse simplement à une fan émue de le rencontrer et qu'il n'y a rien d'autre. Je lui fais signe que je rentre en cabine et commence d'abord par passer la robe rose.
Pendant que je m'habille, je l'entends bavarder avec les vendeuses et faire des photos. Elles ne l'embêtent pas longtemps et quand je sors il est seul, assis sur le fauteuil en face la cabine.
J'ai déjà vu le résultat dans le miroir de la cabine et je trouve ça monstrueux, je ressemble à un rouleau de papier toilette froissé. Je décide de tester son honnêteté et tire le rideau. Je sors de la cabine et avance d'un pas vers lui avant de tourner sur moi même. Il pose immédiatement un doigt devant sa bouche et prend l'air de quelqu'un qui réfléchit au terme qu'il doit choisir mais je vois sa bouche se tordre en un sourire.
- On dirait...euh... Une barbe à papa !
- J'avais fait une comparaison avec du PQ mais je préfère la barbe à papa.
- J'adore la barbe à papa...
J'ignore son sous entendu.
- Tu y va seule ?
- Où ça ?
- Au bal. Je suis jamais allé à ce genre de truc mais j'imagine que tu dois certainement avoir un cavalier ou un truc dans le genre, non ?
- C'est pas une obligation mais j'ai pas très envie d'y aller seule alors je verrai.
- Tu pourrais demander à ton collègue...tu sais ? Celui qui t'appelle "ma chérie".
- Sam ?
Je savais qu'il était jaloux. Mon plan à marché pensai-je.
- Oui tu as raison, j'y avais pas pensé. Il serait ravi... mais il faut d'abord que je demande à Bob si il est d'accord pour me prêter son petit ami.
- Il sort avec Bob ? Celui qui nous a interviewer ?
- Oui. Depuis deux ans...
Je fais mine de ne pas avoir compris qu'il était jaloux de lui.
Je retourne en cabine et essaye une deuxième robe. La blanc cassée, droite, toute simple, insignifiante. Je la trouve fade et Harry est assez d'accord avec moi.
Je m'enferme à nouveau dans la cabine pour passer la robe noire, c'est ma préférée des 3 que j'ai choisies.  Rien à voir avec celle que je voulais mais c'est mieux que rien. Je l'enfile mais impossible de remonter la fermeture éclair toute seule. Je passe la tête hors du rideau et cherche des yeux une vendeuse mais il n'y a que lui.
- Besoin d'aide ?
- Euh...j'arrive pas à fermer la robe dans le dos.
- Oh ! Attends, je vais le faire.
Il se lève et vient vers moi. J'ouvre le rideau en prenant bien soin de maintenir la robe contre moi, surtout que j'ai enlevé mon soutien gorge puisque le bustier en a déjà un intégré. Je lui tourne le dos et il attrape  mes cheveux pour les faire glisser sur le côté. Rien que de sentir sa main courir sur mes épaules, mon corps frémit. Il touche la peau de mon dos du bout de ses doigts pour attraper le tissu de la robe et remonte lentement la fermeture. Je ressens toute cette tension sexuelle qu'il y a entre nous s'emparer de moi. Lui aussi est troublé je le vois dans le reflet du miroir, il se mord la lèvre et je sens son souffle chaud sur mon corps qui s'intensifie. Ce contact, si petit soit-il, est divin. J'ouvre légèrement la bouche et des pensées pas très catholiques envahissent mon esprit. Ses yeux rencontrent les miens dans le miroir.
- Elle te va très bien. Tu es...magnifique. Murmure t-il.
Il déglutît péniblement.
Sans que je ne m'y attende, il m' attrape par la main, me fait tourner rapidement vers lui et commence à me faire danser. Ça me fait glousser et je sais qu'il aime quand je ris aux éclats, son visage s'illumine.
- C'est bon, c'est vraiment une robe de bal, je voulais juste vérifier. On passe en caisse ?
Je dois presque me battre avec lui pour payer moi même mon achat.