- Harry??? Mais qu'est ce que tu fais là?
- Salut Emy, moi aussi je suis content de te voir... Me dit-il l'air faussement vexé.
- C'est pas ça, c'est juste que...euh... Je m'attendais pas à te voir ici, c'est tout.
Je m'approche de lui en jetant un coup d'œil derrière moi pour vérifier si mes collègues l'ont repéré. Ils sont tous collés à la fenêtre donc je suppose que la réponse est oui.
Harry relève ses lunettes sur sa tête, histoire de bien confirmer que c'est le vrai Harry Styles des One direction, et les saluent d'un geste de la main, le tout, accompagnait d'un sourire digne d'une campagne pour un dentifrice.
Il s'approche de moi et un instant je me demande ce qui lui prends. Il est tellement près de mon visage que je peux sentir son parfum et la chaleur de son corps. Ce n'est que lorsque sa joue rencontre la mienne que je comprends qu'il est tout simplement en train de me faire la bise. Je réponds immédiatement en lui embrassant les deux joues.
Je grimpe dans sa voiture et pendant qu'il fait le tour pour prendre place derrière le volant, je regarde la rédaction qui s'agite dans tous les sens et je sens déjà mon portable qui vibre sous l'effet des textos et appels que je reçois.
- Je sens que jeudi, je vais avoir droit à un interrogatoire ! Dis-je déjà épuisée à l'idée de raconter en boucle ma rencontre avec cette mega star.
- Tu ne leur a pas dit que tu me connais?
Il a l'air surpris mais pas mécontent. Je dirais même un peu soulagé de voir que je ne me suis pas servie de sa notoriété pour me faire mousser.
- T'es fou! Je tiens pas devoir subir un assaut de questions...Au fait, merci d'être venu me chercher, c'est vraiment sympa...T'étais pas obligé.
Je vois qu'il me regarde du coin de l'œil, même si il a déjà remis ses lunettes.
- Tu croyais que j'allais te laisser te défiler pour ce soir ? J'ai pas envie de tenir la chandelle tout seul. Tu verrais la maison, c'est le pays des roucoulades ! Ça me file la gerbe !
- Tu exageres pas un peu là ? Niall est célibataire, et Oli sort avec Kelly depuis 2 jours!
- Niall est parti faire un tournoi de golf pendant deux jours et les deux autres sont hyper bizarres. On dirait qu'ils sont sur le point de s'envoyer en l'air en permanence...je te jure ça fait flipper. Et puis, il me faut une coéquipière pour le billard de ce soir. Ce sont des équipes mixtes.
- Ok. J'espère que t'as pas la défaite amère parce que j'ai jamais tenue une queue de toute ma vie !
J'ai à peine fini de dire ma phrase que je la regrette déjà. Si je pouvais rembobiner les 5 dernières secondes, je dirais n'importe quoi sauf ça.
- Eh bein, dis donc ! Je vais tout savoir de toi !
Il explose de rire, ce qui me détend un peu. C'est tellement apaisant et communicatif que ça fait un bien fou.
- Ah, ah,ah... Tu as vraiment l'esprit tordu mon pauvre !
- Ca va, je te taquine ! Tu as les papiers de ta voiture avec toi ?
J'acquiesce en hochant la tête.
- Ok. On va aller acheter une batterie et je vais t'aider à la remplacer. C'est qui ton garagiste ?
Je lui donne l'adresse du garage qui s'occupe de l'entretien de ma voiture et il la rentre dans le GPS.
Je suis assez surprise qu'il sache changer une batterie de voiture, même si c'est la base en mécanique, je ne le voyais pas s'intéresser à ça.
Je regarde le ciel de Londres qui s'assombrit peu à peu, il est seulement 18heures, mais le mauvais temps qui arrive donne une aspect sombre au ciel. Il faut dire que l'automne approche à grands pas donc les jours raccourcissent considérablement.
Je suis bien contente qu'il soit venu me chercher, je serais encore dans le métro en train de respirer la transpiration des gens qui rentrent chez eux après une journée de travail. Et puis, je suis un peu trouillarde alors dès que la nuit tombe, je me sens moins à l'aise avec les transports en commun.
Mon père dit souvent que l'obscurité n'assombrit pas que le paysage mais aussi la vision que l'on a sur les gens qui l'occupent. Et il a raison, je trouve que les gens sont moins étranges le jour que la nuit.
Je regarde Harry, concentré sur la route. Les vitres teintées de sa voiture rendent la luminosité encore plus faible et pourtant, il ne me paraît pas plus effrayant. Au contraire. Le soleil s'étant caché, il a définitivement rangé ses lunettes mais cette lumière blanche qu'il fait lorsque le temps tourne à la pluie l'oblige à froncer les sourcils et ça lui donne un air étrangement sévère et sexy en même temps.
Le CD des Rollings Stones emplie l'habitacle de la voiture . J'adore ce groupe. Harry chantonne à côté de moi. Il ne me fait pas de démonstration vocale alors je suppose que c'est juste pour le plaisir de fredonner une musique qui lui plait. Du coup, je décide de me joindre à eux. J'aime chanter et même si je le fais très mal, je ne peux pas m'en empêcher. Quand je me sens bien et que c'est une musique que j'aime, il faut que je me lâche.
Harry me regarde, sourire aux lèvres, faire des prouesses vocales sur "Best of burding" . Il augmente le volume du poste et chante plus fort. Très vite, on crie plus qu'on ne chante la musique à fond dans la voiture. Si les gens pouvaient nous voir à travers les vitres, ils nous prendraient pour des fous.
Quand on se gare sur le parking du garage, on se regarde sans rien dire, juste en riant comme deux ados qui viennent de vivre un bon délire.
Je descends de la voiture et me dirige vers le guichet d'accueil du garage suivi de près par Harry. Je pensais qu'il resterait à m'attendre sagement à l'abri des regards mais pas du tout. Tout le monde le dévisage avec un air de "Je vous ai déjà vu quelque part", mais il n'y prête même pas attention comme si il ne le remarquait même pas.
- Bonjour Mlle Lacourt ! Que puis-je faire pour vous ?
Mr Peterson est le directeur du garage, il doit avoir une soixantaine d'années et je crois qu'il n'a pas reconnu Harry contrairement à ses employés qui ont déjà sortis leurs smartphones et qui le mitraillent, l'air de rien.
- Bonjour. La batterie de ma voiture à rendue l'âme et il m'en faut une neuve, s'il vous plait. Lui dis-je en lui tendant les papiers de la voiture.
- Je regarde si je l'ai en stock. Il pianote sur son ordinateur. Dites moi Emily, avez-vous fait les réparations pour les plaquettes de freins de votre voiture?
- Euh...non. Pas encore.
- Vous avez au moins changer vos pneus?
- Non plus.
Je commence à me sentir gênée. Harry n'a pas besoin de savoir que j'ai pas les moyens de faire les travaux de réparation.
- Faites attention jeune fille, ça va devenir très dangereux avec les pluies et la saison hivernale ! Je dis ça pour vous ma petite, je voudrais pas qu'il vous arrive quelque chose.
Je sens que Harry s'est rapproché et qu'il écoute attentivement les recommandations de Mr Peterson.
- Tu devrais peut être prendre rendez vous maintenant. Je pourrais te prêter une voiture en attendant.
Quoi il a plusieurs voitures ? pensai-je.
- Euh oui... enfin...Vous pouvez me faire un devis et me passer un coup de fil quand ça sera prêt ?
- Pas de problème. En attendant, pourquoi vous n'achetez pas un ticket de tombola ? On organise cette loterie pour fêter les 20 ans du garage et il y a une belle voiture à gagner, me propose le gérant.
- Vous savez j'ai pas vraiment de chance au jeu.
- Prend un ticket. Je porte bonheur il paraît, me glisse Harry au creux de l'oreille.
Je le regarde et il me fait un petit clin d'œil.
- Bon, c'est d'accord je vais faire confiance au destin.
Je paye ce que je dois et on repart à bord de la voiture de Harry. Au bout de quelque secondes seulement il engage la conversation.
- Alors comme ça tu m'as menti ?
Il ne me jette même pas un regard et son ton est neutre. Je me demande bien où est ce qu'il veut en venir. J'avoue que je panique un peu.
- "Qu'est ce que je peux faire pour vous Emily?"
Il insiste sur mon prénom pour m'indiquer qu'il s'agit de ce mensonge.
- Ah, ça ? Tu devrais plutôt considérer que c'est une marque de confiance ! Ce sont mes amis et mes proches qui m'appellent Emy.
- Ok. C'est très joli en tout cas... Emily.
Il me sourit et je sens une chaleur se répandre dans tout mon corps et je me détends.
On arrive dans la rue où j'habite et où ma voiture est garée. Harry gare sa sublime berline sur un emplacement interdit et m'explique que du moment qu'il gêne personne et que ce n'est pas une place handicapée, il prend le risque de payer l'amande. Bien sur, l'argent est loin d'être un problème pour lui.
On marche en direction de ma voiture et je ris intérieurement en imaginant ce que Harry va penser de mon vieux tas de ferraille. En voyant qu'on s'en approche, je préfère le préparer au contraste entre son Audi et ma vieille Honda.
- Je te préviens c'est une vieille bagnole!
- J'adore les modèles anciens, je me suis même acheté un spécimen qui date des années 70.
- Vraiment ? C'est la voiture blanche juste là, lui dis-je en désignant ma voiture du doigt.
Il marche encore quelques mètres et s'arrête devant la voiture.
- Ah Ben je m'attendais à pire ! Elle est vieille, un peu abîmée mais c'est pas non plus un vieux taco! Dit il en détaillant le véhicule.
- Oui. Sauf que la mienne, c'est celle là !
Je lui souris et m'approche de lui, je pose une main de chaque côté de son visage et le force à tourner la tête vers sa gauche pour que son regard se pose sur la bonne voiture.
Elle doit avoir dix bonnes années de plus que le modèle qui regardait il y a encore une minute et la carrosserie a plus de vécu. Je vois le visage d'Harry se transformer sous l'effet de la surprise, il regarde un instant autour de lui comme si il cherchait les caméras de l'une de ces émissions ou on piège les personnalités.
- On ne juge pas sur l'apparence extérieure, c'est ce qu'il y a à l'intérieur qui compte!!!
J'articule chaque mot lentement comme si je m'adressais à une personne en état de choc.
- Mais ne crois pas, je ne la juge pas, je l'admire ! Ironise t-il. Je suis...jaloux ! Je ne pensais même pas que ce modèle existait encore... Et encore moins qu'on pouvait rouler avec !
- Si tu veux, je te l'échange contre ton vieux modèle des années 70. Lui dis-je en riant.
- Je vais y réfléchir.
Il ouvre le capot et s'occupe de changer la batterie. En moins d'un quart d'heure le tour est joué et le moteur ronronne à nouveau. Je suis soulagée et reconnaissante. Si j'avais du faire venir un réparateur, ça m'aurait coûté une fortune.
- Merci Harry tu es mon héros !
Je suis tellement contente que je pousse ma reconnaissance jusqu'à lui déposer un gros bisous sur la joue en le serrant dans mes bras. Ok je profite légèrement de la situation.
- Allé viens ! Je t'offre un coup à boire. On va chez moi, tu pourras te laver les mains.
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Un jour, je vais t'aimer...
FanfictionEmily est une jeune française de 20 ans installée à Londres depuis 2 ans pour ses études. Sa vie Londonienne est épanouie et bien remplie, elle a ses cours, son stage, ses colocs et Paul. Elle mène une existence bien tranquille jusqu'à cette rencon...