Chapitre 18

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Point de vue d'Emy

C'est un cauchemar. Je vais me réveiller. J'ai beau me répéter ça sans cesse, rien ne se passe. Tout est réel.
C'est la triste vérité. Le taxi se gare devant la maison de mes parents et je règle la commission que je dois. Je viens de dépenser une petite fortune avec ce vol de dernière minute mais tant pis. Il fallait que je fuis loin de lui. Il m'a humiliée devant tout le monde. Personne ne m'a jamais fait une chose pareille avant lui, même mon histoire avec Nicolas, mon premier amour semble idyllique à cote.
J'ai cru que c'était quelqu'un de bien. J'imaginais que cette intense complicité qu'on avait créé en si peu de temps était un phénomène exceptionnel, paranormal même. Je pensais que les sentiments qui me guidaient rencontreraient forcément les siens car il suivaient le même chemin. Je me suis trompée.
Harry s'est servi de moi comme une fille lambda, comme toutes celles qui sont passées dans son lit en se disant "peut être qu'avec moi ça sera différent" mais en réalité, je ne suis personne pour lui. Je suis juste une Charlotte comme une autre.
Au fond de moi, une petite voix, qui fait de la résistance, me dit que ce n'est pas le cas, que lui aussi à des sentiments pour moi et qu'il a simplement perdu le contrôle. C'est peut être ça la vérité ? Ou pas. Dans tous les cas, je ne le saurais jamais. Je vais rayer ce garçon de ma vie et avancer la tête haute, si c'est encore possible.
Pour le moment, des milliers de questions fourmillent dans ma tête. Est ce que je vais retourner en Angleterre ou ne plus jamais poser un pied sur ce sol qui m'est devenu hostile ? Il me reste plus qu'une seule année à l'université et je serais, normalement diplômée, je ne peux décemment pas abandonner maintenant alors que je me suis tellement investie et ça a coûté beaucoup d'argent à mes parents. Je n'ai pas le droit de gâcher ça si près du but.
Comment je vais faire pour la colocation ? Je dois m'installer à la villa à la fin de la semaine.
Les garçons partent mercredi et ne reviendront pas à la maison d'ici un mois, je pense que ça me laisse le temps de voir venir et de me refaire une santé mentale. D'ici là, il peut se passer un million de choses.
Pour le moment, je reste ici pour me changer les idées et je ne rentrerais à Londres que jeudi quand le groupe aura pris son envol et que je ne risquerais pas de le croiser. Je vais appeler le travail et voir avec Lucy et Joe si je peux déplacer ma journée de boulot à vendredi. Ça m'est déjà arrivée et je sais qu'ils ne diront pas non si je prétexte un problème familial.
Je rallume le téléphone que j'ai fini par éteindre hier soir pour ne pas avoir à résister à l'envie de répondre à la tête bouclée qui s'affiche sur mon téléphone.
Quand il m'appelle je vois son visage apparaître, il fait une grimace sur la photo, il louche et tire la langue en même temps. C'est lui qui l'a prise et associée à son contact un jour ou j'avais laissé traîner mon téléphone. J'ai ris la première fois qu'il m'a appelée et que j'ai vu ça apparaître sur mon écran. Du coup je l'ai gardé et ça me fait marrer à chaque fois. Hier, ça ne m'a même pas décroché un sourire.
Les bips qui ne cessent de retentir m'indiquent que j'ai de nombreux messages. Je prends la décision de ne pas écouter ma messagerie vocale pour ne pas prendre le risque d'entendre une voix que je ne connais que trop bien, hélas.
J'ouvre les textos de Niall, Eleanor et Sophia qui veulent prendre de mes nouvelles et leur répond que je vais mieux pour les rassurer. Je supprime les messages de Harry sans même les ouvrir. Il y en a une bonne dizaine et je brûle de curiosité, mais je sais qu'à son contact je suis incapable de rester lucide sur mes faits et gestes. Je dois l'ignorer complètement.

Mes parents travaillent toute la journée et je sais qu'ils ne rentreront pas avant ce soir. Je décide de ne pas leur dire que je suis revenue car ils vont débarquer dans la minute qui suit, persuadés que si je suis de retour, c'est que quelque chose ne va pas. En même temps, c'est pas faux, pensai-je.
Ce soir en rentrant ils auront la surprise de me voir à la maison. Je ne sais pas encore ce que je vais leur raconter, mais j'ai tout l'après-midi pour y penser.

Un jour, je vais t'aimer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant