Chapitre 37

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Point de vue de Harry

- Kelly ? C'est Harry. Comment elle va ?
- Pareil. Elle a pas quitté sa chambre depuis hier mais elle a toujours pas fermé l'œil. On dirait un zombie, rien ne semble la faire réagir... J'ai appelé ses patrons ils vont s'organiser pour travailler sans elle pendant quelques temps.
- Ok. Tu as bien fait. On vient d'atterrir. D'ici une demi heure on sera à la maison.
- Très bien et t'inquiète pas, je t'appelle si il y a quoi que ce soit.

Emy est rentrée hier soir comme prévu. Il a fallu que ses parents bataillent pour la convaincre de revenir mais il lui reste un oral à passer et Olivier, son papa, lui a demandé comme une faveur de retourner à Londres et de travailler dur pour réussir son examen. J'aurais voulu prendre un avion hier soir pour la rejoindre plus tôt mais c'était impossible. Heureusement que les filles sont à la maison pour la soutenir.
Cette nouvelle a remué tout le monde au sein du groupe. Chacun d'entre nous s'est mis à sa place et a réalisé que c'est l'une des pires épreuves à traverser pour un enfant. En plus, Emy est si proche de son papa. Il va laisser un grand vide dans sa vie.
Ça a été une torture d'être loin d'elle en la sachant si malheureuse. Depuis son coup de fil où elle m'a appris cette terrible nouvelle, une partie de moi à volée en éclat et j'ai remis en question toutes mes certitudes. Je vivrai plus jamais avec la même insouciance. Désormais je sais que ça n'arrive pas qu'aux autres.
Je reconnais ces rues si familières qui m'indiquent qu'on sera à la villa dans quelques minutes et je sens un poids s'envoler peu à peu à l'idée que je pourrais bientôt être présent pour elle et lui apporter tout mon soutien et mon amour.

La voiture se gare devant la maison et j'ai à peine le temps d'en sortir que j'entends mon prénom résonner dans un cri de douleur. Je lève la tête et vois Emy arriver sur moi à toute vitesse. Je laisse tomber les affaires que je tiens dans mes mains et ouvre les bras pour la réceptionner quand elle se jette sur moi. Je manque de basculer en arrière. Elle encercle ma taille avec ses jambes et s'agrippe à mon cou de toutes ses forces. C'est douloureux physiquement parce qu'elle m'écrase presque et moralement car je peux ressentir toute sa souffrance dans la force de ses bras.
Ses larmes ruissellent dans mon cou et je suis secoué par les violents sanglots qui la font tressaillir dans mes bras.
- Chut, je suis là mon amour. Je suis avec toi bébé, ça va aller. Je t'aime tellement...
Ma voix se brise et je la serre contre moi aussi fort que possible pour qu'elle ressente la profondeur de mon amour.
Je croise le regard compatissant des garçons et les yeux remplis de larmes de nos amis me confortent dans l'idée que tous partagent notre douleur.
Elle reste accrochée comme ça, sans bouger, alors je la porte jusque dans notre chambre. Je l'entraîne dans la salle de bain et la pose sur le rebord de la baignoire puis je recule d'un pas pour observer son visage. Je suis terrifié. Ses joues sont plus creuses que d'habitude, son teint n'a jamais été aussi pale et ses yeux sont rougis à force d'avoir pleuré.
Je remarque que ses cheveux sont tout emmêlés et je suppose qu'elle n'a même pas pris la peine de prendre une douche. Je règle la température de l'eau et laisse la baignoire  se remplir puis je me place devant elle en lui caressant la joue.
Elle frémit à mon contact et appuie sa tête contre ma main. Elle n'a rien dit depuis que je suis arrivé mais je sais que ma présence lui fait du bien.
Je retire doucement ses vêtements en caressant chaque partie de son corps tendrement. Elle est d'une douceur incroyable. Une fois déshabillée je la soulève pour la déposer délicatement dans le bain avant de me mettre nu à mon tour et de la rejoindre.
Je plonge dans l'eau et elle vient se positionner contre moi la tête sur mon torse. J'attrape l'éponge que je trempe dans le liquide bouillant avant de la presser sur ses épaules et de laisser l'eau chaude ruisseler sur elle pour la détendre.
Ses muscles se décontractent au fil des minutes et je savoure le contact de son corps abandonné sur le mien.
- Je t'aime Harry. Souffle t-elle en relevant sa tête vers moi.
- Moi aussi mon amour, je t'aime plus que tout.
Enfin ! Je peux entendre le son de sa voix et c'est un soulagement. J'écrase mes lèvres contre les siennes. Ça fait trois jours que je n'ai pas  goûté à cette gourmandise et ce simple contact me met dans un état secondaire, je réalise que j'étais en état de manque, Emy est l'addiction dont je ne me sevrerai jamais.
Après quelques minutes, la température de l'eau commence à se rafraîchir alors je la décolle doucement de moi pour la faire assoir et j'attrape le shampoing posé sur le côté pour lui laver les cheveux. Elle gémit sous l'effet du massage que j'exerce sur sa tête. Je mets ensuite du savon sur l'éponge mouillée et commence à savonner chaque parcelle de son corps, je m'applique à frotter le moindre centimètres carrés de sa peau comme si ça me donnait le pouvoir de nettoyer tout le chagrin qui s'est emparé d'elle.
C'est la première fois que je partage quelque chose d'aussi intime avec une femme. C'est à la fois charnel et troublant malgré les circonstances. Je la rince délicatement et m'apprête à me laver aussi quand elle m'arrache le flacon de gel douche, elle en verse au creux de ses mains et se positionne debout face à moi puis elle dépose ses mains contre mon torse et commence à les laisser glisser sur moi. Je déglutis péniblement et  je ne peux cacher le désir qui prend possession de mon être.
Je ne sais pas trop où elle veut en venir donc je la laisse prendre les commandes. Sa respiration devient plus profonde et elle ouvre légèrement la bouche.
- J'ai besoin de toi Harry, j'ai besoin de te sentir en moi.
Elle souffle ces mots contre mes lèvres comme si elle me suppliait de lui faire l'amour. Je termine de nous rincer en vitesse puis attrape deux serviettes pour sécher nos corps ruisselants et je la soulève délicatement jusqu'à notre lit où je lui donne tout le plaisir dont elle à besoin pour atténuer son mal être l'espace d'un instant.
Après notre échange elle s'est endormie paisiblement alors je me glisse le plus discrètement possible hors du lit pour descendre rassurer nos amis.
Dès que je franchis l'entrée de la cuisine, tout le monde me fixe en attendant que je leur dise comment elle va.
- Elle dort. Dis-je dans un soupir.
- J'ai vraiment beaucoup de peine pour elle, nous dit Liam.
- Harry tu peux nous demander n'importe quoi on sera là pour elle. Lance Sophia en me donnant une tape amicale sur l'épaule.
- Dis lui qu'on l'aime et qu'elle peut compter sur nous.
- Merci Niall, j'en doutais pas...
On se retourne tous en même temps pour découvrir Emy qui est à l'entrée de la cuisine et je culpabilise à l'idée qu'elle s'est réveillée quand elle a senti que j'étais parti. Elle s'avance jusqu'à moi et je l'attire dans mes bras en déposant un baiser sur sa tempe.
- Tu dors pas ? Lui dis-je en replaçant une mèche de cheveux derrière l'oreille.
- En fait j'ai un peu faim.
Tous redressent la tête heureux d'entendre ces mots franchir sa bouche. Eléanor bondit sur ses jambes et ouvre le frigo pour sortir tout ce qu'il lui passe sous la main pendant que Kelly dispose une assiette et des couverts sur l'îlot.
Un léger sourire éclaire son visage et ça suffit à me rendre heureux. Très vite la conversation reprend son cours normal autour de la table et les garçons détendent l'atmosphère pendant qu'elle picore ce que les filles lui ont préparé.

Un jour, je vais t'aimer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant