Chapitre 39

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Point de vue d'Emy

La dolce vita... C'est ce que nous avons vécu en Italie. Le week-end terminé, Harry et moi sommes rentrés en Angleterre en compagnie de tous nos amis à l'exception de mes copines françaises ainsi que Joyce et Jason qui sont repartis en France et en Écosse.
Qu'est ce que ça m'a fait plaisir de voir Joyce, la grossesse lui va à merveille, elle n'a pris que du ventre et des seins, ils étaient déjà pas petits mais là, ils sont carrément énormes. C'est Jason qui doit être content !
La vie en Écosse ne l'épanouie pas vraiment et sa belle famille est un peu envahissante mais elle est quand même heureuse d'accueillir bientôt un petit garçon.
Elle n'a pas voulu nous dire le prénom qu'ils avaient choisi, Kelly ne l'a pourtant pas lâchée avec ça et j'ai moi aussi essayé de lui tirer les vers du nez mais sans succès. Son seul indice a été de me dire que c'est un prénom un peu original. Venant d'elle, ça ne me rassure pas vraiment. J'attends la naissance avec impatience. Pauvre enfant, j'ai bien peur qu'il ne porte un drôle de prénom.
Mes parents eux ont prolongé leur voyage mais seulement de quelques jours à cause des nombreux rendez-vous médicaux qui étaient programmés en France.
C'était le rêve de mon père de visiter l'Italie. Ils ont pas mal voyagé dans leur vie et je me demande bien pourquoi il n'avait pas encore pris la peine de visiter ce pays pour lequel il voue une grande passion. Je suppose qu'il pensait avoir le temps d'en explorer chaque ville une fois à la retraite.
Heureusement que Harry a eu cette merveilleuse idée sinon mon père serait parti avec un rêve inachevé et il m'aurait laissée avec des promesses en l'air. Il m'a libéré d'un poids que j'aurais trainé toute ma vie en m'offrant la chance de partager ces moments avec mon père. La danse devant la tour de Pise, sur la chanson que j'aurai choisi pour danser avec lui à mon mariage mais aussi mes 30 ans. Peu importe que je les ai vraiment ou non, ce qui compte c'est qu'il était là pour me voir souffler mes trente bougies. Ces souvenirs sont gravés en moi pour toujours.

Une fois rentrée à Londres, j'ai bossé comme une dingue pour réussir mon dernier examen. Tout le monde à la villa a pris le temps de lire mon mémoire et même si je suis sûre qu'ils n'ont pas tout compris, ni vraiment lu avec plaisir, j'ai surpris Louis en train de sauter des pages, ça m'a touchée qu'ils prennent le temps de s'y intéresser.
Seul Harry à vraiment apprécié mon travail et il connaît mon mémoire sur le bout des doigts. Il a du le lire au moins trois fois. Dès qu'on a un petit moment, il m'entraîne pour mon oral en me posant tout un tas de questions.
Il a toujours aimé lire, son œuvre préférée en littérature anglaise est "Orgueil et préjugés" de Jane Austen. Il aime tellement ce bouquin que si un jour nous avons une fille, il aimerait qu'on l'appelle comme l'héroïne de ce roman, Darcy. J'ai frôlé la crise cardiaque quand il m'a dit ça.
J'ai compris que notre compatibilité a ses limites, si un jour nous avons des enfants, j'ai bien peur qu'on ait du mal à tomber d'accord sur un prénom !
Le jour de mon oral, il a absolument tenu à m'accompagner devant la salle d'examen.  Je lui avais déconseillé à cause de la quantité impressionnante d'étudiantes fans de mon beau bouclé mais il ne m'a pas écoutée et a tenté de se camoufler derrière une paire de lunettes, une grosse veste et un bonnet.
Manque de bol, il faisait une chaleur écrasante ce jour là et après deux heures de patience et au moins six litres de sueur, il a du enlever son attirail.
Il n'avait pas terminé de retirer sa veste et de libérer sa chevelure qu'une troupe de nanas en folies l'a encerclé en quête d'autographes et de selfies. Je le connais bien et je sais qu'il était agacé car il aurait préféré rester avec moi pour m'encourager mais il n'a pas eu le cœur de refuser ces petites attention aux filles qui oubliaient un peu le stress de leur oral en présence de ma star de petit ami.
J'ai regardé Harry en haussant les épaules pour le déculpabiliser, c'est la rançon de la gloire et je commence à avoir l'habitude.
- Mademoiselle Lacourt Emily. Appelle l'examinateur.
Mon cœur s'emballe et mon estomac se tort dans tous les sens à cause du stress. Je suis terrorisée et j'envisage même la possibilité de partir en courant quand je sens deux mains attraper les miennes. Harry a laissé en plan toutes ses groupies pour venir se placer face à moi.
- Respire mon amour, ça va bien se passer. Tu es brillante, j'ai lu ton travail et ça va être qu'une formalité de les convaincre.
- Tu veux pas venir avec moi ? Je lui demande suppliante.
Je sais bien que c'est impossible et ma demande le fait marrer mais je suis tellement angoissée que je serai prête à tenter n'importe quoi. Pour la première fois, j'ai même réfléchis à me servir de la fortune d'Harry pour qu'il achète carrément ma note auprès du jury.
- Tu sais bien que je ne peux pas mon amour. Me souffle t-il en posant son front contre le mien. Tiens prends ça et serre la très fort dans ta main, c'est ma bague préférée, elle porte bonheur.
Il pose au creux de ma main son imposant anneau en acier avec quelques pierres vertes qui me rappellent ses yeux.
C'est aussi ma préférée. C'est un cadeau de sa maman et je sais à quel point il y tient. Il écrase ses lèvres sur les miennes puis me pousse en direction de la salle.
Il m'a fallut quelques minutes pour me sentir à l'aise devant les examinateurs et j'ai carrément incrusté la bague d'Harry dans la paume de ma main mais je pense que je m'en suis plutôt bien sortie. J'ai réussi à tenir ma présentation pendant 45 minutes et le jury avait plutôt l'air intéressé par ce que je racontais.
De toutes façons, maintenant les dés sont jetés  et il ne me reste plus qu'à patienter en priant pour que mon diplôme soit validé.

Un jour, je vais t'aimer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant