Un jour, je vais t'aimer...

Chapitre 49

Point de vue d'Emy

Dix jours entiers. Je suis restée dans cet hôpital durant dix longues journées interminables. Je suis persuadée que le médecin aurait signé mes papiers de sortie depuis déjà quelques jours puisque mon hématome s'est résorbé en totalité mais Harry souhaitait que je reste plus longtemps sous surveillance médicale.
Je pense que dans le fond, c'est pas mon état de santé qui le préoccupe le plus, mais plutôt ma sécurité. Il a une peur bleue qu'une nouvelle femme déséquilibrée et éperdument amoureuse de lui ne s'en prenne à moi. C'est aussi l'avis de mère.
J'ai quand même réussi à occuper mes journées en travaillant pour le journal depuis ma chambre d'hôpital. C'était assez atypique mais j'ai profité de la visite de James Corden, encore un ami célèbre de mon futur mari, pour lui poser quelques questions et faire deux ou trois photos pour le journal. Ensuite, j'ai rédigé mon article d'une seule main depuis mon ordinateur portable et je l'ai envoyé par mail à Joe. Le tour était joué.
Le reste du temps, ma mère, Anne, Gemma, Sophia et Kelly m'ont aidées à commencer l'organisation du mariage.
C'est fou tout ce qu'il y a à prévoir pour une seule journée.
Vu mon état de santé actuel et le planning infernal des garçons pour les prochains mois, on a pas pu trouver une date qui convienne avant le mois de Juillet.
Harry est fou de rage parce qu'il voulait  qu'on se marie beaucoup plus tôt mais sept mois ça passe vite et c'est le temps minimum pour organiser une fête correcte.
Pour le contenter à lui aussi, nous avons décidé de nous unir civilement à Londres dans les semaines à venir comme ça je serai officiellement sa femme d'ici peu. La cérémonie religieuse suivie de la grande fête avec la belle robe et tout le tralala aura lieu cet été dans ma ville natale du sud de la France.
Je suis contente que Harry ait eu envie de célébrer ce moment en France et il me tarde de pouvoir faire découvrir l'endroit où j'ai grandi à tout ceux qui partagent ma vie en Angleterre .

Aujourd'hui, c'est le grand jour pour moi, je vais pouvoir retrouver ma liberté. Je suis à la fois impatiente et angoissée. Je ne l'ai pas dit à Harry pour ne pas l'affoler mais je suis un peu paniquée à l'idée de sortir de ces quartes murs qui me donnaient un sentiment de sécurité.
C'est vrai que la majorité de ses fans m'ont témoignées leur soutien sur les réseaux sociaux et beaucoup semblent ravies du future mariage des Harrily mais il reste toujours quelques personnes qui m'insultent et me menacent.
Bon sang, mais qu'est ce qu'il fait ? J'ai le droit de sortir depuis déjà une bonne heure et il n'est toujours pas venu me chercher.
Il n'est pas aussi pressé que je l'aurai pensé. Pourtant moi, je brûle d'envie de rentrer chez nous surtout qu'aujourd'hui ce n'est pas un jour comme les autres, c'est le réveillon de Noël.
Notre premier Noël chez nous. Ma mère est restée en Angleterre et toute la famille d'Harry a fait le déplacement pour que les festivités se passent ici et pour éviter que je ne fasse de la route.
Je suis soulagée de ne pas avoir à retourner chez mes parents cette année pour passer les fêtes. Je n'ai pas mis un pied dans cette maison depuis que j'ai rejoins Harry à Los Angeles début Août et j'appréhende de devoir y retourner un jour et d'être confrontée à tous ces souvenirs. Les meilleurs et les plus dramatiques de ma vie.
Cette maison que j'aimais tant et où j'ai grandi heureuse me laisse un sentiment d'amertume depuis que mon père s'est éteint entre ces murs.
Et dire qu'il y a un an, tout allait bien pour nous. J'étais sur le point de me remettre officiellement avec Harry et on ignorait encore que mon papa allait mourir d'une terrible maladie quelques mois plus tard.
Comme quoi on ne peut vraiment pas prévoir de quoi demain sera fait...
Je préfère chasser cette idée de mes pensées et me concentrer sur les points positifs : je sors enfin de l'hôpital, je vais retrouver mon Harry dans notre lit et toute la famille sera réunie autour d'un bon repas.
Enfin, pour le moment, je suis encore coincée ici et j'attends.
Pourquoi personne n'a pris la peine de venir m'habiller ? Je vais quand même pas sortir dans la rue avec cette horrible blouse d'hôpital. En plus, j'ai les fesses à l'air avec ce truc. Je pense que je me suis assez fait remarquée comme ça ces derniers jours alors si je pouvais être un peu plus discrète ça m'arrangerait.
- Alors tu es prêtes ?
La voix de ma mère qui se tient sur le pas de la porte me remonte le moral en un rien de temps. Ça y est ça sent le grand départ. Je me retourne et je suis un peu surprise de voir qu'elle est seule.
- Tu es venue me chercher ? Harry n'est pas avec toi ?
- Non il avait des choses importantes à faire, on le retrouvera à la maison.
Je suis hyper déçue qu'il ne soit pas là et légèrement vexée qu'il ait trouvé quelque chose de plus important à faire que de venir me chercher pour ma sortie. Je suppose que ça devait être urgent.
Je parie qu'il n'avait pas pris le temps d'aller acheter les cadeaux de Noël et il doit courir partout pour trouver quoi offrir avant ce soir.
Je crois que les garçons n'ont aucun sens de l'organisation et de l'anticipation. Même moi qui était enfermée ici, j'ai réussi à terminer mes achats depuis plusieurs jours. J'ai tout commandé par internet et j'ai missionnée Kelly d'aller récupérer les paquets pour moi, du coup je suis dans les temps.
J'observe ma mère des pieds à la tête et je me mords l'intérieur de la joue pour m'empêcher de rire. Elle s'est pomponnée comme jamais.
Elle a enfilé un superbe tailleur couleur crème dont j'ignorais l'existence avec une paire de talons assortis et son maquillage et sa coiffure sont étudiés comme jamais.
Ok, elle va rencontrer toute ma future belle famille aujourd'hui et elle risque d'être prise en photo par des paparazzis à ma sortie d'hôpital mais elle en a quand même fait un peu trop. Je me contente de lui dire que je la trouve très belle et préfère garder mes vilaines pensées pour moi par peur de la blesser.
Les infirmières débarquent dans la chambre et m'entraîne vers la salle de bain. Mes cotes ne font presque plus mal et ma tête va bien mais à cause de cette maudite fracture de l'épaule, j'ai le bras en écharpe. Je ne suis pas autorisée à le bouger et je ne peux donc pas prendre ma douche toute seule. C'est Harry qui va devoir jouer les infirmiers à la maison, je sens qu'on va bien rigoler....ou pas.
J'ai le droit à une toilette complète avec lavage des cheveux, masque capillaire et elles ont même pris le temps de me raser les jambes. Vraiment au top le personnel dans ce service pensai-je. Une fois séchée, je retourne dans la chambre.
- Lou ? Salut ! Qu'est ce que tu fais là ? Je lui demande surprise.
Elle a installé une table avec tout un attirail d'accessoires de maquillage et coiffure et je remarque une housse à vêtement soigneusement posée sur le lit. Ok, j'ai compris. Comment n'y ai-je pas pensé avant ?
Harry qui n'est pas là, ma mère qui est venue seule me chercher, habillée comme si elle allait monter les marches du festival de Cannes et les infirmières qui m'ont accordés autant d'attention. C'est une évidence !
- C'est aujourd'hui c'est ça ? Je vais me marier avec Harry aujourd'hui ? Je leur demande toute excitée.
- Même sous la torture on ne te dira rien ! Allé viens t'asseoir qu'on te fasse belle. Me répond Lou.
Leurs visages et leurs sourires radieux suffisent amplement à répondre à ma question.
Oh mon dieu ! J'arrive pas à croire que c'est aujourd'hui que je vais devenir Madame Styles. Il a toujours des idées extraordinaires, c'est pour ça que je l'aime.
J'adore ma tenue. Lou a sélectionné une robe en dentelle blanche qui m'arrive juste au dessus du genou. Le col bateau et les manches en dentelles laisse apparaître un peu de ma peau nue de manière très chic.
Elle travaille mes cheveux en un magnifique chignon un peu lâche piqué de quelques fleurs fraîches de la même couleur que ma tenue. Je m'attendais à découvrir une paire d'escarpins vertigineux en ouvrant la boîte à chaussure mais je suis étonnée de me trouver face à une paire de ballerines plates. J'écarquille mes yeux pour manifester mon étonnement ce qui n'échappe pas à Lou qui m'explique la raison.
- C'est un ordre de ton futur mari. Interdiction de porter des talons. Il avait peur que tu te casses la figure !
Je pouffe de rire. Ca ne me surprend pas une seconde. Je sens que je vais devoir batailler avec lui pour reprendre une vie normale après ce qui m'est arrivé.
L'infirmière s'approche de moi avec à la main une nouvelle attelle entièrement personnalisée pour l'occasion elle est blanche et recouverte de dentelle.Waouh quel sens du détail !
Le résultat final est époustouflant. C'est parfait pour un mariage civil. C'est à la fois simple et sophistiqué.
- Ma chérie, tu es magnifique. Je suis si contente pour toi. Profite de ces beaux moments mon ange, ce sont eux qui vont être le ciment de ta vie.
- Merci maman, lui dis-je en la serrant sans mes bras.
Je vois des petites larmes perler aux coins de ses yeux et l'émotion me gagne ausi. Lou nous gronde gentiment pour qu'on arrête de pleurer au risque de faire couler nos maquillages.
- On devrait peut être y aller sinon Harry va foutre le feu à la mairie. Finis-je par dire en plaisantant.
Je le connais et je sais qu'il doit déjà être sur place en train de regarder l'heure en permanence et de se demander pourquoi je ne suis toujours pas arrivée.
Quand je passe enfin le seuil de la porte, je me retrouve nez à nez avec quatre gros molosses. Je comprends immédiatement qu'il s'agit des gardes du corps que mon amoureux a collé à mes trousses pour assurer ma sécurité.
J'avais vaguement compris qu'il voulait mettre en place une garde rapprochée pour me défendre en cas de besoin mais je pensais plutôt à un seul bodygard, pas à tout un troupeau de gros bras.
C'est dingue, mais dès qu'il s'agit de moi, Harry perd le sens des réalités.