Chapitre 19

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Point de vue de Harry

Je suis épuisé. J'ai pas fermé l'œil depuis mon pétage de plombs. Enfin presque. Plus j'y pense et plus je me déteste.
J'ai essayé de lui téléphoner des dizaines de fois, par moment parce que j'espérais qu'elle réponde, puis parfois, simplement pour le plaisir d'entendre sa voix sur son répondeur. J'ai fini par enregistrer la bande vocale et je l'écoute quand le cœur m'en dit.
Elle n'a pas lu mes messages non plus. Je le sais car mon téléphone me l'aurait indiqué si c'était le cas. J'aurais tellement voulu qu'elle finisse par craquer et en lise au moins un. Mais elle ne l'a pas fait.
On doit partir pour notre tournée en Amérique latine et on va y rester un mois entier. Je n'aurais pas l'occasion de revoir Emy et je ne peux pas supporter l'idée qu'elle ne recevra pas mes excuses pendant tout ce temps.
Alors je suis partis sur un coup de tête en laissant un simple mot aux garçons "Je vous retrouve à l'aéroport ce soir pour notre vol vers Buenos Aires ".
A 6h du matin, j'ai embarqué sur un vol direction Montpellier, c'est l'aéroport le plus proche de la maison d'Emy.
Vers 8h du matin, j'étais sur le sol français, j'ai pris un taxi et lui ai donné l'adresse de sa maison.
Qu'est ce que c'est beau par ici ! Elle a vraiment de la chance d'avoir grandi si près de la mer. Je suis fasciné par tout ce qui touche à la mer et j'espère qu'un jour j'aurais l'occasion de revenir avec Emy pour profiter de ce paysage.
Il est maintenant 9h et je suis devant la maison où elle habite quand elle vient ici, chez ses parents.
Peut être m'a t-elle déjà aperçu à travers l'une des fenêtres ? Enfin, si elle me reconnaît. Depuis que j'ai quitté Londres je suis en mode camouflage avec mon gros bonnet et mes lunettes de soleil vissées sur le nez.
Je n'ai pas le courage de subir les assauts des paparazzi et je n'ai pas le cœur à  prendre la pose avec des fans.
La maison est très jolie, elle n'est pas aussi grande que ce que j'avais imaginé, mais elle renvoie parfaitement l'image de la demeure familiale qui abrite une tribu heureuse. Le quartier semble tranquille. C'est exactement comme Emy, me l'a décrit simple mais idéal.
Un peu comme elle, pas besoin de rajouter des éléments pour sublimer, elle se suffit à elle même.
Il n'y a pas de sonnette devant le portail. Je prends mon courage à deux mains et tourne la poignée du portail. Il y a une petite allée qui conduit jusque devant la porte d'entrée. J'avance lentement, d'un pas hésitant. Je me sens un peu bête d'avoir fait tout ce chemin. Est ce qu'elle sera là au moins ? Elle voudra surement pas me voir et va me claquer la porte au nez, mais au moins, elle pourra se rendre compte que je suis prêt à beaucoup pour elle. Et j'aurais la certitude que mon paquet est bien arrivé jusqu'à elle.
Il me reste peu de temps devant moi car il faut que je sois de retour à l'aéroport en fin de matinée pour reprendre un vol pour Londres et ne pas rater celui que je dois prendre impérativement avec les garcons ce soir pour l'Argentine.
Quelle journée!

Je frappe timidement à la porte. Une minute plus tard un homme, plutot grand, ouvre la porte. Je reconnais immédiatement le père d'Emy. Elle m'avait montré une photo de ses parents il y a quelque temps et il a dans le regard quelque chose de pétillant qui me rappelle sa fille.
- Bonjour. Me dit-il en ouvrant la porte.
- Bonjour Monsieur, je suis... James.
J'essaye de parler en francais mais je ne sais rien dire de plus que ça. Emy m'a dit que son père parle couramment anglais alors je reprends ma langue naturelle.
- Je pourrais voir Emily s'il vous plait ? J'ai quelque chose à lui donner.
- Euh...elle dort. Désolé. Tu veux rentrer attendre que j'aille la prévenir ?
Il a l'air tellement gentil. Sa mère s'approche de nous, elle me salue et m'observe d'un air étrange. Il faut dire que je dois paraître un peu bizarre caché derrière mon bonnet et mes lunettes. Je me demande si ils vont me reconnaître et comme je ne sais pas ce qu'elle leur a raconté à mon sujet, j'ai un peur de prendre un poing dans la figure.
Je sais pas pourquoi, je n'avais pas envisagé la possibilité que ses parents soient là. Quel abruti ! 
Tu parles d'une première rencontre. Quand il vont s'apercevoir que je leur ai menti sur mon prénom, ils vont me prendre pour un psychopathe.
- Non ne la derangeais surtout pas ! C'est bien qu'elle se repose. J'ai un avion à prendre de toutes façons. Je voulais juste lui remettre ça. Je tends le paquet à son papa. C'est très important pour moi qu'elle l'ait. Je peux vous demandez de lui donner de ma part ?
-Bien sur.
Il attrape le paquet en acquiescant. Sa mère s'éloigne, je les salue et me retourne pour regagner mon taxi quand une voix m'interpelle.
- Harry !
Olivier, le papa d'Emy me rattrape avant que je ne franchisse le portail de la maison. Il sait qui je suis ? Je suis à la fois curieux et inquièt d'entendre ce qu'il a à me dire.
- Harry... Mon garçon, je ne sais pas ce qui s'est passé exactement entre toi et ma fille et ça ne me regarde pas, mais un cœur qui pleure est un cœur amoureux. Le sien pleure beaucoup. Si tu n'as pas de bonnes intentions, je te demande de la laisser tranquille mais si tu l'aimes vraiment, n'abandonnes pas. C'est une fille bien, elle sait pardonner.
- Merci Monsieur. Je lui ai fait du mal et j'en suis désolé mais je vais me battre pour qu'elle comprenne que c'est elle que je vois quand je me retourne.
Son père me sourit en me donnant une petite frappe amicale sur l'épaule. Je ne suis pas sur qu'il ait compris quand je lui ai dit que je la voyais quand je me retourne mais il a été encourageant avec moi. Je sais maintenant d'où Emy tient sa gentillesse. 
Elle lui a parlé de moi, sans rentrer dans les détails, ce qui me soulage mais je me sens rassuré. Elle n'a pas du lui dire trop de mal sinon j'imagine qu'il ne m'aurait pas conseillé de me battre pour elle. Il m'aurait plutôt fichu à la porte avec un coup de pied au cul.

Un jour, je vais t'aimer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant