Chapitre 16

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   Mon cœur manque un battement, j'ai soudainement l'impression d'étouffer. La peur me paralyse. Je sais que je ne dois pas défaillir, mais que faire d'autre dans une situation pareille? Mais je n'arrive pas à pleurer, j'ai du mal à respirer, je ne peux plus bouger. Mais je tente de rester calme, en apparence, même si je sais que je dois quand même avoir l'air totalement affolée, ahurie particulièrement avec ma respiration saccadée. Je déglutis péniblement. Éminemment quand le grand blond qui m'a enlevé et qui s'est amusé à torturer mon ami passe le pas de la chambre. La lumière de la Lune éclaire un visage aux traits terrifiants, aux yeux où brillent de la pure folie, séparé en deux par un sourire menaçant. Mes yeux se posent fiévreusement sur tous les endroits de la sombre pièce cherchant en vain un endroit où m'échapper ou de quoi nous protéger.

   C'est foutu, je vais mourir. Enfin... On va mourir, moi et Faustian. Tout ça parce que je n'ai pas été capable de m'activer un peu plus! Je suis vraiment une bonne à rien. Faustian va devoir mourir à cause de moi, il a dû souffrir, et tout ça, par ma faute! Je n'aurais pas dû partir avec lui, il n'aurait pas dû rester avec moi! J'aurais dû le laisser partir et me laisser seule! Maintenant il est lui aussi dans la même situation que moi! Mon dieu!

   L'homme avance doucement dans la salle en ricanant suivis de près de ses acolytes. Il attire toute mon intention et semble brusquement plonger la salle dans une noirceur quasi totale. J'ai subitement l'impression que nous ne sommes maintenant que trois dans l'enceinte de la petite chambre: lui, moi et Faustian. Comme si j'oubliais d'un seul coup la présence même des hommes qu'il a apporté avec lui alors qu'ils représentent eux aussi une menace. Mais mon intention est tournée vers cet homme et lui seul. Mais ce qui me terrifie le plus c'est la personne qui attire son attention à lui. Ce n'est pas moi qui semble l'intéresser, son attention est tournée vers Faustian. Son sourire s'élargie encore plus. Un nouveau frisson de terreur me traverse. Il fait un signe de la main qui intime aux autres de ne pas avancer, sans même les regarder. Son regarde ne quitte pas Faustian. Mon ami est toujours à terre, il est toujours aussi pâle et de la sueur semble perler de son front. Il s'approche de plus en plus de Faustian jusqu'à se trouver pratiquement penché au-dessus du lit. Moi je n'ai pas bougé, mes forces m'ont abandonnées. La peur que je ressentais jusque-là a augmenté en voyant de plus près le visage de cet homme emprunt à la folie, il me fait froid dans le dos.

   -Alors, on ne se sent pas bien? Demande-t-il d'un ton ironique avant de partir dans un éclat de rire qui.

   Faustian le dévisage mais ne semble aucunement ressentir de peur. Il n'affiche aucune émotion mais il me jette un regard assez vif, mais dont je comprends le sens: je ne dois rien faire. De toute manière je ne peux pas bouger. Je peux juste regarder cet homme s'approcher de mon ami avec de mauvaises intentions, on peut le lire dans son regard. La seule chose que j'ai pu déceler dans les yeux de mon ami c'est cette lueur d'inquiétude à mon égard.

   J'aimerai lui dire que je vais bien, mais je ne peux pas parler... Faustian, ne t'en fait pas pour moi, je vais bien, mais toi? Je ne peux rien faire pour t'aider... Est-il toujours mal en point? Il est toujours très pâle, il semble un peu fiévreux...

   J'ouvre de grands yeux à cette pensée. Je commence à m'affoler. Il semble vraiment mal en point, cela m'alarme.

   Va-t-il refaire une crise? S'il vous plaît, non! Nous sommes seuls contre eux maintenant! On n'a pas de médecin et je ne pourrai pas aller le chercher! Comment se fait-il que personne n'ai entendu tous ses bandits venir? Et comment nous sommes nous retrouvés dans cette situation et comment nous ont-ils retrouvé? La ville n'est pas loin, d'accord, mais ils auraient quand même pu penser que nous ayons passés la ville pour qu'ils ne nous retrouvent pas ou bien que nous ayons pris un autre chemin pour partir loin d'eux ou pour nous rendre dans une autre ville... Ces coupes gorges m'auraient-ils suivi quand je suis partie chercher le médecin? Et auraient-ils décidé de nous surprendre dans notre sommeil?

FaustianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant