Chapitre 46

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-Écoute... Tu l'entends ?

-Pardon ? Entendre quoi ? Répondis-je avec surprise.

-Ce... Ne fais plus aucun bruit et tend l'oreille.

De nouveau, je me tais et prête attention à n'importe quel son qui sortirait de l'ordinaire. Mais j'ai beau y mettre du mien, je ne parviens pas à entendre ce qui intrigue tant mon ami. Je jette un coup d'œil en direction de Faustian ; un pli barre son front, comme s'il était en proie à une inquiétude certaine. Soudain, il retentit un cri strident, sorti de je ne sais où. Un cri si puissant qu'il en arrive à me faire trembler jusqu'aux os. Par réflexe, j'appuie mes mains contre mes oreilles, en espérant que cela puisse y remédier. Puis, sans raison apparente, je comprends que notre voyage s'annonce bien plus compliqué. La chose à l'origine de ce bruit finit par se taire. Je profite de cet instant pour questionner mon ami.

-Faustian ? Qu'est-ce que c'était ?

-Je...

Son visage perd ses couleurs, et son inquiétude laisse place à la peur. Sa réaction me plonge aussitôt dans un profond état de panique.

-Faustian ?! Criai-je pour me faire entendre.

-Je... Je ne suis pas sûr... Cela ne se peut...

Une ombre s'élève au-dessus des arbres, immense et terrifiante. Un nouveau cri de cette chose se met à résonner entre les arbres. Un instant, je l'imagine fondre sur nous et nous tuer, au vu de la terreur de Faustian. Je frissonne.

-Suis-moi, vite ! Finis par me dire mon ami, sans lâcher la créature du regard.

Il m'attrape la main, ce qui m'aide à revenir à moi. Nous nous mettons à courir, abrités par le couvert des arbres. Je peine toujours à voir où nous avançons, mais le chemin me paraît plus clair, là, derrière mon ami. Au loin, je finis par apercevoir une grande clairière avec, plus au fond, une immense forêt, excessivement étendue pour ne plus savoir où se trouve sa sortie. Dans cette clairière dégagée, se trouvent quelques petits groupes d'arbres. Faustian s'élance sans attendre pour gagner le plus proche. À peine parvenons-nous à l'atteindre que les cris résonnent à nouveau. Je jette un regard plein de terreur sur ce qui en est à l'origine. À l'instant même, une créature ailée se déploie de par-dessus le bois que nous venons de quitter. Je me fige, glacée par la peur. Je me dis que n'importe quel geste pourrait attirer son attention et conclure notre sort.

Faustian est inquiet lui aussi. Il me serre contre lui, comme s'il craignait lui aussi qu'elle puisse nous voir. Je lui attrape le bras, dans le but de le rassurer, et pour me rassurer moi-même. De là où nous nous trouvons, il semble qu'on soit bel et bien à l'abri. Ce geste attire son attention et, péniblement, je tente d'articuler quelques mots.

-Qu'est-ce que c'est, cette chose ?

-Eh bien... Commence-t-il le plus bas possible. C'est un monstrumvolantes. Beaucoup de légendes racontent combien ces bêtes sont dangereuses... Le moindre geste fait monter en elles l'envie de tuer, le bruit attire son attention seulement, c'est ce que l'on m'a raconté... Mais le mouvement, c'est l'erreur que leur proie n'a pas le droit de commettre, c'est la seule chose que je peux te certifier...

-Des légendes ? Je n'en ai pas vraiment l'impression...

-Eh bien... Plus vraiment, non...

Un nouveau son s'élève, bien plus effrayant que le premier. Je sens Faustian se raidir au moment où la voix d'un homme nous parvient. Elle venait d'un seul endroit : la créature. Je me tourne en direction de l'étrange scène qui se déroule sous nos yeux ; à peine visible depuis notre cachette, un homme se tient sur le dos de la créature. Et, en y faisant plus attention, d'autres hommes montent avec lui cet étrange être ailé.

FaustianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant