Chapitre 4

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Lorsque l'homme disparaît de ma vue, je tombe à genoux. Le désespoir a réussi à m'ôter toutes les forces que j'avais gardées jusqu'à maintenant. Le regard perdu dans le vide, en proie à mille pensées. Combien de temps me reste-t-il encore avant de me réveiller ?

De nouveaux bruits de pas résonnent dans les ruelles. Un instant, mon regard se pose sur l'autre bout de l'impasse en imaginant y voir apparaître l'inconnu aux longs cheveux noirs. Peut-être a-t-il décidé de m'aider, de ne pas me laisser seule. Mais au lieu d'y voir apparaître ce mystérieux inconnu, un garde habillé en bleu se tient droit, un poignard à la main. Je le reconnais aussitôt. Lorsque ce dernier m'aperçoit, un rictus vient se former dans le coin de ses lèvres, ce qui n'annonce rien de rassurant.

Je suis prise au piège !

Mon regard s'attarde longtemps sur ce qu'il tient dans la main. Toutefois, l'éclat dans ses yeux est bien plus effrayant que son arme ; un mélange de folie et d'amusement sadique. Je me sens comme un animal pris en cage, incapable de pouvoir se libérer des griffes de son prédateur. Je n'ai même aucun moyen de pouvoir me défendre face à lui. Il le sait, qu'il a toutes les chances de son côté.

Il s'approche de moi à grandes enjambées avant de m'attraper le bras et de le tirer de toutes ses forces pour me relever. Je m'efforce de rester debout dans l'espoir de ne pas le contrarier. Mais je peine à me tenir droite sur mes deux jambes et je crois bien que marcher s'annonce plus difficile encore. Ma cheville me fait bien trop souffrir, particulièrement après la course que j'ai dû mener pour leur échapper.

J'ai bien compris que quelque chose n'allait pas, dans mon rêve. Non, la douleur, les sensations et les émotions que j'éprouve sont bien réelles. Quand rentrerai-je chez moi alors ? Si j'avais su ce que cachait mon rêve, je pense que je n'aurais jamais souhaité en apprendre davantage sur ce monde.

-Alors, ma jolie, que vas-tu faire maintenant, hein ?

Soudain pris d'un grand éclat de rire, ce dernier avance dans ma direction en faisant tourner son arme dans la main. Il sait qu'il n'a rien à craindre de moi. Il se trouve en position de force. Il n'a simplement qu'à regarder la créature affolée qui se trouve sous ses yeux pour le comprendre. Quant à moi, je me contente de regarder le sol en faisant mon possible pour lui éviter le plaisir de me voir céder aux larmes.

-Tu comprends ce qui va se passer maintenant, sale putain ! S'exclame-t-il tout haut. Désobéir à un garde royal... Quelle idée ! Se rebeller contre les nous, c'est se rebeller contre le roi ! Tu ne vas pas t'en tirer pour si bon compte, crois-moi !

Je prends en compte l'exagération du choix de ses mots et combien ils risquent de me porter préjudice. Je décide d'éviter de croiser son regard et fixe le sol. Au fond de moi, je garde espoir de voir apparaître l'homme aux longs cheveux noirs, bien que je sache que tout espoir n'a pas lieu d'être. De toute manière, je ne peux plus m'échapper.

L'homme profite de cette opportunité et me tire par le bras douloureusement pour me faire avancer. Ses épaules tremblent à cause du rire qu'il tente d'étouffer. Je ne peux pas faire autrement que le suivre et espérer qu'il n'ait pas de mauvaises intentions. D'après ce que l'inconnu m'a dit, il y a de fortes chances que je connaisse une fin tragique. Et bien que je garde espoir que cela n'arrive pas, quelque chose au fond de moi sait pertinemment que ces mauvaises intentions sont là, rien qu'au simple éclat qui brille dans ses yeux.

-Tu vas me payer ce que tu m'as fait de ta vie ! Jamais je ne me suis senti autant humilié de ma vie, à cause d'une putain hystérique ! Tu n'arriveras pas à t'échapper cette fois !

FaustianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant