Faustian

Chapitre 25

«Il est maintenant l'heure de-vous conter une légende ancestrale, celle du Destructeur, une légende aussi effroyable que magnifique. Le simple fait de prononcer son nom peut faire trembler les plus courageux, émouvoir les moins sensibles et marquer les esprits de ceux qui l'entendent. Il est maintenant temps pour vous de vous l'apprendre!

Faustian, le démon le plus puissant qui ait jamais existé, vit loin de la vue de tous dans son sombre royaume. Il s'ennuie mortellement dans sa vaste demeure. Il est haït et fuit des petites gens comme de ses congénères, aussi bien sur terre que sous terre. Son immense pouvoir, sa cruauté si légendaire, sa frappante beauté qui n'est point égalable et les médisances sur son passé et son présent de séducteur font de lui un personnage à la fois redouté et désiré de tous.

Il passe son temps à regarder ce qu'il se passe à la surface, à travers un miroir qu'il garde toujours auprès de lui. Et c'est ainsi qu'il procède pour repérer ses proies. Sa seule occupation dans son royaume sous-terrain fut de voler l'innocence de jeunes filles qu'il avait préalablement choisit. Le moyen de les emporter dans son royaume, quand cela n'était pas fait en dehors, était simple: il cherchait une vierge à son goût. Ceci fait, il partait à sa rencontre, la charmait avec facilité car aucune d'entre-elles ne pouvait faire autre que succomber à son charme. La jeune pucelle se laissait donc emporter dans les mains voraces du démon avant qu'il ne parte sans même demander son reste.

Mais c'est après avoir passé de longues heures, depuis des millénaires, auprès de ces jeunes pucelles enlevées, qu'il finit par se lasser d'elles. Elles ne pouvaient lui résister et finissaient toujours par lui obéir et à lui offrir leur première nuit en sa compagnie. Il ne pouvait connaître ce sentiment que tous appelons amour, il n'avait jamais aimé. Pourtant ce sentiment l'avait toujours plongé dans un état de perplexité et de dégoût extrême. Imaginer et voir ce que certains mortels seraient prêt à faire pour une telle chose lui semblait incompréhensible, impossible à concevoir. Et ce ne sont pas les jeunes pucelles qui l'avaient aimé pour une nuit qui lui apprendront ce que cela signifie. Même avec sa cruauté extrême, il se voyait comme restant un être assez humble et bienveillant en laissant la vie sauve de ces jeunes femmes afin qu'elles puissent retrouver les leurs. Il gardait un soin particulier en prenant quelques précautions pour ne laisser quelconque progéniture à cette courte union. Il ne prenait point en compte le fait qu'il les avait souillé et qu'elles ne pourraient maintenant plus jamais retrouver leur vie confortable d'avant sachant quelle faute elles avaient commises.

Une centaine d'année durant, il se promit de ne plus toucher une femme. Les précédentes avaient ouvert en lui un gouffre plein de dégoût et de mépris qu'il ne pouvait refermer. Mais la solitude et l'ennui finirent par le gagner petit à petit. Bien que la tentation de trouver un peu de compagnie et de réconfort lui étaient venus à quelques reprises, il lui suffit de repenser aux années passées pour que cette envie prenne aussitôt fin.

Un jour, sous l'accablante journée qui allait de nouveau s'annoncer, comme les précédentes, le démon décida de se mettre à la recherche de tout ce qui pourrait être intéressant dans le monde sur lequel il semait terreur sans prêter attention aux âmes qui y vivaient. Et ce jeu dura sept jours et sept nuits et c'est ainsi qu'il la découvrit: une faille.

De par cet étrange et inexplicable faille, le démon se senti comme attiré, et ceci, pour des raisons qu'il ne pouvait expliquer. Et de cette faille, le démon fit la découverte d'un autre monde, un monde différent du sien, un monde où les hommes sont les êtres supérieurs à tout autres. Des êtres supérieurs qui pensent être assez puissants pour pouvoir dire qu'ils ne sont point effrayés par la mort, pour ne point craindre les autres êtres vivants. La seule chose qu'ils craignent sont leurs semblables, mais ceci est une chose qu'ils ne pourraient avouer tant leur fierté fait partie importante de leur vie. Des êtres supérieurs mais faibles.