Faustian

Chapitre 3

De quoi ai-je rêvé déjà ? De monstres ? La seule chose dont je me souviens, c'est que quelque chose a bien changé. Mon rêve a bien changé.

Lorsque je reprends connaissance, je me trouve allongée sur quelque chose de confortable. À cela s'ajoute une brise qui porte avec elle la douce chaleur des rayons du soleil. J'ouvre lentement les yeux et découvre un ciel sans nuages. La situation m'est que trop familière, particulièrement le rire des deux enfants qui parvient jusqu'à mes oreilles. Mon cœur bat à tout rompre. Je tente de me redresser sans pouvoir y parvenir, mon corps me paraît bien trop lourd pour pouvoir faire le moindre geste. Un court instant, je me demande si je ne suis pas en train de rêver à nouveau. Sauf que tout me paraît différent, je ressens de nouvelles sensations. Un court instant, je ressens l'étrange sentiment d'être retourné chez moi.

Chez moi ? Cet endroit m'est familier, rien de plus.

Soudain, le plus jeune des enfants se met à pleurer, ce qui marque le début du compte à rebours. Je reste allongée, incapable de me redresser. Mais quelque chose a changé. Au lieu d'attendre avec impatience la venue de la silhouette, je ressens un fort sentiment d'angoisse que je n'avais jamais ressenti jusqu'à maintenant. Il y a bien quelque chose de différent.

Avec mes mains, je touche le sol sur lequel je suis allongée et reconnais aussitôt le tapis de mousse de mes rêves. La situation m'échappe. Rien ne semble avoir changé, en dehors de cet étrange sentiment qui m'assaille. La voix familière d'une femme me parvient, avec ses intonations, les mêmes mots que je ne comprends pas. Je la reconnais aussitôt. Elle parvient même à me réconforter.

Je ne suis tout de même pas...

Un instant, je n'arrive pas à m'empêcher de sourire à l'idée que je suis en train de revivre mon rêve, ni plus ni moins.

Je ne suis seulement qu'en train de rêver ! Tout ce qui s'est passé jusque-là n'était rien de plus qu'un rêve ! Je vais...

Un élancement dans la cheville me fait grimacer quand j'essaye de la bouger. C'est une nouvelle chose de différente comparée à ce que je vis d'habitude. Beaucoup trop de choses ont changé, et cette idée ne me plaît pas du tout. De plus, tout me paraît bien trop réel, jusqu'au rire des enfants. Cette fois-ci, j'ai l'impression de vivre tout ce qui se passe autour de moi, bien que cela soit difficile à expliquer.

Un autre sentiment vient m'étreindre quand je me rappelle des événements qui vont suivre. Cet homme que je désirais tant connaître jusqu'à maintenant, aurais-je aujourd'hui la possibilité de le rencontrer ? À quoi peut-il ressembler ? Pourrais-je enfin entendre le son de sa voix ? Il ne va pas tarder à arriver, quelques minutes tout au plus. Si les choses ont bien changé, peut-être serai-je capable de répondre aux questions que je me pose depuis longtemps. Si je peux apercevoir, ne serait-ce qu'une simple partie de son visage, je pense pouvoir apaiser tous les questionnements que je me pose à son sujet. D'ici peu, je serai chez moi, dans mon lit.

Un bruissement me parvient et me fait sortir de mes pensées. Je ferme les yeux. Il approche. Je ne peux cacher une certaine appréhension. Je peux enfin entendre le bruit de ses pas.

Il arrive !

J'attends encore un peu, qu'il se penche au-dessus de moi, pour ouvrir les yeux. Je ne fais pas le moindre geste. Mais ce sentiment étrange ne me quitte toujours pas tandis que le bruit des pas se rapprochent. Je tente tant bien que mal de rester calme tandis que mon corps bat de plus en plus fort...

... Jusqu'au moment où le soleil ne parvient plus à éclairer mon visage.

Il est là !