Humanité : Tome 2 - Pouvoir

IV. Face à face

La nuit était tombée depuis quelques heures, Martin était debout devant une fenêtre au rez-de-chaussée. Il regardait les étoiles. Le ciel semblait si paisible. Comme si il s'agissait d'un monde parallèle où régnait la paix, le calme, l'harmonie. Il soupira. Plus loin se dessinait l'ombre d'un rôdeur perdu. Le groupe avait élu domicile dans la grande maison, elle contenait deux chambres au rez-de-chaussée en plus de celles de l'étage. Sans compter le matelas trouvé dans un grenier découvert par hasard juste avant que la nuit ne tombe. Noham et Franck se partageaient une chambre. Jean, Nicolas et Mike en avaient chacun une, quand à Malcom il avait le canapé. Sans oublier Emma et Amélie qui avaient la leur. Quand à Alexandre et Martin, ils montaient la garde.

- Martin, appela Noham en chuchotant.

Il se tourna vers le haut des escaliers.

- Je dois te parler, dit-il avec un sérieux inquiétant.

Martin soupira puis monta à l'étage. Les deux hommes entrèrent dans la salle de bain. Noham commença :

- Je sais que tu tiens à Emma, je comprend ça. Vous êtes ensembles depuis pas mal de temps maintenant, et c'est tout à fait logique qu'un lien fort se soit créé entre vous.

Martin hocha la tête, attendant de voir où il voulait en venir.

- Mais tu dois aussi trouver logique qu'on soit un groupe.

- Comment ça ?

- Il était possible que Emma soit mordue, il fallait vérifier.

- Elle disais qu'elle était clean.

- N'importe qui le dirait pour sauver sa peau.

- On pouvait la croire.

- Alors pourquoi tu ne voulais pas que je vérifie ? Qu'est-ce que ça a coûté ?

- C'était une perte de temps.

- Tu veux que je te dise ? Tu avais peur. Tu avait les boules parce que toi-même tu te disais qu'elle avait probablement été mordue. Et tu ne voulais pas le voir.

- Elle n'a PAS été mordue !

- On s'en fous, le fait est là ! Si quelqu'un du groupe est soupçonné d'être mordu, on vérifie. Si ce n'est pas le cas, tant mieux, on est en sécurité. Au contraire, si on a une morsure, on évite de risquer la vie du groupe.

- Alors on tue, c'est ça ? Les personnes qui gênent se font tuer ? C'est comme ça que tu as réfléchi pour Louis je te rappelle.

Un éclair passa dans les yeux de Noham. Il saisit Martin par le col et répondit froidement :

- Tu as intérêt à la fermer, mec. Je n'avais pas le choix, c'est clair ?

- T'es un sale con égoïste Noham, et tu mériterais que tout le monde soit au courant.

- Alors tu attends quoi pour faire ta balance ? Provoqua Noham.

Martin répondit calmement :

- Pour le moment tu sert encore à quelque chose. Mais un conseil, fait attention au jour où tu te retrouveras à terre. Ce jour là tu ralentiras le groupe, tu handicaperas tout le monde, tu ne serviras plus à rien. Et ce jour là je voterai pour ta façon de penser : Les personnes qui gênent se font tuer.

Noham lâcha Martin et les deux hommes restèrent quelques secondes à se fixer avec des regards meurtriers. Derrière la porte, une personne retira sa main de la poignée qu'elle allait actionner et retourna de là ou elle venait.