La nuit était tombée sur l'hôpital et seule une petite bougie éclairait encore le doux visage endormi d'Amélie. Emma la regardait avec un sourire triste. Elle semblait tellement apaisée. Jamais depuis qu'elle ne l'avait connue elle avait pu la voir dans un état de repos aussi rassurant. Elle avait en permanence ces traits de son visages qui marquaient des rides de fatigues, de sérieux, qui marquaient cette vie difficile. Allongée dans ce lit, plongée dans ce sommeil, elle devait réellement être apaisée. Et cela devait faire un bien incroyable. En la regardant, Emma avait presque l'impression que rien de ce qu'il n'y avait autour n'était réelle. Elle avait simplement l'impression de veiller sur une amie qui était malade et qui venait d'être raccompagnée chez elle. Peut-être après une soirée à laquelle elles auraient été invitées toutes les deux...
- Tu es magnifique, déclara Amélie avec un sourire rayonnant.
- Tu parles, répondit Emma, on ne me verra même pas à tes côtés.
Les deux jeunes femmes rirent ensembles avant de se poser sur un canapé.
- Tu sais Amélie, commença Emma, tu es vraiment une fille bien.
- Mais toi aussi ! Pourquoi tu dis ça ? Répondit Amélie avec un regard interrogateur.
- C'est juste que... j'aime la personne que tu es, et tu ne dois jamais changer. Tu me le promet ?
- Emma, arrête de croire que pour cette raison tu n'est pas une fille bien. Tu es une fille comme une autre, super sympas, plus qu'agréable à regarder et en plus, tu as une vie idéale. Je te promet que tu mérite le bonheur comme des millions d'autres personnes. Alors toi, promet moi de ne plus jamais remettre cela en doute, ok ?
- À quoi tu pense ?
Emma releva la tête vers Martin, qui était de l'autre côté du lit. Il avait parlé à voix basse, comme si le corps inanimé de Amélie était simplement endormi. En réalité, ils savaient tous ici qu'elle n'allait pas se réveiller de si tôt, voir peut-être même jamais.
- Oh... rien en particulier, au monde tel qu'il était avant tout ça. Avant cet enfer.
- Ouais... c'est pas cool, hein ?
- Tu peux le dire.
- Tu sais... je repense souvent à avant qu'on se rencontre, à la façon dont les choses ont changé.
- Comment ça ?
- James, le gars avec qui j'étais, c'était vraiment un gars bien, tu sais ?
- Il m'a laissé crever.
- Il a eu tort, mais il faisait ça pour nous protéger.
- Je comprend.
- Je ne sais pas pourquoi je reviens dessus.
- Parce que à ce moment là, vous saviez quoi faire, vous aviez un plan. Aujourd'hui on a rien. On ne sait pas où on va, ni ce que l'on va faire. Je repense souvent à Tony, les autres de l'école qui y sont passés... On avait un endroit où se poser, où tout aurait pu bien aller. Et maintenant à Franck... mon dieu je n'arrive pas à croire qu'il soit mort.
Elle marqua une pause puis se souvint de quelque chose qu'elle voulait demander à Martin :
- Au fait... il y a un problème avec Noham ?
- Pourquoi ?
- Je vois bien que tu as un truc contre lui, je sais qu'il est insupportable à vouloir tout diriger comme il le fait, mais tu as la haine.
Martin sembla hésiter un instant avant de répondre :
- C'est juste un con.
- C'est pas une réponse ça. Tu pense que la mort de son cousin n'est pas un accident ?
- Je ne sais pas.
- Martin, depuis le temps qu'on se connaît, avec tout ce qu'on a traversé... balance ce que tu as à dire.
- Je te dis que je ne sais pas, j'ai des doutes, ok ?
- Il nous a dit tout à l'heure qu'un rôdeur lui est tombé dessus, que Franck l'a retiré mais s'est fait mordre en se battant contre lui.
- Et ça ne te semble pas un peu trop banale comme mort ? Juste le coup du gars bouffé par un rôdeur et Noham n'a rien pu faire ? Alors qu'il t'a sauvé la vie à une millième de seconde près la dernière fois ?
- C'était un coup de chance...
- Ou alors il a butté son cousin.
- Pour quelle raison ?
- Pour la même raison qui l'a poussé à...
- Anna ?
La discussion fut interrompue par le médecin qui venait d'entrer dans la pièce.
- Emma, répondit la jeune femme avec un sourire forcé.
- Oui... pardon.
- Il n'y a aucun problème.
- Je voulais simplement vous parler, par rapport à la décision de votre... représentant ?
- Ah, oui... Noham veut partir dès demain avec Amélie. Nous comprenons que cela pose problème.
- Ce n'est pas que cela, Emma. Son état de santé est loin d'être bon. Votre ami à du mal à le comprendre, mais voyager maintenant pourrait être fatal pour Amélie. Elle... elle est ma fille.
Matin eut un sursaut de surprise en entendant cela.
- Je me disais bien que... dit-il en désignant tour à tour le père et la fille.
- Ce que je veux dire, c'est que je ne permettrait pas un seul instant que la vie de Amélie soit mise en danger. Je comprend que vous vouliez quitter cette ville qui est bien trop peuplée en rôdeurs, et nous vous aiderons sans problème du mieux que nous pouvons. Mais si vous souhaitez partir avec ma fille, il va falloir attendre que je sois d'accord. Je préfère que les choses soient claires.
- Et c'est très clair, monsieur, dit Emma.
- Appelez moi Amir.
Le médecin quitta la pièce. Emma et Martin se regardèrent quelques instants et chacun comprit qu'ils étaient d'accord. Ils devaient quitter ce lieu trop exposé à des attaques, mais ne forceraient pas Amélie à les suivre. Il faudrait donc parler avec Noham. Emma appréhendait déjà ce moment. Elle se rendit alors compte que le jeune homme avait réussit à s'imposer en tant que chef. « Chef démocratique », pensa Emma. Il s'agissait en fait plus d'une prière que d'une affirmation. Leur groupe avait perdu beaucoup de monde et il fallait éviter au maximum les conflits. Alors tout irait bien, et tout le monde tomberait d'accord...
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Humanité : Tome 2 - Pouvoir
FanfictionChaque coup de feu... chaque goutte de sang... chaque hurlement de terreur... aucun d'entre eux ne peut fermer les yeux sans voir apparaître l'une de ces scènes horribles qui les hantes... Chaque perte remonte à la surface en permanence pour leur ra...