XVII. Première approche

36 6 0
                                    


Quelques oiseaux chantaient depuis le toit de la maison. Malgré le froid du mois de Janvier, de timides rayons de soleil avaient encouragés les animaux à sortir, à profiter de cette belle journée. Jean, Alexandre et Nicolas étaient avec les propriétaires de la ferme dans une serre à l'extérieure, tentant tant bien que mal de donner leur chance à quelques plants. Quelques membres du cirque étaient partis en expédition et les autres restaient aux alentours, équipés d'armes plus ou moins impressionnantes. Le côté de la propriété le plus important était celui qui longeait la route. En fait, il fallait imaginer un grand terrain, qui devait faire la taille de quasiment deux terrains de football. Cette zone était entourée de forêt relativement dense. Seul un côté était entièrement longé par la route. Depuis cette route, un petit chemin de terre d'environ 50 mètres de long amenait les visiteurs jusqu'à la maison. Une immense maison de plusieurs chambres, quelques salles de bain, grand salon et importante salle à manger... bref, une maison « trop grande pour trois personnes » avait dit Julio. Elle accueillait largement l'ensemble du cirque ainsi que le groupe de Noham en plus des trois propriétaires d'origine. Sans compter qu'il y avait en permanence deux personnes à monter la garde durant la nuit.

Derrière la maison, le terrain était en grande partie recouvert par des terres agricoles ainsi qu'une zone dédiée à des serres. Il y avait aussi un garage dans lequel était garé un pick-up ainsi qu'un hangar suffisamment grand pour contenir quatre ou cinq gros tracteurs, sans compter l'étage.

- Au départ, expliquait Philippe le propriétaire de la même tranche d'âge que Jean, beaucoup de monde passait sur la route devant chez nous. Mais cela n'a duré qu'une semaine. Après ça, je pense que beaucoup se sont repliés sur cette ville d'où vous venez.

Ce soir là était le jour où Emma s'était réveillée. Elle et Alexandre avaient parlé à Philippe, qui disait ne pas avoir le courage de lutter pour garder sa ferme.

- De toute façon, ils sont trop nombreux. Et puis tant qu'ils rapportent à manger et qu'ils protègent l'endroit...

Seulement Emma n'était pas convaincue. Les décisions venaient d'en haut, d'une unique personne. Et les autres n'avaient pas leur mot à dire. Seules quelques personnes avaient des armes et cela réduisait les possibilités en cas d'attaque. Bref, la jeune femme maintenait qu'il s'agissait d'une dictature, et que cela n'était pas la meilleure solution. Il fallait un groupe soudé, avec certes un représentant, mais où chacun pouvait donner son avis. Pendant la nuit, Emma avait bien réfléchie, et elle en était venue à la conclusion que malgré tout, elle ne pouvait abandonner tout les autres. Pas après ce qu'ils avaient traversé. Quitte à partir seule de son côté par la suite, au moins elle aurait bonne conscience.

Le lendemain, Emma était sortie de la serre, fatiguée de simplement fixer des plantes et faire semblant de s'occuper. Elle se dirigea vers les deux jumelles qui se dirigeaient vers la lisière de la forêt avec leurs armes préférées.

- Hé ! Appela Emma.

Elle se retournèrent en même temps. Elles avaient les même yeux, partagés entre une couleur dorée et bronzée. Elles avaient le teint mat mais en même temps très clair. De même pour leur cheveux, entre le blond et le châtain, attachés en queue de cheval. Le seul moyen de réellement les différencier était de regarder leur vêtements. Elles portaient toutes les deux des bottines et jean mais avaient des chemises différentes, l'une blanche et l'autre bleu ciel.

- Qu'est-ce que tu veux ? Demanda l'une d'elles.

- Je peux vous accompagner ? Demanda Emma, s'arrêtant à une dizaine de mètres.

Les sœurs se regardèrent quelques instants puis celle qui portait la chemise blanche dit :

- Je suis Edana. Et voici ma sœur, Ailana.

Humanité : Tome 2 - PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant