XVIII. Changement brutal

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Au fil des jours, Emma profitait de son temps libre pour tenter de parler à Mike. Il avait les commandes de cette nouvelle communauté, c'était donc la personne à convaincre que le système actuel n'était pas le bon.- Reste à ta place Emma, avait conseillé Noham un matin alors que la jeune femme se rendait dans le petit hangar qui servait de bâtiment "militaire".Elle sentait de plus en plus les regards méfiants et sombres des membres du cirque, ou même de Mike lui-même. L'homme restait la plupart du temps dans ce fameux hangar, avec Julio. Ils parlaient stratégies, les lieux à fouiller aux alentours. D'ailleurs, même si Noham avait fait mine de ne pas être au courant, Emma s'inquiétait de savoir si Mike ne préparait pas une expédition à l'hôpital où était restée Amélie. De plus en plus, ce camp devenait une armée plus qu'une véritable communauté, et ceux considérés comme étant faibles ou non dignes de confiance n'avaient d'autres choix que de s'occuper des plantations, faire à manger, nettoyer les lieux... bref, ils n'avaient pas leur mot à dire quand aux plans qui se préparaient.

- C'est peut-être mieux comme ça, soufflait Alexandre en soulevant plusieurs planches de bois, au moins, on est en sécurité.

La jeune femme n'était finalement pas parvenu à entrer dans le hangar, il y avait toujours quelqu'un pour la virer et lui rappeler qu'elle n'avait rien à faire là . Par la suite, Julio avait prit un peu de temps pour placer un cadenas, qui symbolisait plus que jamais l'existence d'un "secret défense". Mis à part le deuxième jour de leur installation à la ferme, il n'y avait pas eu plus de quelques rôdeurs chaque jours. Ce deuxième jour justement, Philippe avait cru que son heure était venu. Il avait hurlé et c'était Edana qui, d'un carreau bien placé, avait sauvé la vue du vieil homme. Puis les jumelles et deux autres membres du cirque avaient éliminé le groupe d'une dizaine de mort-vivants au corps à corps avant de jeter leurs cadavres dans une fosse découverte au milieu de la forêt, à quelques centaines de mètres. Malgré la réconfort que ce calme procurait, le manque d'action se faisait ressentir chez certains, comme Joe par exemple. Avec son regard de fou, il passait son temps à courir partout, cherchant un mort à dégommer d'un coup de pelle. Il avait même tendance à regarder Emma avec un air pervers qui inquiétait la jeune femme. Alexandre avait essayé de la rassurer, lui disant que Joe n'oserait pas s'en prendre à quelqu'un, mais Emma n'en restait pas moins méfiante. Elle avait donc prit l'habitude de toujours l'avoir à l'œil, espérant que ses impressions n'étaient dues qu'à un élan de paranoïa.

Depuis leur arrivée à la ferme, le soleil n'avait pas quitté le ciel, ce qui décida Mike et Julio à ordonner le début de la construction d'une palissade. La veille, une expédition avait permis de trouver un bâtiment rempli de plaques de bois, la construction avait donc débutée le lendemain. évidemment, les premiers à s'en occuper étaient Emma, Nicolas, Alexandre ainsi que Eva et Pete. Seuls Philippe et Jean restaient à la serre, le plus gros du travail ayant déjà été accomplis.

Le mois de Janvier fût très calme et l'hiver bien moins rude que ce qu'ils avaient pu imaginer. Rapidement, ils avaient mis de côté beaucoup de bois que Joe s'était fait un plaisir d'aller chercher avec sa hache. La palissade était entièrement achevée côté route, et ils avaient même fabriqué un grand portail. La protection faisait environ trois mètres de haut et ce portail, bien que fragile, permettait d'entrer ou sortir sans pour autant laisser les morts profiter de ce nouveau camp. La nuit, seule une personne gardait l'endroit et tous avaient décidés de dormir dans la maison. Emma avait entendu parler d'aménager le hangar, où Noham Mike et Julio pourraient passer leur nuit. Ainsi cela éviterai les nuits moins confortables de ceux qui étaient contraints de dormir sur les vieux lits de camps récupérés dans une boutique.

Cependant, les derniers jours de Janvier réussirent à se démarquer de façon impressionnante. Les nuages firent de nouveaux leur apparition et le vent glacial de même. Si avant le soleil et l'absence de vent permettaient de mieux supporter les 15°C quotidiens, le nouveau climat obligea la dernière expédition à récupérer un maximum de pull, couvertures et autres choses permettant de se réchauffer.

Humanité : Tome 2 - PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant