VIII. Passé emmêlé

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La lame scintillante...

- Amélie !

Le métal froid...

BAM !

Cette tige qui glissait dans son corps...

BAM !

Cela avait été si rapide, si fluide...

- Reste avec moi.

La douleur aiguë s'emparant de son corps...

- Martin, merde !

La vue se brouillant d'humidité...

- Bouge !

Le goudron froid et humide...

- C'est pas vrai, les gars, c'est pas vrai.

Le sang chaud et visqueux...

- Tu as fais ce qu'il fallait, tu sais ?

Les ténèbres approchaient...

- Tu peux être fière de toi. Moi je le suis.

Elle ouvrit les yeux.

- Ta mère aussi.

- Papa ?

- Ma chérie.

Un homme était là. Il devait avoir la soixantaine. Il souriait tendrement à la jeune femme qui se tenait devant lui.

- J'ai toujours été fier de toi, de la personne que tu es. Jamais tu ne m'a déçu.

Amélie était seule dans un univers... blanc. Il n'y avait qu'elle et cet homme. Elle ouvrit la bouche pour parler mais il la coupa :

- Je sais que ce jour là, tu as cru que je ne te verrai plus de la même façon. Que je ne t'aimerai plus comme avant. Tu n'as pas écouté ce que je t'avais dit. Tu as tourné le dos à mon avis... Tu as eu raison.

Il approcha d'elle et lui caressa la joue du dos de la main.

- Tu as toujours été ma petite fille. Regarde qui tu es devenue. Une magnifique jeune femme, sûre d'elle, avec des valeurs. Des valeurs que je respecte et que j'admire. Je regrette de ne pas pouvoir être là pour toi aujourd'hui. Je regrette que tu sois obligée de te défendre seule. Tu dois faire certaines choses... Mais c'est de la survie. Tu es une personne forte, Amélie. Tu mérite de vivre, tu dois vivre et rendre le monde meilleur. Pour toi, pour les autres. Aide ceux de l'avenir et lutte pour ceux du passé. Je t'aime.

Il déposa un baiser sur son front. Il lui tourna le dos pour s'éloigner.

- Papa, appela-t-elle.

Il se retourna vers elle, un sourire chaleureux aux lèvres.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda-t-elle au bord des larmes, un air perdu dessiné sur le visage.

- Il se passe ce qu'il s'est toujours passé Amélie, tu es et continueras d'être confrontée à la bêtise humaine.

Il tourna de nouveau les talons, cette fois définitivement. Le décors blanc l'enveloppa, laissant la jeune femme seule, perdue.

Amélie ouvrit difficilement les yeux. Un homme se tenait devant elle, le teint mat, comme elle, habillé d'une blouse blanche. Il semblait fatigué. Elle était allongée sur un lit, la pièce ressemblait à celle d'un hôpital. Avec ces couleurs pâles et froides. Elle regarda de nouveau l'homme qui avait enlevé ses lunettes pour se frotter les yeux. Il était dos à elle. Il bailla un coup puis, tout en remettant ses lunettes, il se tourna vers elle. Il resta un instant immobile avant de cligner des yeux. Il eut alors un grand sourire chaleureux et il s'approcha. Amélie vit dans ses yeux une étincelle naturelle qui provoqua en elle une émotion qu'elle n'avait pas ressentie depuis longtemps.

Humanité : Tome 2 - PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant