XXXIV. Louve

21 4 0
                                    

 La porte s'ouvrit sur le couloir, laissant apparaître deux silhouettes immobiles. Emma, assise sur le bord de son lit, les yeux plongés dans le vide, tourna lentement la tête vers l'ouverture. En voyant les deux visages crispés, leur regard et ce qu'ils exprimaient, elle comprit. Amélie avait la tête haute, tandis que Martin la fixait avec un regard brillant. Le soleil n'était pas encore apparut à l'horizon, mais les événements de la veille avait forcé Amélie à céder : Emma était probablement leur dernière chance. Elle se leva, marcha droit vers Amélie en fixant la jeune femme droit dans les yeux. Arrivée à sa hauteur, elle s'arrêta un instant et les deux femmes restèrent immobiles, impassibles.

- Fais ce que tu peux, dit Amélie avec une voix faible.

Emma se contenta de cligner de ses grands yeux verts émeraudes une fois, comme une réponse silencieuse. Puis elle se tourna vers Martin. En croisant son regard, durant une fraction de seconde, elle senti comme un éclair lui transpercer le cœur. Il était là, devant elle, elle sentait une tension bien présente. Non pas la tension que l'on ressentait lorsque l'on se retrouve face à l'éventualité de la mort, mais une toute autre tension. Cette tension qui cherchait à la pousser vers Martin. Mais rapidement, elle brisa ce moment qui aurait pu s'immobiliser à jamais dans le temps pour sortir de la pièce. Elle descendit les escaliers, pas à pas, faisant glisser sa main droite sur la rampe lisse, sentant la froideur du bois s'étendre dans ses doigts fins. Ses pas aussi puissant que légers se déposaient sur les marches avec une intonation qui en disait long sur l'était d'esprit de la jeune femme à ce moment. Calme, silencieuse, elle s'engagea vers la cuisine avec une allure de guerrière qui s'apprêtait à entrer dans l'arène. Elle croisa d'abord Amir, aux traits fatigués, appuyé contre un mur en retrait, il la dévisageait avec une crainte certaine. Elle vit ensuite les jumelles, l'une à côté de l'autre. Tandis qu'Ailana regardait Emma avec un air menaçant, sa sœur au contraire semblait vouloir lui montrer une certaine confiance. Emma cru même percevoir un petit mouvement de tête comme pour l'encourager. Près de la porte d'entrée se tenait Philippe. Emma s'avança pour sortir, le regardant avec un air indifférent. Lorsqu'elle arriva à son niveau, il lui tendit un petit objet : un couteau de chasse. Son couteau de chasse à elle. Il lui donna ensuite des clés et une arme de poing. Elle le saisit puis ouvrit la porte. Un souffle glacial envahit la pièce, faisant voler les cheveux blonds et légers de la jeune femme autour d'elle. Elle prit une profonde inspiration. La liberté lui était revenue. Devant le bâtiment se tenait une moto. Personne n'eut besoin de lui expliquer ce qu'on attendait d'elle. Elle savait ce qu'il s'était passé malgré les efforts de Amélie pour construire quelque chose de tenable. Et elle savait que rien n'avait tenu, si ce n'étaient les semblants de murs qui entouraient la ferme. Alors qu'Emma montait sur le véhicule à deux roues, Martin approchait d'elle.

- Fait ce que tu as à faire, dit-il. Nous comptons tous sur toi ici.

- Pas Amélie.

Martin ne répondit pas.

- Sache juste que j'attends ton retour le plus rapidement possible, dit-il sans la regarder.

- Ne t'inquiète pas pour ça. Je reviendrai. Et ce sera avec de bonnes nouvelles. Qu'il s'agisse de Henry, des pilleurs ou de Malcom, j'aurai de bonnes nouvelles.

Martin hocha la tête. Le véhicule démarra dans un vrombissement lourd et grave. Alors que les jumelles ouvraient la grille, Emma quitta la ferme, seule.
Enfin réellement libre, la jeune femme accéléra sur la grande ligne droite qui s'offrait à elle. Elle senti monter en elle une joie profonde. L'air frais frappait son visage et, malgré son foulard noir et sa veste en cuir de la même couleur, elle avait terriblement froid. Mais quel bonheur que de ressentir ce froid. Elle avait l'impression que de la glace infiltrait son corps pour le rendre plus fort, plus résistant. Elle avait la sensation de revivre, comme si son âme avait été jusque là retenue. La vitesse de plus en plus élevée eu véhicule faisait monter en elle une excitation incroyable, lui donnant des frissons de bonheur. Quoi de mieux que d'être seule et libérée de toutes contraintes.
Alors qu'elle profitait pleinement de sa nouvelle situation, elle aperçu dans le fossé au loin quelque chose de sombre. Quelqu'un ? Elle s'arrêta sur le bord de la route et attrapa son couteau. Elle approcha à pas légers et silencieux. Le silence environnant lui permit d'entendre les grognements de ce qui gesticulait dans le fossé. Un rôdeur. Celui-ci ne parvenait pas à se lever, écrasé par la moto qui lui était tombée dessus. Après lui avoir enfoncé la lame dans le crâne, Emma observa son corps. L'homme avait été mordu. Il avait aussi une ceinture avec avec un étui pour ranger une arme de poing mais celui-ci était vide. Puis elle constata que sa moto n'avait plus d'essence. Probablement l'un des pilleurs qui s'était vu abandonné par ses collègues à cause d'une morsure découverte sur la route.

Emma remonta sur son véhicule et reprit la route. Son prochain arrêt fut pour le grand entrepôt dont elle avait entendu parler à quelques reprises. Les grandes portes étaient fermées et dehors, une quantité impressionnante de rôdeurs errait, éparpillés sur le terrain. Comment Malcom était-il rentré ? Peut-être par cette échelle sur le côté du bâtiment ? Ils l'auraient utilisée pour passer par les fenêtres mais seraient resté bloqués à l'intérieur. Bien que l'idée de pouvoir rentrer sans pouvoir sortir n'avait pas dû séduire le grand homme, Emma ne voyait pas d'autres explications. En observant les alentours elle remarqua cependant que le grand 4x4 noir n'était pas présent aux alentours. Mais où étaient-ils donc ?
Ne souhaitant pas perdre plus de temps, Emma démarra et parti en direction de la ville. Rarement Emma avait ressenti autant de plaisir à sortir et à voyager entre les morts et les ruines. L'un et l'autre autant de preuve que précédemment une civilisation avait tenu, avait existé. La jeune femme aperçu les premiers bâtiments rapidement, ainsi débutèrent ses recherches. Son objectif principal, elle ne l'oubliait pas, consistait en en le fait de retrouver les pilleurs qui avaient attaqué les chasseurs, qui les avaient massacré. Cependant son premier voyage en ville depuis si longtemps lui offrait de nombreuses possibilités qu'elle ne voulait se refuser. Quitte à sortir, autant en tirer un maximum de profit. Ainsi elle laissa sa moto sur un bord de route pour entrer dans un petit magasin d'armes moyenâgeuses. Des haches, des épées, des piques, des dizaines de modèles différents et tout autant de bannières et boucliers décorés. Emma fut cependant séduite par une "Naginata" selon ce qu'indiquait la petite étiquette. Une grande lance dont le bout était, au lieu d'une piqué, une l'âme d'une vingtaine de centimètres courbée. Fine et légère, cette arme semblait particulièrement intéressante. Sans hésiter, Emma la saisit. Certes, se promener avec ne serait pas évident, mais une fois les lanières adéquates trouvées, elle s'arrangerait pour l'attacher sur elle. Elle sorti de la petite boutique, l'arme en main et observa les alentours. Deux rôdeurs en approche. La naginata avait beau donner un certain style, elle n'en était plus plus simple à maîtriser. Emma tente des donner quelques coups dans le vide afin de s'approprier le poids et l'envergure de l'arme puis elle avança vers les morts. Elle fendit l'air rapidement, tranchan la tête du montré dans une diagonale parfaite. Elle fit tournoyer l'arme quelques secondes puis l'immobilisa en appuyant le bois proche de la lame sur son avant bras gauche. Elle fit un rapide mouvement en avant. Le deuxième mort-vivant s'écroula au sol. Elle eut un sourire de satisfaction. À peine eut-elle le temps de reprendre son souffle que trois autres morts firent leur apparition, sortant d'une ruelle. L'un d'eux de mot à gémir plus fort encore qu'il ne le faisait déjà en apercevant Emma. Alors que cette dernière se mettait en position de combat, prête à affronter ces nouveaux adversaires, un quatrième rôdeur apparue. Celui-ci était énorme, et il n'était pas dans la rue mais sur le toi de l'animalerie d'en face. Il marchait vers le bord d'un air niais. Ce mort vivant était réellement impressionnant. Il devait peser entre deux cent et trois cent kilos et Emma se demanda même comment il avait pu arriver là. Mais il n'avait pas atteint le bord qu'un craquement retenti. Le monstre sembla perdre l'équilibre un instant, recula d'un pas, puis tomba à la renverse. Le choc ne fut pas sans conséquences : le toit plat du bâtiment s'effondra et fit sortir par la porte d'entrée un épais nuage de poussière. Un hurlement animal retenti à l'intérieur. Mais l'un des trois monstres approchait trop pour que la jeune femme puisse se poser plus de questions. D'un coup, elle lui trancha la jambe gauche. Celui-ci s'écroula et, le choc passé commença à ramper vers elle. Le second rattrapait son compère. Emma lui perça le crâne et, tout en retirant la lame pleine de sang de la tête pâle, elle écrasa de son pied gauche la tête du mort qui rampait sous elle. "Facile" pensa-t-elle en souriant intérieurement. Face au dernier monstre, Emma fit de nouveau voler son arme autour d'elle, cette fois avec plus d'agilité.

- Tu veux jouer ? Demanda-t-elle au monstre avec un regard amusé.

Le bras gauche du mort tomba. Puis le droit. Emma se lança derrière lui d'un bond et frappa du bois derrière les genoux. Le rôdeur tomba au sol. Elle envoya un coup de pied dans le dos du monstre qui se retrouva à plat ventre. Il était incapable de se relever et se débattait lamentablement. Un nouveau cri animal retenti en provenance de l'animalerie. Emma enfonça sa lame dans la tête du rôdeur puis avança rapidement vers le bâtiment écroulé. L'intérieur était sombre, mais les plaintes aigües venaient d'un coin près de l'entrée. À deux mètres, parmi les décombres, le rôdeur tentait péniblement de se remettre sur ses jambes. Emma décida de commencer par localiser l'origine des jappements. Elle découvrit rapidement un chien de taille relativement imposante, coincé sous quelques débris. Il regardait Emma avec un regard qui mêlait méfiance et peur. L'animal était bien coincé, il ne risquait pas de l'attaquer pour de nourrir d'elle. Alors elle se retourna et escalada les débris jusqu'au rôdeur échoué. D'un coup de lame elle lui coupa la tête. Cette dernière roula jusqu'en bas de la petite colline avant de s'immobiliser. Alors la jeune femme soupira et retourna près de l'animal. Était-ce vraiment un chien ? Avec son museau long, le poil gris et ce corps musclé, il avait tout d'un loup. À peine Emma souleva-t-elle ce qui bloquait ce chien qu'il bondit tout en bousculant Emma. Il se tourna vers elle et grogna.

- Tout doux, dit Emma en avançant sa main gauche.

Elle gardait l'arme prête à fendre l'air. Mais le loup laissa échapper un aboiement menaçant avant de se tourner vers le lourd cadavre charcuté par Emma juste avant et de bondir dessus. Le chien commença à déchiqueter la chair avec une animosité qui émerveilla presque Emma. Cet animal était puissant et savait comment survivre. Un son de verre brisé retentit. Emma sortit dans la rue, cherchant à découvrir d'où venait le son. Tout était silencieux, immobile, calme. Seul le vent venait bercer l'atmosphère de son souffle léger et froid. Emma se dirigea vers sa moto. N'était-ce pas un moteur qu'elle entendu à l'instant dans une rue plus loin ? Alors qu'elle montait sur son propre véhicule, elle aperçu au bout de la rue, à un peu plus de trois cent mètres, un vie sortir d'une pharmacie par la fenêtre brisée. Il semblait tenir une boîte de médicaments dans les mains. Sans attendre, Emma démarra. Dès que le son retentit, l'homme leva la tête, aperçu la jeune femme et se mit à courir. Gardant son arme dans la main droite, Emma se lança difficilement à sa poursuite. Elle le rattrapait rapidement. Et sa cible s'en rendait compte. Alors qu'elle était presque à distance suffisante pour frapper avec la lame, l'homme se jeta dans une ruelle. Surprise, Emma esquissa un dérapage. Elle tourna à la rue suivante et redoubla d'efforts pour accélérer tout en restant stable. Elle prit un nouveau virage serré qui l'amena directement à la sortie de la ruelle. Mais l'homme en était déjà sorti et se précipita déjà dans la suivante, plus étroite encore que celle d'avant. Cette fois elle n'avait pas le choix. Emma tenta de tourner à la rue d'après mais on barrage de police l'empêcha de passer. Pestant, elle accéléra jusqu'à la prochaine interception. Elle tourna, jusqu'à un rond point qu'elle peut directement à gauche afin de regagner la sortie de la ruelle le plus rapidement possible. Elle voyait au loin l'homme traversé pour rejoindre la ruelle suivante. "Il passe", pensa-t-elle en réfléchissant déjà à ce qu'elle allait faire. En effet quelques secondes après le poursuivi disparaissait de nouveau. Emma continua jusqu'à la ruelle qu'il avait emprunté et, dans un crissement de oneui, fit pivoter son véhicule pour y entrer elle aussi. Elle passait largement. L'homme sorti de la ruelle et se jeta sur la route. À peine Emma gagna-t-elle la sortie à son tour qu'un fourgon apparu et s'arrêta devant sa cible. Les portes arrières s'ouvrirent et il grimpa dedans tandis qu'un autre passager brandit un fusil d'assaut vers la jeune femme. Emma, arrêtée, jeta sa naginata au sol et sorti son arme de poing qu'elle attrapa à deux mains.

BAM !

Celui qui tenait le fusil d'assaut tomba en arrière, lâchant l'arme. Le véhicule démarra en trombe. Emma rengaina et rattrapa l'arme laissée au sol avant d'accélérer de nouveau. Mais déjà celui qu'elle avait poursuivi prenait le relais avec le fusil d'assaut. D'un mouvement rapide Emma plongez dans une rue sur sa droite, évitant de peu une rafale. Elle rattrapa la route qu'elle aurait dû rejoindre rapidement et eu tout juste le temps d'apercevoir le fourgon tourner à un croisement. Elle s'immobilisa à ce croisement, préférant patienter plutôt que de prendre une balle. Le fourgon tournant de nouveau, elle s'élança. Mais lorsqu'elle atteint la prochaine intersection, le fourgon avait disparu. Heureusement, plus loin elle entendait encore le son du moteur s'éloigner avant de s'évanouir. Décidée, Emma suivi la direction qu'elle pensait être juste et, quelques minutes après, à force de zigzaguer dans les rues, elle aperçu plus loin le véhicule qui entrait dans un parc d'attraction. La jeune femme continua de les observer et constata qu'ils sortaient tous du véhicule. Elle les avait trouvé. Ans plus attendre elle fit marche arrière et s'éloigna doucement vers la sortie de la ville. Puis des cris attirèrent son attention. Et si Malcom était là ?
En arrivant à une cinquantaine de mètres du lieu d'où provenaient les hurlements, Emma aperçu trois hommes perchés sur un abri de bus. À leurs pieds de bousculait un petit groupe de rôdeurs.
Emma quitta son véhicule et approcha à pied de la scène d'agitation.

- Des problèmes ? Appela-t-elle d'un air moqueur.

Un rôdeur se tourna vers elle mais l'oublia rapidement pour revenir sur le trio qui s'agitait. Les monstres n'étaient que dix.

- Un coup de main ne serait pas de refus, répondit l'un d'eux avec agacement.

- Vous avez un véhicule ?

Il éclata d'un rire forcé et moqueur et dit :

- Tu nous prend pour des cons ?

Emma sorti son arme de poing.

- J'ai quatre balles là-dedans. Mais trois pourraient suffir.

- On a un véhicule. Écoute, on ne veut pas d'embrouilles. Aides-nous à partir d'ici et on ne se croisera plus.

- Donnez vos clés.

- Pardon ?

- Vos clés. Je les veux maintenant.

L'homme regarda ses acolytes avec hésitation. Emma regarda les alentours. Où que soit leur véhicule, il représentait non seulement un moyen de transport et stockage important mais en plus une réserve d'essence. Après quelques secondes d'hésitation, l'homme dû conclure que de toutes façons ils n'avaient pas beaucoup d'options puisqu'il balança les clés aux pieds de Emma. Elle se pencha pour les ramasser et les plaça dans sa poche gauche.

- Vous avez un groupe, dit-elle.

- Un groupe de trois oui, répondit l'autre. Et bientôt dissout si tu refuses de nous aider.

- Non, un groupe plus grand.

- Pas du tout.

- Ce n'était pas une question.

Emma en était sûre. Ces trois hommes avaient un véhicule, ils avaient des armes de corps à corps mais aussi une arme de poing chacun. Ils ne l'utilisait pas pour ne pas attirer plus de rôdeurs. Ils étaient là en reconnaissance. Et pourtant ils ne semblaient pas menaçants. En réalité sept balles se trouvaient encore dans son arme. Mais elle devait bien prendre des précautions.

BAM !

Un rôdeur s'écroula. Cette fois-ci le bruit dû être particulièrement puissant puisqu'il détourna définitivement le groupe de rôdeurs des survivants perchés.

- Je vous attend les gars ! Cria Emma avant de lever son arme vers le mort le plus proche.

BAM ! BAM !

Deux de plus tombèrent au sol. Les hommes descendirent et prirent à la main couteaux et pied de biche.

BAM !

Un quatrième monstre tomba et Emma rangea son arme pour attraper sa naginata. D'un coup sec elle trancha une tête. Par derrière, le trio élimina trois des cadavres ambulants. L'un d'eux se retourna pour leur faire face mais Emma lui planta sa lame dans le crâne. Le dernier fut éliminé d'un coup de couteau entre les deux yeux. Emma s'apprêtait déjà à dégainer quand l'homme à qui elle avait parlé jeta son couteau à ses pieds.

- Ne t'inquiète pas, dit-il. Quand je te dis qu'on ne veut pas d'ennuis je suis sincère. Peut-on au moins récupérer la moto ?

Emma hésitait. Ces hommes étaient-ils si faibles que ça ? Cela cachait quelque chose. Et leur facilité à céder tous leurs biens confirmait la théorie qu'ils fassent parti d'un groupe. Si elle les ramenait, pour sûr Amélie ne voudrait pas d'eux armés. Rien que de laisser entrer trois nouveaux d'un coup la rendrait folle.

- Vous venez avec moi, répondit Emma.

- Tu as un camp ? Avec des survivants ?

- Oh que oui. Ils sont au moins aussi vivant que ceux de ton camp. Mais en attendant qu'ils viennent te chercher, on va se charger de l'hospitalité.

L'homme la fixa sans rien dire. Son visage ne laissait passer aucune émotion. Il fut alors impossible à Emma de savoir ce qu'il pensait. Mais elle cru apercevoir une faiblesse dans son regard. Elle lui balança les clés.

- Toi, dit-elle en pointant celui qui semblait le plus en retrait, tu viens avec moi. À la moindre erreur je te fait sauter le crâne.

- Tu n'as plus de balles, dit le chef du trio.

Emma sorti de nouveau son arme et en retira le chargeur. Elle s'assura qu'il ait bien vu les balles toujours présentes puis le réenclencha. Puis, non peu fière de ses trouvailles du jour, elle se dirigea vers la moto. Derrière elle, un homme suivi, silencieux. Voilà comment les choses devaient se passer. Une personne donnait les ordres, une personne compétente, et les autres faisaient confiance. Et tout se passait pour le mieux. Pour le mieux...  

Humanité : Tome 2 - PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant