Chapitre 10

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Passer une nuit dans l'appartement d'April n'était pas aussi confortable que ce que Chelsea s'était imaginée.

Si de prime abord elle avait été charmée par ce lieu décoré avec goût, elle avait très vite déchanté. C'était là qu'avait vécu sa petite sœur. C'était dans ce grand lit aux draps de soie qu'elle avait dormi, dans ce canapé qu'elle s'était détendue, devant cette coiffeuse qu'elle s'était assise pour se maquiller. Chaque pièce et chaque meuble portait le parfum d'April, hantant le lieu.

Chelsea n'avait pas réussi à fermer l'œil de la nuit.

"Je ferais mieux de dormir à l'hôtel cette nuit" Songea-t-elle avec un grognement.

Elle se força à prendre un bain chaud pour se réveiller et commanda un petit déjeuner au service d'étage. Elle ressortit de son sac la liste avec ces quatre points importants en se demandant par quoi elle allait commencer. La réflexion ne lui prit guère de temps : puisqu'elle était dans l'appartement d'Avril, autant fouiller ses affaires. Les policiers avaient peut-être laissés échapper un détail...

Chelsea se remémora la lettre de sa sœur. Elle avait des choses à lui révéler. April détenait des secrets qu'elle n'avait pas eu le temps de lui révéler et qui étaient sûrement trop graves pour qu'elle les mentionne dans une lettre.

- De quels secrets parlais-tu, April ? Murmura-t-elle.

Elle retourna dans la chambre et ouvrit les tiroirs du secrétaire. L'évidence la frappa aussitôt : la police avait bien fait son travail, il ne restait pas le moindre bout de papier dans les tiroirs.

"Bon...Si un de tes secrets est sous forme de paperasse, la police le découvrira." Songea-t-elle.

Ce qui était une bonne chose en fin de compte. Toutefois, connaissant April, elle pouvait très bien avoir entreposé une quelconque preuve n'importe où sauf à l'endroit où il était le plus logique de la chercher.

Chelsea s'assit derrière la coiffeuse, passa en revue les produits de beauté de sa sœur, effarée.

- Tu n'avais pas besoin de tous ses artifices, tu sais ? Répliqua-t-elle, sèchement.

Elle reposa une poudre pour le teint sur la table et croisa son regard dans la glace. Elle poussa un long soupir :

- Tu as toujours été la plus belle de nous deux...Lança-t-elle, amère.

Gronder sa sœur et lui parler lui faisaient du bien, même si elle était consciente qu'elle avait l'air folle de parler toute seule et qu'April ne lui répondrait jamais. Mais tout dans cet appartement portait en lui le parfum d'April, comme si elle avait quitté les lieux à l'instant et qu'elle allait revenir. Cela permettait à Chelsea de supporter la douleur et le chagrin.

Elle détourna la tête et ouvrit un petit tiroir qui était rempli à ras-bord de rouge à lèvres, de vernis à ongle, de crayons et de mascaras. Chelsea était étonnée de la quantité de produits de cosmétique qu'April achetait. Et ce n'était que des produits de luxe !

- Ne me dis pas que c'est dans les cosmétiques que tu flambais tout ton argent ! Maugréa-t-elle encore.

Elle prit quelques tubes qu'elle ouvrit, referma, elle farfouilla dans ce tiroir pour se rendre compte de l'ampleur des dépenses futiles d'April en matière de produits de beauté jusqu'à ce qu'elle découvre quelque chose d'intéressant : Au fond du tiroir, il y avait un petit bout de papier. Elle écarquilla les yeux : la police était passée à côté de ce détail ?

"Evidemment !" La rabroua une petite voix dans sa tête. "Aucun homme ne fouillerait un tiroir de cosmétique car généralement, on n'y trouve que des cosmétiques !"

Deux SoeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant